Pauvreté : "Pour la première fois, on a passé la barre des deux cents familles" aidées à Rodez

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  • Philippe Debar, avec Cathy, une des bénévoles de l’association ruthénoise.
    Philippe Debar, avec Cathy, une des bénévoles de l’association ruthénoise.
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Philippe Routhe

Philippe Debar nous a reçus dans le local ruthénois du Secours populaire. Le secrétaire général de l’assocaition nous a dressé le panorama de la situation…

À peine revenu d’une livraison de meubles dans un foyer de la ville, Philippe Debar a un œil sur le post-it posé sur son bureau : "Une famille qui n’a absolument plus rien… Il faut qu’on s’en occupe". Dans son bureau de secrétaire général du Secours populaire, s’il ne se départit pas pour autant de son sourire, il ne cache pas pour autant une certaine inquiétude. "Depuis quelques mois, le nombre de familles que l’on aide ne cesse d’augmenter. Pour la première fois, nous venons de passer la barre des deux cents familles aidées à Rodez…" 218 familles exactement, ce qui représente 623 personnes. En décembre 2020, le secours populaire à Rodez recensait 196 familles aidées.

"Nos barèmes sont très stricts. Ils sont basés sur le reste à vivre. À 20 euros près, des familles n’ont pas accès à notre aide alimentaire. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont plus riches… Ceux que nous aidons, ici, sont quasiment tous en dessous du seuil de pauvreté " explique Philippe Debar. "C’est une évolution linéaire croissante, même si pendant la période Covid nous avons connu un pic d’activité" note Philippe Debar.

Un pic d’activité associé à une baisse du nombre de bénévoles. "Nous sommes une trentaine à Rodez. Quand il y a eu la pandémie, des bénévoles retraités ont arrêté, c’était plus prudent", explique-t-il, tout en lançant avec fierté que le 17 mars 2020, soit le premier jour du confinement, " le Secours populaire a fait savoir qu’il n’arrêterait pas sa mission".

"Nous accompagnons, nous n’assistons pas…"

"On a reçu les gens dehors, dans la rue, les bénévoles ont amené des repas chez ceux qui en avaient besoin… On n’a jamais arrêté".

Il faut dire que la mission du Secours populaire, qui concerne 1 % de la population aveyronnaise (1), va bien au-delà des repas et de l’apport de produits d’hygiène. Ameublement, habillement, démarches administratives…

"Soyons précis : nous accompagnons ces gens. Nous ne les assistons pas", insiste Philippe Debar. Tout comme il se montre précis sur le profil des personnes aidées. "Il y a des migrants, mais cela reste largement gérable. Ce sont beaucoup de personnes seules avec des enfants" qui poussent nos portes. Il suffit de l’écouter décrire quelques parcours de familles pour comprendre que nul n’est à l’abri d’une grosse galère.

"Il y a un ancrage de la précarité"

"Nous avons eu également des étudiants, notamment durant la pandémie, qui en quelques jours se sont retrouvés sans rien".

Si ces derniers ne sont pas "restés" longtemps, il n’en demeure pas moins que la tendance est inverse. Pour beaucoup, il est de plus en plus dur de se passer du Secours populaire : "Il y a un ancrage de la précarité. On était sur les bases de 3 à 6 mois pour 40 % des personnes aidées, aujourd’hui, c’est plus long".

De quoi interroger Philippe Debar. Qui plus est au regard de la situation sociale qui touche le département. Il n’empêche, depuis qu’il est à la tête du Secours pop de l’Aveyron, il a, avec ses équipes, pour seule ambition d’amener les personnes qui poussent la porte de leur local à retrouver le chemin de l’autonomie et du bien être.

Manches retroussées et sourire toujours accroché, même si parfois, il a les yeux qui piquent…

(1) En Aveyron le secours populaire aide 1 242 familles soit 3060 personnes.
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