Aveyron : les faucheurs volontaires s’attaquent à une parcelle à Ambeyrac

  • Les tournesols en question sont commercialisés depuis deux ans.
    Les tournesols en question sont commercialisés depuis deux ans. Archives Centre Presse
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Un champ de tournesols oléiques de RAGT a été détruit partiellement la semaine dernière dans l’Ouest-Aveyron. Les faucheurs dénonçaient une culture OGM qui n’en était en fait pas.

Dans la nuit du 18 au 19 août, des faucheurs volontaires se sont introduits sur une parcelle agricole dans la commune d’Ambeyrac, dans l’Ouest-Aveyron, qui borde la rivière Lot, pour y détruire une partie des cultures. Cette opération, revendiquée lundi par le collectif des Faucheuses et faucheurs volontaires d’OGM visait une culture de semences de tournesols oléique qui avait été plantée sur cette terre, louée à un agriculteur, par RAGT, pour faire des tests.

La semence, appelée RGT Vollcano CLP, est inscrite auprès des autorités depuis deux ans et donc commercialisée depuis cette date. Pour les faucheurs, qui ont assuré "être à la disposition de la justice" pour répondre de leurs actes, cette opération visait à "dénoncer une nouvelle fois la culture en plein champ de plantes génétiquement modifiées."

Une culture autorisée et pas considérée comme OGM

L’entreprise aveyronnaise a réagi lundi à ce fauchage en répondant qu’il ne s’agit pas d’OGM.En effet, la commercialisation d’OGM de cultures de tournesols est interdite en France.La variété en question, RGT Vollcano CLP, s’appuie sur un principe de sélection autorisé, appelé NBT, les "new breeding techniques" (nouvelles techniques de sélection en français). "Il s’agit d’une méthode d’amélioration des plantes basée sur la mutagenèse, détaille-t-on du côté de RAGT. La position des faucheurs volontaires est de dire que ce sont des OGM cachés. Mais ce n’en sont pas.Quand on parle de mutagenèse, on ne parle pas d’OGM. C’est un travail sur la réalité de la plante. Il n’y a pas d’apport extérieur à la plante. Contrairement au discours des faucheurs, toutes les études conduites par les autorités européennes depuis 20 ans sur les NBT montrent qu’il n’y a pas plus de risque pour la sélection classique. On ne travestit pas la plante, on ne trahit pas la nature."

« Nous faisons le travail de sélection dans le cadre le plus strict de la loi. »

Et l’entreprise aveyronnaise centenaire de rappeler : "Nous faisons le travail de sélection dans le cadre le plus strict de la loi."
Les faucheurs reprochent à ces plantes d’être « imbibées de poisons impactant gravement la santé humaine, la biodiversité animale, la vie des sols, la qualité de l’eau… Elles contaminent tous les modes de cultures aux alentours et contraignent les agriculteurs à l’utilisation accrue de produits chimiques face aux adventices devenues résistantes."

"C’est tout l’inverse, répond RAGT Semences. L’objectif recherché est justement de lutter pour l’agriculture durable. On essaie de trouver des solutions avec nos variétés pour limiter l’impact des produits phytosanitaires." La parcelle, qui faisait un hectare a été détruite sur environ 50 %. RAGT, a déposé plainte, comme elle le fait à chaque fois qu’il y a un fauchage sur une de ses parcelles et a incité l’agriculteur à qui elle loue le champ à faire de même.

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