Paul Salomon, nouveau roi des airs

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    Paul Salomon : ""J’aime rentrer à Rodez, faire du vélo, me ressourcer… C’est indispensable pour moi !". PS
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Aurélien Delbouis

Pilote de jet privé pour la compagnie iXair au Bourget, le natif de Marcillac réalise son rêve. Un rêve qui lui permet aujourd’hui de sillonner le ciel européen. Rencontre.

D’aussi loin qu’il s’en souvienne, le bleu du ciel a toujours été au centre de ses préoccupations. Aujourd’hui pilote de jet privé, Paul Salomon confirme : "Petit déjà, je rêvais d’être dans les airs. Mes parents me racontent encore qu’à 3 ans, je pointais du doigt tous les avions qui passaient au-dessus de la maison. Véridique !" *

Mais avant de faire ses classes au Bourget, le plus vaste aéroport d’aviation d’affaires en Europe, le natif de Marcillac a dû justifier d’un cursus de haut vol. On ne s’improvise pas pilote du jour au lendemain. "Quand je me suis lancé, le métier était pour le moins bouché, les places encore chères, j’ai donc préféré m’orienter vers un BTS aéronautique à Montpellier." Son rôle : gérer les équipes de maintenance au sol. Pas vraiment en phase avec ses aspirations !

En parallèle, il continue malgré tout à voler. "J’ai commencé à prendre des cours à l’aéroport de Rodez, j’ai poursuivi ma formation à Montpellier avant de passer ma licence de pilote privé." Licence qui lui permettra bientôt de "passer de l’autre côté", comprendre donner des cours à des pilotes en herbe sur des avions de tourisme essentiellement. Mais l’Aveyronnais vise plus loin, plus haut.

"L’obtention de mon BTS m’a permis d’intégrer une école de pilote professionnel" basée là encore à Montpellier. La voie royale ! La suite se fera à vitesse grand V. "J’ai passé la théorie, la pratique. En parallèle, j’ai continué à donner des cours pour l’aéro-club de Rodez, les Ailes Ruthénoises et pour celui de Mende pendant un an. Ce qui m’a permis d’accumuler aussi des heures de vols."

Avec un millier d’heures au compteur, il atterrit à Toussus-le-Noble, en banlieue parisienne. Intègre un pôle aéronautique qui en plus de la formation, dispose d’une compagnie de jets privés. "Après un an à donner des cours, j’ai eu l’opportunité de devenir pilote pour cette même compagnie."

"Plaisir indescriptible"

La conclusion d’un rêve qui se poursuit aujourd’hui à 10 000 pieds au-dessus du plancher des vaches. Il transporte des hommes d’affaires et… Des organes. "La compagnie avait cet agrément : je conduisais donc des médecins, chirurgiens vers des hôpitaux de province avant de revenir le plus vite possible."

Aujourd’hui rattaché à la compagnie iXAir basée au Bourget, Paul a laissé derrière lui le médical pour se consacrer presque exclusivement à des hommes d’affaires européens. "C’est la plus grosse proportion de mes passagers. Il y a aussi quelques artistes, musiciens, chanteurs, des sportifs, des joueurs de foot" dont, discrétion oblige, il ne donnera évidemment pas les noms.

"Je travaille sur des rotations entre jours de garde, 20 par mois, et jours off." Rien de très linéaire. "Les semaines ne se ressemblent pas", confirme Paul. "Les jours de garde, il faut que je sois en mesure de me rendre à l’aéroport en moins d’une heure, pour pouvoir décoller dans les 2 h 30 maximum après l’appel."

Une contrainte qu’il encaisse sans problème tant est "indescriptible" le plaisir qu’il prend à voler dans le ciel européen. "Il vaut mieux éviter d’aller au cinéma les jours de garde, mais il y a heureusement à Paris pas mal de choses à faire dans un rayon assez limité."

Aujourd’hui à son aise dans le cockpit de son Cessna "un biréacteur assez maniable avec quatre places à l’arrière", le pilote ne boude pas son plaisir. "Pour l’instant, je suis vraiment content de mon sort. Le milieu de l’aviation d’affaires est très formateur. On peut voir des choses très sympas, des terrains en montagne notamment, dans les Alpes, pour certains les plus compliqués d’Europe."

Lui qui peut se projeter dans quatre pays en une seule journée, n’en oublie pas l’Aveyron pour autant. "J’aime rentrer à Rodez, faire du vélo, me ressourcer… C’est indispensable pour moi !" Il y a aussi ses amis, nombreux, – il a été barman au Bowling du Rouergue pendant 10 ans – qu’il aime à retrouver "le plus souvent possible". Cet attachement pourrait lui donner des envies de retour ? "J’aimerais me rapprocher de ma terre natale, de l’Occitanie, du sud en général… Mais ce n’est pas forcément évident dans ma branche. Et j’ai encore quelques belles années devant moi, ici à Paris."

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