Rodez : Jean-Philippe Mange tourne la page de sa vie au commissariat

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  • Jean-Philippe Mange a quittéle commissariat de Rodez où il a passé une vingtaine d’années.
    Jean-Philippe Mange a quittéle commissariat de Rodez où il a passé une vingtaine d’années. José A. Torres
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Salima Ouirni

Connu pour ses qualités de formateur antidrogue dans le milieu scolaire, Jean-Philippe Mange a fait valoir ses droits à la retraite. Il aura passé toute sa carrière à transmettre ses valeurs d’humanisme pour faire changer les clichés stigmatisant la police.

Chaque année, le major Jean-Philippe Mange forme 3 600 élèves. De l’école primaire, à l’université, le fonctionnaire de police partage ses informations sur la consommation des drogues et leur dangerosité. Durant sa carrière, qui vient de prendre fin, tout récemment, Jean-Philippe Mange a sensibilisé des générations et des générations de scolaires et d’étudiants, ainsi que de nombreux professeurs. Pour autant, la vie du major ne se résume pas à ses actions de prévention.

Ce Béarnais d’origine a aussi été un sportif de haut niveau. "Quand je suis entré dans la police en 1986, j’ai bénéficié du statut de sportif de valeur nationale, en discipline rugby, eu égard au fait que je jouais à la Section Paloise, en club de première division nationale", confie le policier. Ce statut lui a permis de travailler à mi-temps pendant les dix premières années de sa carrière professionnelle.

Il découvre ensuite la protection rapprochée et la sécurité des personnalités, au Parc des Princes, en 1991, quand il intègre la Compagnie sportive de la préfecture de police de Paris qui regroupait les policiers sportifs de haut niveau. "Cette compagnie avait vocation à assurer des missions de protection et d’intervention à risques" ajoute Jean-Philippe Mange. De cette période de sa vie parisienne, il en gardera les meilleurs souvenirs.

À 31 ans, sa carrière sportive se termine. Le diplôme du monitorat de tir et de sport, de secourisme lui permet de devenir instructeur en activités physiques et professionnelles.

En 1997, direction Châtel-Guyon (Puy-de-Dôme) où il ira former des élèves gardiens de la paix durant cinq ans. Il demande ensuite sa mutation pour suivre sa femme, une Aveyronnaise originaire de Bozouls. "Je l’ai rencontrée à la fête du thon à Saint-Jean-de-Luz. C’était la plus belle de toutes !", dit-il avec un brin d’humour.

La transmission des valeurs comme une passe au rugby

Durant des années, le jeune policier, devenu père n’a eu de cesse de redonner au rugby et au sport en général ce qu’ils lui avaient donné. En 2002, il entraîne "les gamins" du SRA jusqu’à les accompagner en Afrique du Sud. "Un bonheur total", dit-il.

Tout au long de sa carrière, Jean-Philippe Mange aura à cœur de former des jeunes, de transmettre son métier, avec une finalité : celle de transformer positivement l’image du policier. Et sans cesse, il cherchera à rapprocher la police et la population. " Le fil conducteur de ma carrière professionnelle ou personnelle est la transmission, comme on transmet un ballon de rugby ! ", résume-t-il.

C’est sans doute cette part d’altruisme que les Ruthénois apprécient à travers ses ateliers de formateur antidrogue.

La solidarité, l’abnégation et le dépassement de soi constitueront son moteur, mais aussi ses valeurs, lorsqu’il décidera de s’engager comme président de l’amicale du commissariat de police de Rodez, ou quand il deviendra délégué local du syndicat unité police SGP FO. Il en deviendra membre du bureau jusqu’en 2015.

Dans la vie "civile", il s’engagera en politique pour sa ville de cœur, Sauveterre-de-Rouergue. Il s’impliquera et s’appliquera à relancer la fête de la châtaigne, au sein de l’association…

Après tant d’engagements, le jeune retraité (54 ans) aspire au large. "Je pense aller m’installer, plus tard en Loire-Atlantique", confie-il.

En attendant, il ira marcher sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Durant ce lent pèlerinage, lui reviendront les visages de tous "ces gamins" qu’il aime tant. Il y a ceux qui l’ont pris en selfie à Rodez lors du passage du Tour de France, fiers de s’afficher avec lui, et ceux qu’il allait chercher les samedis, quand il habitait en banlieue parisienne pour taper dans le ballon, sans oublier tous ceux qu’il aura aidés à se détourner des stupéfiants.

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