Régionales : neuf listes pour se partager huit sièges pour l’Aveyron

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  • Les électeurs auront le choix entre neuf listes différentes.
    Les électeurs auront le choix entre neuf listes différentes.
Publié le , mis à jour
RICHAUD Guilhem

Dimanche, les électeurs auront le choix entre neuf listes pour définir le prochain exécutif de la région. En Aveyron, 8 sièges sont à attribuer.

En plus des départementales, les électeurs aveyronnais vont, dimanche, puis une seconde fois la semaine suivante, voter pour renouveler l’assemblée régionale. Un scrutin particulier puisque derrière un chef de file régional, des listes départementales ont été établies. Ce sont elles qui ont fait campagne, depuis deux mois environ, en Aveyron, pour gagner l’un des huit postes en jeu. Si le scrutin se joue à l’échelle régionale, localement, il y a également quelques enjeux.

La gauche arrivera-t-elle en tête ?

La gauche en tête d’un scrutin départemental est toujours une curiosité en Aveyron. En 2015, la liste menée par Stéphane Bérard, derrière Carole Delga (PS), n’avait pas réussi à être en tête au premier tour. Notamment à cause des divisions (il y avait une liste divers gauche et une EELV-Front de gauche). C’est LR qui avait fait le meilleur score (30,53 % contre 25,50 % pour le PS). Cette fois, la liste sortante a de nouveau de l’opposition avec les Insoumis d’un côté, et EELV de l’autre. Mais Carole Delga, qui a misé sur Emmanuelle Gazel a joué l’ouverture, en intégrant notamment Christine Sahuet, présidente de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Aveyron, ainsi que l’écologiste José Bové. De quoi espérer être en tête dimanche soir.

EELV et LFI vont-ils convaincre ?

Comment les électeurs aveyronnais analyseront-ils la stratégie de la gauche ? Aux départementales, PS, PC, EELV et LFI partent ensemble, sous la bannière du Printemps aveyronnais. Mais pour les régionales, si la socialiste Carole Delga a eu le soutien du PC, elle n’a pas réussi à s’entendre avec EELV (mené par Antoine Maurice) et LFI (Myriam Martin). Ces deux partis n’ont pas non plus trouvé d’accord entre eux, et partent chacun de leur côté. Ils ont choisi Alexandra Dubois (EELV) et Leila Arfoutni (LFI) pour faire campagne en Aveyron. Les derniers sondages donnent les Verts et les Insoumis en dessous des 10 %, à l’échelle de la Région, score nécessaire pour s’aligner au second tour. Carole Delga a annoncé qu’elle ne s’allierait pas avec LFI au second tour. Mais en fonction des résultats, rien ne dit que ça n’évoluera pas. Cela se décidera au niveau régional. Mais faire un bon score en Aveyron pourrait permettre à ces deux formations de peser plus lourd dans le cadre d’une potentielle recomposition de liste dimanche soir et d’obtenir des postes de conseillers régionaux. Cependant, les tensions qui ont émaillé la campagne entre les différents acteurs de la gauche pourraient rendre les discussions très difficiles, d’autant plus que les sondages montrent que Carole Delga pourrait, en cas d’élimination directe de ces deux formations, l’emporter sans même faire alliance.

Le renouvellement à LR va-t-il prendre ?

En 2015, le bon score de LR au niveau départemental était notamment dû à la présence de Dominique Reynié, à la fois chef de file localement et tête de liste à l’échelle de l’Occitanie. Les électeurs aveyronnais avaient suivi le politologue, à l’époque très présent sur les télévisions nationales. Et si au deuxième tour il s’était fait emporter par l’union de la gauche, sa liste avait fait un bien meilleur score qu’au niveau régional (32,70 % contre 21,32 %). Depuis, Dominique Reynié a été déclaré inéligible et s’est retiré de son éphémère vie politique. Derrière Aurélien Pradié, tête de liste régional, LR a choisi le renouvellement. Des deux conseillers régionaux sortants, Anne-Sophie Monestier et Christophe Saint-Pierre, seul l’ancien maire de Millau est à nouveau sur la liste, mais il n’occupe que la troisième place. C’est Jean-Philippe Kéroslian et Anne-Claire Solier qui sont devant.

Quelle place pour LREM ?

Depuis 2017, LREM s’est installé derrière la dynamique d’Emmanuel Macron. Et l’élection de deux députés aveyronnais en 2017 (Stéphane Mazars et Anne Blanc) prouve que le mouvement a aussi pris en Aveyron. C’est Stéphane Mazars qui a fait localement campagne pour Vincent Terrail-Novès, le chef de file régional. Le député a notamment composé une liste très ouverte sur la société civile et qui a notamment reçu le soutien de maires influents de l’Agglo de Rodez, dont Christian Teyssèdre. Son score dimanche soir, et notamment la comparaison avec LR, sera un bon indicateur du poids réel de la formation macroniste à désormais moins d’un an de la présidentielle.

Le RN va-t-il progresser ?

Au niveau régional, le Rassemblement national, mené par Jean-Paul Garraud, vise la première place au premier tour. En Aveyron, pas sûr que la liste menée par Bruno Leleu, qui succède à Jean-Guillaume Remise, soit en mesure d’en faire autant. S’il a réussi à trouver dix noms, le responsable départemental du parti a dû revoir ses ambitions à la baisse pour les départementales. L’Aveyron résiste traditionnellement à la vague nationale bleu marine. Il faudra voir si c’est une nouvelle fois le cas.

Quel poids pour les "petites listes" ?

Déjà présente en 2015, Lutte ouvrière est de nouveau en lice, Malena Adrada est représenté en Aveyron par Clotilde Barthélémy, déjà candidate lors du dernier scrutin. Elle tentera de faire mieux que ses 1,64 % de l’époque. Pour Union essentielle (menée par Hector Giraud en Aveyron), la liste citoyenne et les Régionalistes, difficile de se fixer un objectif.

Le mode d’emploi du scrutin

Les élections régionales sont un scrutin de liste à deux tours avec représentation proportionnelle et prime majoritaire. Les listes de candidats sont régionales, mais constituées d’autant de sections qu’il y a de départements dans la région. Le nombre de conseillers est ensuite réparti en fonction de la démographie. L’Aveyron en compte huit sur 158. Un chiffre qui pourrait monter à dix en cas de très forte participation. Les résultats départementaux viendront abonder le score régional, qui sera celui pris en compte pour la qualification au second tour. Seules les listes qui obtiennent plus de 10 % des suffrages à l’échelle régionale peuvent se maintenir. Celles ayant plus de 5 % peuvent fusionner avec une liste qualifiée.
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