Aveyron : Robin Davies, photographe so british mais tellement français

  • L’œil averti du photographe veille sur le châteaude Bournazel. Robin voit la vie en noir et blanc (ci-dessous).Photos : Joël Born et Robin Davies
    L’œil averti du photographe veille sur le châteaude Bournazel. Robin voit la vie en noir et blanc (ci-dessous).Photos : Joël Born et Robin Davies
  • Robin Davies, photographe  so british mais tellement français
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    Robin Davies, photographe so british mais tellement français
  • Robin Davies, photographe  so british mais tellement français Robin Davies, photographe  so british mais tellement français
    Robin Davies, photographe so british mais tellement français
Publié le
Joel Born

Passionné de peinture et de dessin, Robin Davies s’est finalement tourné vers la photographie. Originaire de Newcastle, il vit en France depuis 41 ans. Et c’est un habitué du château de Bournazel, dont il a suivi toute la transformation depuis le début de sa renaissance.

Avec son look so british et son Leica en bandoulière, Robin Davies ne passe pas inaperçu. Nous l’avons rencontré, la première fois, entre Aveyron et Lozère, lors du dernier festival Phot’Aubrac, où il exposait une série de photos sur les gens qui vivent dans la rue. Nous l’avons retrouvé dans le cadre beaucoup plus cosy de l’une des bibliothèques du château de Bournazel, dont il est devenu un habitué depuis des années et dont il connaît presque tous les moindres recoins. Rencontre avec un personnage atypique, plein de charme et de poésie, un photographe qui aime voir et colorer la vie en… noir et blanc.

De la peinture et du dessin à la photographie

"Phot’Aubrac c’est génial, c’est un immense bonheur", savoure le natif de Newcastle, dans un très bon français. "J’ai quand même 41 ans d’expérience", me dit-il en souriant, avec un fort accent qui rappelle, bien sûr, ses origines. Voilà, en effet, 41 ans que Robin vit à Paris, où il s’est installé en 1980, après avoir vécu quelques années à Londres, où ce passionné de peinture et de dessin, a fréquenté une école d’art. "Un jour, j’ai décidé de laisser tomber la peinture et le dessin pour la photo, je ne sais pas vraiment pourquoi, raconte Robin. Et j’ai finalement eu mon diplôme de plasticien, en 1976, en faisant de la photo. Alfred Steiglitz est le premier photographe sur lequel j’ai flashé. Cartier-Bresson, je l’ai découvert en arrivant en France. Et puis il y a eu aussi Izis le poète, un personnage immense…"

Pour Izis, une photographie doit être simple, prise sur le vif sans aucune mise en scène, sans aucune considération de prise de vue et sans effets techniques. Une philosophie que Robin a finalement faite sienne, lui qui se prévaut de ne jamais effectuer la moindre retouche. Mais n’est-ce pas là, finalement, l’essence même de la photographie.

Des Octonaires à Vermeer

Bien qu’étant jeune, il haïssait la littérature, Robin Davies s’est rapidement tourné vers les arts. Il est devenu depuis un "affectif des mots" et un admirateur, entre autres, de Montaigne qu’il cite régulièrement. Ces arts qui provoquent chez lui d’intenses "moments bouleversants." "En 1983 ou 84, je ne sais plus, j’ai écouté un disque de musique Renaissance autour des Octonaires de la Vanité du monde, qui sont des métaphores autour du monde qui va trop vite. Ça m’a bouleversé. Je considère que ces moments-là construisent ta vie, confie le photographe. Dix ans plus tard, lors d’un voyage au Pays-Bas, j’ai eu la même sensation avec deux tableaux de Vermeer, la Vue de Delft et la Ruelle, qui m’ont profondément marqué."

L’univers de la mode et de la publicité

Avant de se consacrer à un travail plus personnel, Robin Davies a débuté sa carrière dans la photo de mode. "Pour deux raisons, plaisante-t-il. La mauvaise, parce que je considérais que c’était la plus grande, et la bonne, parce que j’avais envie de photographier de belles filles…" Pendant 25 ans, il a ainsi exercé dans le milieu de la mode et de la publicité. Après la guerre du Golfe, Robin fut contacté par la Photothèque de Paris, pour laquelle il a travaillé pendant 15 ans. "Je commençais à bien vivre de la photo, mais les cauchemars débutaient, image-t-il. Cela ne correspondait plus à ce que je voulais vraiment." Depuis une vingtaine d’années, Robin Davies a basculé vers une approche plus personnelle de la photographie. Exclusivement en noir et blanc. Et son Leica ne le quitte pratiquement jamais. "Je fais partie de l’école des 50 millimètres et je suis beaucoup plus sûr de moi en argentique." Cet Argentique qu’il écrit volontairement avec une majuscule, alors qu’il se contente d’une simple minuscule pour le numérique.

Musique classique et baroque

Passionné de culture, de musique et de poésie des XVIe et XVIIe siècles, sans pour autant être un "passéiste", Robin photographie depuis des années des ensembles de musique classique et baroque. Et c’est justement en compagnie de Jean-Paul Combet, le créateur du label de musique classique Alpha qu’il a fait la connaissance, au château d’Esplas, dans le Sud Aveyron, de Martine et Gérald Harlin, les propriétaires actuels du château de Bournazel, avec lesquels il est devenu ami. "J’ai découvert le château, alors qu’il y avait encore des pensionnaires de la maison de repos, se souvient-il avec émotion. Depuis 2009, je réalise des photos de ce chantier d’exception et, depuis une dizaine d’années, je fais aussi des photos des différents concerts et résidences." Robin est ainsi devenu, en quelque sorte, le photographe attitré du château de Bournazel, dont il alimente régulièrement la photothèque. Un photographe so british mais tellement français…

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