Quand le laminoir de Penchot tournait à plein régime

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  • La fonderie et le manège où ressortaient les plaques zinc. Les fondeurs travaillaient à l’aide de louches.
    La fonderie et le manège où ressortaient les plaques zinc. Les fondeurs travaillaient à l’aide de louches.
Publié le
Didier LATAPIE

Suite à l’historique du Laminoir de la Vieille Montagne à Penchot, intéressons-nous à la production qui nécessitait toute une série d’opérations.
 

Le zinc, après une première refonte sur le site de Viviez, était transporté à Penchot, d’abord par chemin de fer et plus tard par camion. Les lingots se voyaient refondus une seconde fois, épurés, et coulés dans une sorte de manège (voir notre photo). Il en ressortait des plaques de zinc de 40 à 50 cm de long pour une épaisseur de 4 à 5 cm.

Puis, ces plaques étaient dégrossis dans un laminoir primaire, fonctionnant à l’aide d’un grand volant, actionné lui-même par l’eau du Lot amené par le bief. Cette étape étirait les plaques pour en faire des feuilles de 3 à 4 mm. Ensuite, ces feuilles partaient pour le laminoir de finition. C’est là que s’exerçait tout l’art du lamineur qui savait façonner des produits homogènes, bien plats, sans faire de pailletage ni d’autres marques.

"Les feuilles sortaient d’une épaisseur de 12/10 ou 10/10. Parfois, nous avions des commandes en 14/10 ou 16/10, c’était plus rare. Elles étaient transportées ensuite à la cisaille qui les coupait en format de 2 m X 1 m", se rappelle Lucien Munoz, qui était alors électricien, assurant la maintenance et le réglage du matériel.

Dernières étapes : les feuilles de zinc passaient par le service contrôle (notamment pour la vérification du calibrage), étaient estampillées avec le logo de l’entreprise et un numéro pour le tarif, liées par paquets et rangées au magasin. Le service expédition, en bout de chaîne, gérait les envois. De plus, de grandes chaudières alimentaient la fonderie et diverses machines. Outre les chocs, les couleurs pouvaient se brûler, les lamineurs et les manutentionnaires risquaient de se couper. "Il n’y avait pas de maladie professionnelle, mais les à-coups provoqués par le laminage usaient les organismes", se souvient Lucien Munoz.

Passons au service zinguerie, il confectionnait des tôles ondulées, des chenaux, divers autres produits pour les toitures et des objets de ménage. Au total, 200 personnes environ travaillaient sur le site de Penchot. Le dernier directeur se nommait M. Marty qui avait comme sous-directeur M. Aymard.

Tout cessa en 1970, le personnel fut reclassé au laminoir sophistiqué que la Vieille Montagne venait d’installer sur le site de Viviez, à l’époque le plus grand d’Europe de ce genre. Quant aux machines de Penchot, elles étaient devenues obsolètes, signe qu’une période industrielle venait de prendre fin.

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