Un nouveau directeur à la Banque de France de Rodez pour accompagner les entreprises aveyronnaises

Il arrive de l'Ardèche. François Jeambrun a pris, depuis quelques semaines, ses fonctions comme directeur de l'antenne de Rodez de la Banque de France. À 57 ans, il a fait toute sa carrière dans l'institution. D'abord à la direction centrale, à Paris, puis à Clermont-Ferrand, au sein du centre d'impression de billets. Depuis quinze ans, il a intégré le réseau des succursales, avec des passages successifs à Marseille, dans le Var et donc à Privas. Depuis le mois de septembre, il a succédé à Gilles Arisdakessian, parti dans la Loire. 

La Banque centrale, "banque des banques", a pour rôle de gérer la monnaie à l'échelle nationale. Très active depuis 18 mois, elle a notamment dû s'assurer que les banques aveyronnaises avaient les fonds nécessaires pour accorder les PGE, indispensables pour le maintien à flot de la trésorerie des entreprises locales. C'était nécessaire puisque pas moins de 2700 PME et TPE en ont sollicité pour un montant global de 390 M€.

Des entreprises gérées en "bon père de famille"

Dans ses différentes missions, la Banque de France a besoin de bien connaître les entreprises. Elle sonde un panel tous les mois pour obtenir des tendances et réalise un baromètre annuel,qui permet de bien cerner la situation. Elle établit également une notation de toutes les entreprises réalisant plus de 750000 € de chiffre d'affaires  (1350 en Aveyron), qui leur sert ensuite lors des échanges avec les banques pour obtenir des financements. 

Après quelques semaines à Rodez, François Jeambrun note "la bonne qualité financière" des entreprises aveyronnaises dans leur ensemble. S'il y a bien des sociétés et des secteurs (l'industrie principalement) en souffrance, le responsable note que "les bilans sont caractéristiques d'entreprises gérées en bon père de famille. On ne dépense pas ce qu'on n'a pas, et les bons résultats sont souvent conservés dans l'entreprise pour avoir une réserve en cas de coup dur."

Pas de problème majeur pour rembourser les PGE

La tendance globale permet en effet d'établir que la reprise est présente. "Plus forte même que celle qu'on avait anticipée", sourit François Jeambrun. À tel point qu'elles sont confrontées à une pénurie de matériaux, liée à ce redémarrage très important à l'échelle mondiale. L'autre souci majeur, à l'échelle nationale, mais qui est également fortement présent en Aveyron, est la pénurie de main-d’œuvre. "Nos enquêtes montrent qu'une entreprise sur deux est en difficulté pour recruter, reprend le responsable. Avec le taux de chômage encore élevé au niveau national, il faut, pour faire face, met en place toutes les politiques de formation nécessaire." 

À l'heure où les sociétés aveyronnaises ont commencé à rembourser les PGE, le responsable de la Banque de France de Rodez pense qu'elles y arriveront. "Dans la grande majorité elles seront en capacité de rembourser je pense, lance-t-il. La Banque de France est très impliquée avec les autres services de l'Etat et les consulaires pour identifier les entreprises en difficulté. On travaille en réseau, sous l'égide de la préfecture au sein du comité de sortie de crise afin de trouver des solutions pour celles qui sont en souffrance." Aujourd'hui, l'organisme note que si l'endettement a effectivement augmenté, on retrouve à peu près le montant de ces emprunts dans la trésorerie des entreprises, ce qui permet d'envisager sereinement le remboursement des PGE. 

Un nombre de dossiers de surendettement plutôt faible

La Banque de France a aussi des actions envers les particuliers. Dans son volet "inclusion bancaire", elle a la charge de l'instruction des dossiers de surendettement. Là encore, l'Aveyron fait plutôt partie des bons élèves. Alors qu'il y a 188 dossiers pour 100000 habitants à l'échelle de l'Occitanie et 205 pour 100000 au niveau national, il y en a 126 pour 100000 en Aveyron. "Là encore, on ne voit pas de vague arriver dans les prochains mois, reprend François Jeambrun. On est d'ailleurs en baisse depuis plusieurs années."

Pour tenter de conserver cette situation, la Banque de France a mis en place, depuis quelque temps, des actions de médiation et de conseils auprès de différents publics. Les plateformes en ligne mesquestionsdargent.fr et mes questionsdentrepreneur.fr offrent un panel assez large de réponses et d'accompagnement aux différentes interrogations et besoins, et des fiches pédagogiques ont également été partagées sur les plateformes de l'Education nationale.