L’Aubrac, laboratoire de recherches et source d’inspiration de la Condomoise Jacinthe Bessière

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  • Maître de conférences HDR (habilitation à diriger des recherches) et également chargée des études à l’Isthia, situé au sein de l’université Jean-Jaurès de Toulouse, là où elle était...  étudiante,   Jacinthe Bessière est restée "très attachée" à l’Aubrac.
    Maître de conférences HDR (habilitation à diriger des recherches) et également chargée des études à l’Isthia, situé au sein de l’université Jean-Jaurès de Toulouse, là où elle était... étudiante, Jacinthe Bessière est restée "très attachée" à l’Aubrac. Rui Dos Santos
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A Toulouse, Rui DOS SANTOS

Née à Rodez, en 1972, mais originaire de Salgues, sur la commune de Condom, dans le Nord-Aveyron, territoire auquel elle est "attachée", la jeune quinquagénaire est maître de conférences et aussi chargée des études à l’Institut supérieur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’alimentation (Isthia), situé à Jean-Jaurès à Toulouse.

Un conseil d’ami : surtout, ne dites pas du mal de l’Aubrac en présence de Jacinthe Bessière ! Experte, notamment, en "Tourisme et développement, patrimoine alimentaire, appropriation et valorisation, développement rural" et aussi en "Méthodologie de recherche en sciences sociales", elle fait partie du conseil scientifique et prospectif du Parc naturel régional de l’Aubrac, qui compte quatorze membres.

Composé de scientifiques et d’universitaires, ce CSP a pour but de promouvoir des actions de recherches et pédagogiques, ainsi que de vulgarisation scientifique sur le territoire du Parc. Jacinthe Bessière est là dans son élément, elle dont le leitmotiv professionnel pourrait être de faire correspondre les enjeux des scientifiques avec les besoins d’un territoire. Comme le Parc !

Elle est, en effet, maître de conférences HDR (habilitation à diriger des recherches), et également chargée des études, à l’Isthia (Institut supérieur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’alimentation), situé à l’université Jean-Jaurès de Toulouse. Là, où elle était étudiante !

Elle a pensé "devenir professeur d'anglais"

Native de Rodez, le 6 mars 1972, elle a grandi dans le Nord-Aveyron, au château de Salgues, sur la commune de Condom, dans l’exploitation agricole paternelle. Sa maman, née Mercui, âgée de 89 ans, est originaire d’Aunac, un hameau voisin. La ferme, où broutent des vaches de race... limousine, est aujourd’hui entre les mains de son beau-frère Marc Rozières, le mari de sa sœur Anne-Marie.

Tandis que celle-ci et son autre frangine, Chantal, sont restées au pays, Jacinthe Bessière a décidé de s’envoler. Après une scolarité classique, primaire à Salgues, collège et lycée à l’Immaculée Conception à Espalion, où elle a décroché un bac D (physique, chimie et SVT, qui s’appelait alors sciences naturelles), elle a pensé "devenir professeur d’anglais".

Quand la question de l’orientation s’est posée, elle n’avait pas d’idée précise : "J’ai regardé une filière avec des langues. Pourquoi pas un BTS tourisme...". Elle a donc intégré le lycée d’hôtellerie et de tourisme de Toulouse pour suivre une MST tourisme (maîtrise des sciences techniques) à l’université du Mirail. Un DEA Essor (espaces sociétés rurales) en poche, elle a "creusé dans cette voie", celle de la ruralité.

Le lac de Saint-Andéol en fond d'écran !

Ce diplôme lui a ouvert les portes de la recherche, avec une thèse soutenue en 2000. Le thème ? "L’Aubrac, bien entendu !", sourit l’intéressée. Poursuivant alors sur sa lancée, Jacinthe Bessière est devenue maître de conférences. Elle enseigne ainsi la sociologie à des étudiants en master, dans plusieurs filières. Ils sont 250 sur le site de l’université Jean-Jaurès à Toulouse et 150 sur le campus délocalisé de Foix, où elle se rend deux jours par semaine (mardi et jeudi).

Quelle est la prochaine marche ? Après avoir soutenu HDR en mai 2023, focalisant sur "le patrimoine alimentaire et le développement des territoires ruraux", elle deviendra peut-être professeur des universités.

Qu’en pense-t-elle ? "Je fonctionne aux opportunités, je ne suis pas stratège", répond l’enseignant chercheur, courant après le temps. En attendant, "l’Aubrac reste pour moi un laboratoire de recherches et une source d’inspiration". Elle a le lac de Saint-Andéol en fond d’écran de l’ordinateur !

Cette "citadine rurale", mariée à David, un Aveyronnais originaire de Saint-Izaire, chef d’entreprise à Toulouse, mère de trois enfants (Gauthier, 22 ans, Clémence, 19, et Louis, 14), n’a pas coupé le cordon avec le pays. En 1997, elle a construit une maison dans la banlieue toulousaine... "Sur la route de ma terre natale", souligne-t-elle.

Et de conclure : "J’ai besoin des deux pour mon équilibre. L’un ne va pas sans l’autre. Je rentre une fois par mois, à Saint-Côme-d’Olt, pour cultiver ces liens familiaux, mais aussi les relations amicales. Au menu, des randonnées... sur l’Aubrac !".

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