Dettes, retards, état du réseau, abandon des petites lignes : une gestion vétuste à la SNCF ?

  • Ce sont 5 600 km de petites lignes ferroviaires qui sont menacées de fermeture.
    Ce sont 5 600 km de petites lignes ferroviaires qui sont menacées de fermeture. Repro CP - archives
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A l'heure de l'ouverture du transport ferroviaire à la concurrence, l'UFC-Que Choisir dresse un état des lieux alarmant autant sur la gestion de la SNCF.

L'UFC-Que Choisir a publié ce mardi 5 octobre un état des lieux du reseau ferré français et de la SNCF qui a tout lieu d'inquiéter.

En clair, le réseau ferroviaire se dégrade en France. En 1980, on renouvelait déjà deux fois plus de kilomètres de voies (un millier) qu'en 2005, où la SNCF privilégiait l'extension du réseau (en particuler les lignes à grande vitesse ou LGV) que l'entretien des voies, celles des petites lignes notamment.

40 % des petites lignes menacées de fermeture ?

Conséquence, en 2019, 23% des quelque 14 000 km de petites lignes dépassait sa vie optimale, soit environ 3 500 km. L'UFC-Que Choisir estime même qu'en 2017, ce sont quelque 5 300 km de voies ferrées qui étaient en mauvais état. Et pourtant les investissements de renouvellement avaient triplé depuis 2006, un plan de relance qui s'est révélé insuffisant.

Ce mauvais état des lignes actuel oblige à des ralentissements, donc des retards : l'association de consommateurs estime qu'en 2019, ce sont 340 millions de minutes que la SNCF a fait perdre à ses usagers. Si le temps, c'est de l'argent...

Entretemps, le manque d'investissements de la SNCF sur l'entretien des petites lignes fait peser la menace de la fermeture à terme de 40 % d'entre elles, soit quelque 5 600 km de voies ferrées, une "décision difficilement réversible" selon l'association.

Des performances faibles et coûteuses

Les performances de l'entreprise ferroviaire sont aussi passées au crible par l'UFC-Que Choisir. Et ce n'est guère plus brillant. Si la circulation des trains en France demande 2,8 fois plus d'agents que dans d'autres pays européens, comparé à l'Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas, la Suisse et la Grande-Bretagne, "la France propose, pour un même niveau de population desservie", 37% de trains en moins, "sur une amplitude horaire atrophiée de deux heures".

Cette faible offre de trains couplée à une masse salariale conséquente font qu'en 2020, la SNCF accusait une dette de 38 milliards d'euros. Si l’État reprendra 35 Md€ de dette entre 2020 et 2022, l'association estime que celui-ci "a délaissé son rôle de pilote et s’est révélé complaisant face aux manquements de SNCF Réseau", comme la qualité de l’infrastructure, le respect des coûts de réalisation ou encore un entretien des voies efficace et donc la réduction des voies soumises à un ralentissement.

L’UFC-Que Choisir plaide pour une relance des investissements sur le réseau, et un meilleur soutien aux petites lignes, plébiscitées par les autorités et les usagers. Elle rappelle que "chaque jour, le ferroviaire transporte en moyenne plus de 5 millions de voyageurs" et que, avec moins de 1 % des émissions de gaz à effet de serre, "le train est l’un des modes de transports les moins émetteurs et a donc un rôle à jouer dans la transition écologique qui s’amorce".

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