Aveyron : le plateau de l’Aubrac est satisfait de son bilan estival

  • Jean-Pierre, Bastien, Cyril et Gauthier ont permis à la Maison de l’Aubrac d’ouvrir au quotidien à partir de la mi-juillet.
    Jean-Pierre, Bastien, Cyril et Gauthier ont permis à la Maison de l’Aubrac d’ouvrir au quotidien à partir de la mi-juillet.
Publié le
Christophe Cathala

Hébergeurs et restaurateurs ont tiré leur épingle du jeu malgré le contexte sanitaire et la météo défavorable.

Le tourisme de masse atteint l’an dernier ne s’est pas reproduit cet été sur l’Aubrac. Une baisse légitime et prévisible, estimé à environ 25 % par un élu du plateau. Cela n’empêche pas au plateau de tirer encore son épingle du jeu. L’Aubrac est tendance, il suffit même d’essayer de compter les reportages télévisés. L’un d’eux a suivi cet été Philippe Gély à la tête du buron du Couderc qui confie sur la saison : "C’est correct dans l’ensemble, je suis content. On a pris un bouillon en août, cela redescend, le mois de juillet a été moyen." Un constat général qui conduit à un bilan raisonnable dû aux contraintes sanitaires et à la météo défavorable. Le bilan est aussi positif du côté de Laguiole, où le Relais Best Western reconnaît "avoir eu moins de monde que l’été précédent mais a bien travaillé. La météo a fait partir des gens mais dans l’ensemble on est content, que ça dure !"

Problématique de l’emploi

En revanche, à Aubrac même, à la Domerie d’Aubrac, Marie-Claude David fait grise mine, soulevant une autre problématique qui frappe le plateau, voire le département dans son ensemble, celui de l’emploi. "Nous allons devoir trouver une autre formule. J’ai dû réduire la capacité dans la salle et les chambres car nous n’avons pas trouvé de personnel. J’ai eu zéro appel, aucun contrat de trois mois ni des contrats de vingt heures car ils perdent leurs aides, je les comprends mais le système pose problème. On a tenu le choc mais au prix d’un épuisement général, c’est nous qui payons l’addition. On s’en sort avec les aides et le fait d’avoir eu moins de charges mais d’ici deux trois ans il risque d’y avoir des fermetures à cause des prêts à rembourser." Et de pointer aussi du doigt les contraintes sanitaires et la météo : "Ils ont failli faire fuir les derniers clients avec la vaccination obligatoire. À force de changer, ils ont perdu les gens. Globalement, le bilan est moyen et la météo a été redoutable."

Cette difficulté de recrutement s’est retrouvée à la Maison de l’Aubrac : "On a réussi à trouver cinq garçons étudiants mais ce fut laborieux. J’ai pu ouvrir tous les jours à compter de la mi-juillet. C’est un bilan moyen à cause aussi d’une météo vachement pourrie", résume Nathalie Moulin. Et de confier aussi son ressenti sur l’état de santé des touristes : "On les sent fatigués avec des envies mais bloqués à cause du pass. Ils ont conscience d’être chanceux mais ils sont irrités à cause de la situation qui dure. Ce fut une drôle de saison." Une autre saison atypique, différente de l’été dernier où de la libération après le premier confinement a succédé une usure cet été à cause de la pandémie qui empêche de se projeter. Ce qui fait dire à Marie-Claude David : "Les gens ne se projettent plus, je suis négative pour l’automne." À la différence du buron du Couderc qui espère, lui, marcher avec Phot’Aubrac et le brame du cerf.

Au final, l’Aubrac n’a pas été submergé mais le bilan reste satisfaisant. Et pour finir par une note d’espoir, les mariages sont repartis à l’image du château de Taussac qui en a accueilli cinq dans la saison grâce à la restauration d’une grange. "Le bon côté de la crise est qu’elle oblige à se réinventer."

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