L’accueil des pèlerins par la paroisse agace les cafetiers de Decazeville

  • Pédro Campayo, patron du Central Bar, entouré de pèlerins allemands et de Saint-Etienne.
    Pédro Campayo, patron du Central Bar, entouré de pèlerins allemands et de Saint-Etienne.
Publié le , mis à jour
GDM

Depuis plusieurs années, l’accueil pèlerin en l’église Notre-Dame de Decazeville est organisé durant la saison touristique, de début avril à fin septembre, ou au-delà selon l’arrière-saison. Sous l’égide de Piérette et de bénévoles de la paroisse, les pèlerins chrétiens et marcheurs non chrétiens du chemin de Saint-Jacques se voient gracieusement offrir des boissons et des gâteaux. Dans la plus pure tradition chrétienne. Mais une offre un peu trop large au goût de Pédro Campayo, patron du café PMU Central Bar situé en face de l’église Notre-Dame, 1 rue Gambetta.

"Je n’ai rien contre l’accueil chrétien, bien au contraire et je leur envoie même du monde. Le problème est qu’avec tout ce qui est proposé gracieusement – une urne pour un don est tout de même posée en bout de table –, bon nombre de marcheurs repartent de l’église et ne s’arrêtent plus dans mon établissement ni dans un autre d’ailleurs. Et certains me demandent même simplement d’utiliser mes toilettes… Cela me cause un préjudice dans mon activité. J’ai une employée à payer. J’en ai parlé à Christian Murat, adjoint au maire en charge du commerce", indique Pédro Campayo qui souligne : "L’an dernier, sans accueil pèlerin en raison du confinement, j’ai bien vu la différence de fréquentation dans mon établissement ; c’était flagrant".

Pierrette réfute ces arguments de concurrence de fait : "Les pèlerins venant à l’accueil sont libres d’aller où ils veulent. Ils ne vont peut-être pas dans cet établissement ; mais une partie de ses clients ne viennent sans doute pas nous voir non plus".

Vers une table ronde organisée par la mairie

Le père Daniel, curé de Decazeville en poste depuis un an prône l’apaisement et entend rencontrer prochainement Pédro Campayo : "Il y aura encore de nombreux pèlerins et marcheurs durant de nombreuses années. Le tout est de se rencontrer pour en parler et trouver une solution, permettant d’assurer le service d’accueil sans que ce cafetier n’ait l’impression de voir son activité impactée".

Pour sa part, Alain Alonso, premier adjoint au maire de Decazeville souligne : "En vertu des règles de séparation, la mairie n’a pas à intervenir dans les activités de l’église. Mais elle peut agir pour une médiation. Le chemin de Saint-Jacques amène de nombreuses personnes à Decazeville et apporte des clients aux commerces, notamment au Central Bar situé à proximité de l’église et son accueil pèlerin. Il ne suffit pas de dire que l’accueil pèlerin impacte le chiffre d’affaires, il faut aussi le prouver. Je pense qu’une table ronde rassemblant M. Campayo, le curé de Decazeville, l’office de tourisme, la mairie et d’autres commerçants concernés devrait permettre de trouver une solution".

Effectivement, d’autres cafetiers de la ville souhaitent aussi s’exprimer sur ce sujet dans le cadre d’une table ronde et attendent une invitation.

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