Viviez : vers un nouveau blocage de l’usine Sam ?

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  • Réunis en assemblée générale, les salariés de Sam ont exprimé leur rejet de CIE Automotive.
    Réunis en assemblée générale, les salariés de Sam ont exprimé leur rejet de CIE Automotive.
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BHSP

Nouvel épisode dans le dossier Sam, où l’État est soupçonné de jouer double jeu, en faveur de CIE...

La situation se crispe à nouveau dans le dossier de reprise de la fonderie Sam de Viviez dont les offres devraient être examinées le 2 juillet prochain par le tribunal de commerce de Toulouse.

Plusieurs éléments inquiètent les salariés : le 3 juin dernier, suite à la rencontre la veille avec les trois repreneurs potentiels, les salariés avaient à la quasi-unanimité répondu NON à la question du groupe espagnol CIE Automotive sur une éventuelle poursuite des négociations. En fonction de la réponse des salariés, l’offre de CIE devait n’être valable que jusqu’au 10 juin.

"Or, en dépit du rejet des salariés, CIE maintient son offre jusqu’au 24 juin, soit la veille de la rencontre avec le juge-commissaire. En parallèle, on sent de la part de l’état et des administrateurs judiciaires un discours radicalement différent. Alors qu’on nous assurait que l’avis des salariés compte, on nous dit maintenant que seule la justice décidera. Qu’il faut continuer à discuter avec CIE. Ils ont mandaté le cabinet Grant Thornton pour établir un audit éclairé des trois offres sur les volets financier et industriel. On imagine déjà la réponse : entre un groupe multimilliardaire et deux autres projets plus modestes, c’est bien sûr l’offre de CIE qui sera plébiscitée ; alors qu’elle représente en réalité la mort de Sam qui ne deviendrait qu’un atelier de production, sans services supports, dont le bureau d’études et le service commercial.

Ce cabinet non indépendant sera juge et partie en faveur de la position de l’état. De plus, ses conclusions semblent ne pas pouvoir être déposées dans le délai de 15 jours, soit 48 heures avant l’audience du 2 juillet. Cela signifiera un nouveau report d’audience et peut-être passer l’été sans savoir ce qu’il en sera à la rentrée", expliquent Ghislaine Gistau, Sébastien Lallier et David Gistau, représentants CGT du personnel, qui indiquent que lors de l’audience du 21 mai, le procureur avait déjà orienté sa plaidoirie en faveur de CIE.

"Conserver les services supports est un enjeu stratégique"

"On veut nous faire passer pour des salariés agissant par passion et non par raison, uniquement aveuglés par le volet social. Ils veulent nous faire croire que l’on ne parle que de Patrick Bellity. Ils font abstraction qu’au-delà de Patrick Bellity, il s’agit du projet industriel de Sifa Technologies, porteur d’avenir et de diversification pour Sam".

Ce que confirme Yvan Lauriol, responsable du bureau d’études de Sam : "Je suis originaire du Bassin, je suis cadre à Sam depuis 21 ans. Le bureau d’études a d’énormes potentiels avec un vrai savoir-faire et une grande capacité de réaction pour répondre aux besoins des clients. Conserver les services supports est un enjeu stratégique".

Renaud Fréchin, avocat du CSE, et Claude Larridan, expert-comptable du CSE ne sont pas dupes de la manœuvre pro-CIE de l’état : "L’Etat disait au départ qu’il fallait se contenter de la seule offre alors en lice, celle de CIE soutenue par Renault. Maintenant qu’il y a 3 offres, on sent que l’État fait tout pour orienter une nouvelle fois vers l’offre CIE, pourtant sans diversification industrielle et sans valeur ajoutée ; contrairement à celle de SIFA dont l’offre porte une logique de diversification industrielle. Si CIE est choisi, ce sera une décision politique et économique vers la disparition des fonderies, car à court terme Sam sera fermée".

 

Avertissement avant des échanges décisifs en fin de semaine

Des échanges doivent avoir lieu en fin de semaine avec le ministère de l’Industrie, Renault et les administrateurs judiciaires.
"En fonction des résultats, si à l’issue de la réunion, s’il n’y a pas d’évolution positive, c’est-à-dire si le retrait de l’offre de CIE n’est pas acté, ce sera alors le blocage immédiat des livraisons à Renault. Et si cela ne suffit pas, l’assemblée générale prévue le mardi 22 juin décidera sans doute du blocage total de l’usine", préviennent les représentants du personnel

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