Conques-en-Rouergue : du tir à l’arc à l’art du cuir

Profondément ancrés dans la tradition rurale, les Aveyronnais ont toujours su avec talent utiliser tous les produits et matières que leur fournissaient leurs activités, et en particulier l’élevage.

C’est ainsi que, transformant avec savoir-faire et passion, le lait de leurs brebis, ils ont inventé et développé la fabrication du fameux roquefort ou, utilisant avec intelligence et détermination les différents cuirs que leur fournissait l’élevage, ils ont développé une activité longtemps florissante, la mégisserie (tannage des peaux d’ovins ou de caprins) permettant l’épanouissement de l’industrie du cuir.

Or, lorsque la passion du travail du cuir et le territoire aveyronnais se rencontrent, il peut se passer des merveilles. C’est justement ce qui provoqua, voici quelques mois, le désir des Helvètes, Didier Broccard et sa compagne, de venir s’installer en pays ruthène et plus exactement aux confins du vallon de Marcillac, en bordure du vignoble et des terres schisteuses de Conques.

Passionné de tir à l’arc et de culture et traditions celtes, Didier Broccard explique : "Le tir à l’arc en nature que je pratique est qualifié de sportif car je m’interdis, bien évidemment de viser tout être vivant ! Ni arbres, ni animaux donc. Ce sport consiste à tirer avec adresse sur des animaux fabriqués en mousse." Et une belle collection de flèches faites mains l’accompagne dans son atelier.

C’est donc il y a une dizaine d’années que, confronté à la nécessité de s’équiper pour pratiquer son sport (carquois, protections pour les bras), l’artiste en est venu à créer lui-même ses propres instruments. Du cuir de bovins tanné de manière naturelle (à l’aide de tanins végétaux), à l’obtention d’objets superbes et variés, le chemin est long et le travail extrêmement minutieux.

Première étape : choisir la couleur qu’on donnera au cuir. L’artisan opte essentiellement pour la couleur brune. "Teintures naturelles, insiste-t-il, en gardant l’esprit cuir." Et d’ajouter : "Toujours embellir le cuir sans le détruire. J’aime en voir ressortir les veines."

Le laçage "comme à l’époque"

L’invention des modèles à venir, les dessins présidant à la création des motifs, toutes ces étapes engagent la créativité de l’artiste. Puis viennent les différentes étapes de la fabrication.

Quel que soit l’objet à fabriquer, il faut d’abord tailler le cuir, découper les formes nécessaires. Peu à peu, s’il s’agit de petites bourses ou escarcelles à la mode celtique, il faudra prévoir le laçage "comme à l’époque", sourit-il.

S’il s’agit d’objets présentant une surface suffisante (protections pour bras, étuis pour téléphone portables ou pour tablettes numériques), après la taille du cuir et la forme choisie obtenue, vient le transfert du motif conçu précédemment, sur la surface nue de l’objet. C’est à ce moment-là qu’entre en jeu le stylet, le couteau à ouvrir et les matoirs de différentes tailles pour donner ses reliefs au motif. Une fois fini, l’objet sera dit en cuir repoussé.

Puis vient, enfin, la couture main qui finalisera l’objet. À cheval sur un espèce de tabouret adapté, l’artiste se bat avec les aiguilles pour transpercer le cuir parfois épais et réaliser une couture digne des meilleurs professionnels. De nombreux articles en cuir peuvent être ainsi réalisés sur commande par Didier Broccard. Outre ceux cités plus haut : sacs à main, étuis pour couteaux, colliers ornés de pierres semi-précieuses, bracelets, mais également du matériel pour l’archerie, tels que des carquois et des ceintures.

Une grande variété de créations, toutes plus attirantes les unes que les autres…

Un artiste et un savoir-faire à découvrir !

Contact Didier Broccard au 06 74 96 52 99 ou sur www.archicuir.com