De pierre et de son, l’abbaye de Sylvanès, un site patrimonial aux multiples facettes

Tombée dans l’oubli après la Révolution française, utilisée comme bergerie par la suite, classée Monument historique en 1854, l'abbaye de Sylvanès est devenue propriété communale en 1970. Avant de connaître une véritable métamorphose cinq ans plus tard sous l’impulsion d’André Gouzes, un jeune frère dominicain natif de la région, et de Michel Wolkowitsky, étudiant du conservatoire de Toulouse. Ce dernier est toujours là, à la fois directeur de l’abbaye, du Festival qui se déroule en été, et accessoirement maire de la commune depuis 2020.

"En 1975, la période culturelle était en pleine effervescence, raconte Michel Wolkowitsky. Nous avions peu de moyens mais une énorme envie de redonner vie à cet ensemble monastique. Nous nous sommes donc retroussé les manches pour fidéliser un public autour du chant sacré et liturgique. Tout en ayant une vision toujours plus lointaine et en se remettant régulièrement en question."

Un premier festival en 1978

L’association des Amis de Sylvanès, dont les adhérents viennent de tout le territoire national et même de bien plus loin, voit ainsi le jour. Et, avec elle, en 1978, la première édition du Festival de musiques sacrées-musiques du monde organisée durant la période estivale. "Au début, la programmation était éclectique, explique le directeur. Avant qu’elle s’oriente vers des musiques sacrées et du monde, en phase avec la vocation première du lieu. À partir de 2001, le festival n’a eu de cesse de s’ouvrir aux traditions spirituelles issues du judaïsme, de l’islam… Et, aujourd’hui, on ose même la musique contemporaine."

Dans ce lieu où la musique résonne, les grandes orgues n’y sont pas étrangères, bien évidemment. Inauguré en 1997, ce nuancier sonore, bien intégré à l’architecture de l’abbatiale, a été construit sur-mesure dans le Gers, par le facteur d’orgue Daniel Birouste.

Label Centre culturel de rencontre

Tout naturellement, l’abbaye de Sylvanès est entrée, au fil des ans, dans une dimension musicale qui lui a permis de se faire connaître bien au-delà des frontières du territoire. En 2015, elle a décroché le label Centre culturel de rencontre, "une reconnaissance supplémentaire car il n’en existe que 18 en France et 2 en Occitanie". Sans oublier celui, associée au viaduc de Millau et à Roquefort, des "Grands sites" aux quarante hauts lieux culturels et naturels de la région.

À quelques jours du début de la 44e édition du Festival des musiques sacrées-musiques du monde, qui débutera ce 14 juillet, Michel Wolkowitsky se veut résolument optimiste : "Ce festival de crise, de résistance et d’espoir affirme sa philosophie de la rencontre de nos diversités, de nos différences, dans l’écoute, le dialogue, et le respect mutuel qui est au cœur même de notre projet culturel."

Le programme du festival sur www.sylvanes.com