Laurie Privat, une passagère à la page !

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  • Laurie Privat a tout noté, chaque jour, pendant son voyage canadien et ce carnet de bord est devenu un livre illustré.
    Laurie Privat a tout noté, chaque jour, pendant son voyage canadien et ce carnet de bord est devenu un livre illustré.
Publié le
Rui Dos Santos

La Sud-Aveyronnaise, âgée de 25 ans, s’est accordée un voyage en stop dans l’est du Canada et elle a décidé d’en faire un livre illustré.

Laurie Privat est née à Saint-Affrique, en 1996. Son enfance et son adolescence ont eu pour décor Vabres-l’Abbaye et Saint-Victor-et-Melvieu, les terres de sa famille maternelle. Elle a grandi dans ce triangle, environnement dont elle ne garde "que de beaux souvenirs" mais elle avait "des fourmis dans les jambes, envie d’aller voir ailleurs".

Elle a commencé par monter à... Rodez, pour un bac ES (elle a hésité avec la série L) au lycée Foch, section européenne espagnol et option occitan. Bonne élève, elle aimait les langues, la littérature, "la nourriture artistique en général", mais n’avait pas d’idée précise sur son orientation. Elle se souvient :

"J’avais devant moi une fenêtre grande ouverte sur le monde. Avec le sentiment qu’il y avait des choses à découvrir, alimenté par le besoin de me confronter et l’attrait du secteur culturel". Ce sera finalement le Canada, "un peu par hasard, sans même savoir où situer Montréal sur la carte".

Premier vol en avion, passeport pour l’occasion, décollage de Nice le 22 août 2014. "Une aventure !", éclate de rire l’intéressée. Et elle n’était pas au bout de ses surprises. Comme celle, par exemple, de constater que son téléphone portable ne fonctionnait pas en arrivant.

"Mais, j’avais l’indépendance, l’autonomie. Et ça compte !", se réjouit-elle encore aujourd’hui. La Sud-Aveyronnaise a donc effectué ses études universitaires en sciences de la communication durant trois ans. Au cours de la deuxième année, elle s’est accordée "une immersion de trois mois" en allant de Montréal à l’île de Vancouver en stop.

Elle a visiblement pris goût à cette vie sur le pouce puisque, en 2017, elle n’a pas hésité une seconde pour occuper les cinq semaines de creux avant de refranchir l’Atlantique et de rentrer dans l’Hexagone : elle a sorti son sac à dos et mis cette fois-ci le cap à l’est pour un voyage en stop entre Montréal et Terre-Neuve. à la différence de la première expérience, elle a tout noté, chaque jour, sur un carnet. "Peut-être que ça pourrait intéresser quelqu’un...", s’était-elle dit. Elle ne croyait pas si bien dire !

"Un livre illustré de 500 pages"

Après son retour en France et son master culture et communication en Avignon, elle a effectué un service civique de quatre mois à Grenoble. C’est durant ce séjour en Isère qu’elle a retranscrit son voyage dans l’est canadien pour donner naissance à "Journal d’une passagère".

"Le titre exprime le fait que je n’étais que de passage là-bas et aussi que j’ai réalisé ce périple du côté passager", détaille Laurie Privat. Et puis, elle a voulu également "pousser plusieurs portes d’entrée" : le voyage, le Canada, une fille qui se déplace en stop...

Elle aurait pu garder ces souvenirs, ces rencontres et cette expérience pour elle mais elle a préféré "les partager" : "Pour leur donner peut-être plus d’ampleur, plus de sens". Elle aurait pu poursuivre le projet en solo, elle a opté pour une collaboration.

"La dimension graphique s’est imposée comme une évidence !, insiste-t-elle. Bien sûr qu’il y a les photographies et les objets ramenés du voyage mais je voulais des textes et des illustrations, qui se répondent, qui s’entremêlent". Elle s’est ainsi associée à l’illustratrice alsacienne Coralie Simmet et à la graphiste grenobloise Marie Lemoine "pour réaliser un livre hybride de presque 500 pages à partir de mon journal de bord, où il était donc question des gens, des paysages...".

Cette collaboration à trois est née d’une bouteille à la mer (ou plutôt un message Facebook) lancée par Laurie Privat, au printemps 2020, pendant le confinement qu’elle a passé en Aveyron. Ce livre, "qui n’est ni un roman, ni une bande dessinée", est disponible en pré-commande jusqu’au 4 juillet via la page Ulule fr.ulule.com/journal-dune-passagere/ et sera dans les mains des personnes contribuantes pour le mois d’août, en France, au Canada et partout ailleurs. Des contreparties variées sont à la clé pour remercier chaque soutien.

L’impression de l’ouvrage est programmée en juillet dans le Tarn. Laurie Privat hésite entre plusieurs sentiments : "Cela fait tout drôle. Je suis émue et heureuse. Très impatiente également !". En attendant, après une formation qu’elle a terminée à Toulouse voilà quelques jours, le 21 juin ne sera pas seulement synonyme de jour de l’été, de fête de la musique et... de fin de couvre-feu pour elle puisque la Sud-Aveyronnaise va en effet revêtir, demain, la tenue de chargée de communication de Sirventés à Sévérac-le-Château, agence de développement, label diffuseur d’artistes de culture occitane, producteur de spectacles et d’événements. Une vie de plus pour cette vagabonde âgée uniquement de 25 ans !

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