Millau ouvre ses portes aux demandeurs d’asile politique

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  • Les partenaires du projet d’extension se sont retrouvés dans les locaux de la Crea.	A. K
    Les partenaires du projet d’extension se sont retrouvés dans les locaux de la Crea. A. K
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annick koscielniak

Des appartements permettront d’accueillir trente demandeurs supplémentaires.

En 2018, Saint-Affrique avait offert un ancien cloître à Habitat et Humanisme Aveyron-Lozère, pour le transformer en CADA ou centre d’accueil des demandeurs d’asile, dont les dossiers sont en cours d’instruction. Ce jeudi, dans la salle de la Chapelle du Crea, à Millau, Olivier Lionel Pourtau, directeur du pôle d’accueil des réfugiés chez Habitat et Humanisme, se souvient du début de cette "belle aventure humaine."

Une nouvelle implantation

"Nous cherchions une nouvelle implantation. Beaucoup d’élus, de tous bords, nous claquent souvent la porte au nez, l’ancien maire de Sant-Affrique, Alain Fauconnier, nous a ouvert sa commune." Et de se souvenir de ce concert de solidarité où 300 habitants s’étaient déplacés.

Quand il s’agit d’agrandir la capacité d’accueil, l’association prospecte aux alentours et trouve à Millau, la même écoute de la part de la maire Emmanuelle Gazel.

L’extension est aujourd’hui avérée et se concrétisera au mois d’août à travers deux appartements T4, trois T5, un petit collectif de neuf places, disséminés dans la ville. "Il nous reste un appartement T4 à trouver pour parvenir à loger les trente personnes attendues", explique Sabrina Tounsi, responsable du CADA, qui lance d’ailleurs un appel aux propriétaires. "Sachant que l’association paie les loyers, donc qu’il n’y aura jamais d’impayés."

Un local provisoire sera également mis à la disposition de l’administration du CADA et de ses deux encadrants sur Millau.

Cette opération ne coûte rien à la Ville car les financements viennent de l’État, à partir du moment où le projet est accepté.

Cet agrandissement prolonge en fait, un vaste mouvement de solidarité, entamé il y a plus de 35 ans. L’histoire d’Habitat et Humanisme est belle et Lionel Pourau l’a rappelée, sous les voûtes de la chapelle, aux partenaires.

Elle est partie d’un promoteur immobilier, Bernard Devert, qui transformait des immeubles vétustes en quartiers modernes. Il apprend un jour qu’une femme de 91 ans, qui devait quitter son logement insalubre a tenté de se suicider.

Le promoteur se rend à son chevet, lui demande pourquoi elle refuse d’être relogée dans un appartement moderne, avec tout le confort. "Je suis là depuis 50 ans, je préfère mourir que partir." Cette rencontre provoque un choc chez l’homme d’affaires et une dépression. Quand il se sent mieux, il vend tous ses biens et devient prêtre. Il crée Habitat et Humanisme. L’association compte 56 antennes en France. Elle aide les gens fragiles, sans caution, à se loger, en leur sous-louant des appartements, dont elle est locataire ou propriétaire. Au fil des années, Habitat et Humanisme a créé des maisons de retraite pour les seniors isolés, aux revenus trop modestes. "Et depuis 2014, nous avons ajouté le secours aux réfugiés dans notre action", résume Lionel Pourtau.

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