Espalion : retour à la tradition pour la montée à l’estive
Après une année "Covid" en camion, le troupeau de belles aubracs de Dominique Rames est parti, ce dimanche, à pied, retrouver ses quartiers d’été sur le plateau.
Depuis plus d’un demi-siècle, à la ferme de Latieule située au pied de la butte du château de Calmont, la transhumance a toujours été une nécessité agricole, une pratique ancestrale adaptée à l’environnement naturel de l’exploitation. Pour la Saint-Géraud le troupeau gagne les estives pour se repaître d’herbe fraîche à la flore incomparable. Les parcelles libérées au siège de l’exploitation serviront à constituer le stock de foin pour l’hiver.
Gabriel se souvient encore avec émotion de ses premières transhumances jusqu’à Marchastel en Lozère, à pied avec les vaches derrière le tracteur conduit par son père tirant la petite remorque transportant les veaux. C’était l’époque où une estive se payait dans les 80 francs pour un couple (la vache et son veau) ! Après ce sera l’époque ou les éleveurs se regroupaient pour monter vers des estives collectives. Les quelques animaux des Rames, retrouvaient à Espalion, ceux de Carrière, rue du palais, de Picard d’Envaux. À Saint-Côme s’y ajoutaient les animaux de Bessière de la Brucaterie, de Martel de Notre-Dame-d’Albiac… À Aubrac, les cantales prenaient près d’une centaine d’animaux en charge.
Ce dimanche, après une année "Covid" avec une montée à l’estive en camion, Dominique à repris la tradition de la transhumance à pied.
Une courte nuit et une longue journée
Tout déjà bien calé et préparé depuis quelques jours, ce sera lever vers 2 h 30 du matin pour Dominique rejoint par un petit groupe d’amis bien rodés à l’événement. Faire lever les vaches assoupies en pleine nuit, organiser une dernière tétée des veaux avant de les regrouper et les parquer dans l’étable. Tout comme la délicate et difficile installation des décorations adaptées à chaque bête. Suit le solide casse-croûte qui va permettre de tenir la distance. Tout ceci pour le signal du départ vers 6 heures. La "meneuse" ornées du griffoul fleuri, clape autour du cou, a tiré ses congénères, via saint-Côme, Salgues, le village d’Aubrac avant de prendre les drailles menant à la montagne de Puech Crémat bas.
Près de trente-cinq kilomètres dans la journée
Une édition 2021 sans la fête de la transhumance qui se greffait à l’événement et qui n’est pas sans rappeler celles d’antan. Mais avec toujours le plaisir de défendre une race et les traditions qui font l’âme des éleveurs du pays.
Chez la famille Rames à Latieule, la race Aubrac est dans son fief. Ici, que des vaches froment aux yeux délicatement maquillés, aux cornes hautes en forme de lyre. Toutes ont belle allure et justifient la fierté de l’éleveur.
Les impressionnantes rangées de plaques clouées sur le pignon de l’étable sont autan de trophées dans les divers concours de race et la juste reconnaissance d’un long travail de sélection.
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