Avec les Zidane, Rodez savoure sa notoriété

Paris a sa tour Eiffel, ses rues de Montmartre et son parc d’attractions Disneyland. Marseille a son Vieux-Port, ses calanques et son art de vivre. Rodez a sa cathédrale, son musée Soulages… et sa famille Zidane. Depuis des années, les Ruthénois ont l’habitude de croiser le champion du monde 1998 dans les rues de la ville. En terrasse, sur les courts de padel de Vabre, lors d’un footing… Avec son épouse Véronique, originaire d’Onet-le-Château, la famille a toujours apprécié venir se ressourcer ici, dans la discrétion qu’on lui connaît. Mais Zidane sait aussi parfois sortir de l’ombre pour projeter l’une de ses villes d’adoption dans la lumière, comme il l’avait fait au début des années 2010 en organisant la célèbre "ZZ Raf party" sur le parquet de l’Amphithéâtre ou en réunissant l’équipe de France 98 pour un match de gala à Paul-Lignon. Ici, personne n’a oublié. Tout le monde a aussi en tête le geste de l’ancien entraîneur du Real Madrid qui, en 2012, a fait son entrée dans le capital du club local pour lui offrir un second souffle. Au fil de tous ses actes et peut-être à l’insu de son plein gré, pour paraphraser d’autres célèbres sportifs, "Zizou" est devenu un ambassadeur rêvé pour la ville.

Depuis une semaine, il l’est plus que jamais. Avec la signature de son aîné Enzo, 26 ans, au club de Ligue 2, la machine médiatique s’est une nouvelle fois emballée sur la relation si particulière entre la préfecture et l’idole de toute une génération… Avec cette signature, Rodez a été propulsé au centre de la planète foot, son nom s’affichant en tête des recherches Twitter et dans toute la presse sportive européenne. Pas un Ruthénois ne s’est pas senti fier ce jour-là.

"Vous ne vous rendez pas compte !"

Avec Enzo, qui rappelons-le, a joué ses premiers matches dans la cour d’une école des Quatre-Saisons il y a plus de 20 ans, Rodez s’est offert plus qu’un joueur de football, aussi talentueux soit-il. Et le passage de son père à l’entraînement, jeudi matin à Vabre, est venu le rappeler à tous ceux qui en doutait encore.

"Je crois que vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez ! Chaque fois que je viens à Rodez, on me dit ‘‘tiens, Zidane était là il y a quinze jours’’… Cela me rend fou !", sourit Sabri, 36 ans. Depuis tout petit, ce Toulousain "rêve" de faire une photo avec son idole… Ici, nombreux en conservent une précieusement dans leur téléphone. Et attendent de garnir leur collection avec une photo d’Enzo, cette fois. Ses premiers pas à Paul-Lignon seront particulièrement suivis et offriront une nouvelle publicité à la ville chère à ses grands-parents.

"Cela nous évite de réaliser une campagne de communication pour la ville", sourit d’ailleurs Christian Teyssèdre, le maire, qui tient "à féliciter le club pour ce recrutement avant tout d’un joueur qui sera excellent". L’édile regretterait presque les travaux lancés au stade, qui ne permettront pas aux tribunes de faire le plein cette saison.

Une communauté de plus d’un million de personnes

Celle de presse, en revanche, fera le plein. Personne ne s’en plaindra. Hormis peut-être le club et son président Pierre-Olivier Murat qui bataillent déjà avec les sollicitations des médias sur cette nouvelle "saga Zidane". Tout est néanmoins fait pour préserver la maison familiale qu’est le Rodez Aveyron football, comme cela a toujours été le cas. à ce titre, Enzo n’a toujours pas fait l’objet d’une présentation "star" ou de conférences de presse. Elle viendra, en temps voulu.

En attendant, la ville savoure cette nouvelle notoriété. Avec ses 1,3 million de "followers" sur Instagram, Enzo Zidane réunit plus de 50 fois la population ruthénoise et bien plus que tous les joueurs de Ligue 2. Il y a quelques jours, le simple message de son père "Fier de toi Enzo", avec la photo signée du Raf, sur ce même réseau social, a fait certainement découvrir la commune à la plupart de ses 28,6 millions d’abonnés ! La ville pouvait-elle rêver meilleure exposition ? Et le club ? Avec son nouveau numéro 5, on prend le pari qu’en seulement quelques semaines, il dépassera son millier de maillots vendus habituellement chaque saison… "Dans 20, 30 ou 40 ans, on en parlera encore", assure un spectateur.