Rodez : les magasins de CBD menacés après l'interdiction de vente des fleurs de chanvre

Abonnés
  • Les vendeurs de CBD dans l'inquiétude.
    Les vendeurs de CBD dans l'inquiétude. -
Publié le

Un arrêté du ministère de la santé, publié vendredi dernier, interdit la vente et la détention de la fleur de CBD et de ses feuilles. Un coup de massue pour les commerçants de la filière à Rodez et ailleurs.

Dans l’Hexagone comme en Aveyron, elles ont fleuri un peu partout depuis plusieurs années et attirent toujours plus de clients. Pourtant, la vie des boutiques de CBD - ou cannabidiol, molécule non psychotrope du cannabis qui se vend sous toutes les formes -, est loin d’être un long fleuve tranquille.

Souvenez-vous déjà en 2019. Le tout premier commerce de cette substance s’installe à Rodez, rue du Bal. Il ne tarde pas à défrayer la chronique. L’une de ses commandes de chanvre bio pour infusion est interceptée par les douanes. Les trois jeunes associés de l’entreprise aveyronnaise se retrouvent alors placés en garde à vue. Ils y resteront… quatre jours ! Poursuivis pour trafic de stupéfiants, les gérants sont contraints de plier boutique. Avant d’être finalement relaxés, coupables certainement d’avoir senti le bon fleuron un peu trop tôt. Car depuis, le commerce de chanvre ne cesse de se développer, fort d’une décision de la cour de justice européenne et la cour de cassation française autorisant sa vente. Ces derniers mois, trois boutiques ont ouvert à Rodez et d’autres se sont installées à Villefranche-de-Rouergue et Millau, sans compter les géants du commerce qui se sont mis, eux aussi, à vendre des produits estampillés « CBD ».

Un arrêté comme « un couperet »

À Rodez, à l’angle de la rue Saint-Just, Cyril Hoareau, un Ruthénois de 37 ans, a inauguré sa boutique « Au vert shop » il y a plus d’un an. Depuis, il ne le cache pas : « Ça cartonne ! ». Ou plutôt, ça cartonnait… Car comme ses concurrents, l’homme fait grise mine depuis plusieurs jours. Le 31 décembre, il découvre « avec stupéfaction » un arrêté du ministère de la Santé publié au Journal Officiel. Il interdit la vente de fleurs et de feuilles de CBD, soit… 70 % du chiffre d’affaires de la boutique de Cyril.

« C’est un véritable couperet, on a tout retiré de la vente. C’est totalement incompréhensible ! », s’emporte-t-il, conscient que les ventes d’autres produits dérivés (boissons, huiles, cosmétiques, produits de bien-être…) ne suffiront pas à faire tourner son entreprise. Pis, il s’inquiète pour ses deux salariées en CDI, dont Dorine, 22 ans. Derrière le comptoir de la boutique, hier, elle n’a cessé de renvoyer les clients en recherche de CBD à ce nouvel arrêté du gouvernement. « On ne peut plus vous servir », leur a-t-elle répété, impuissante, tout au long de la journée quand les habitués de la boutique répondaient avec un simple « bonne chance ».

En attendant, pour son employeur, c’est la douche froide. Avec ses confrères, il a lancé une pétition sur internet pour « défendre le droit de consommer du CBD ». Partout en France, les employés du secteur se mobilisent. « On ne pouvait pas mieux faire pour que les trafiquants de drogue se frottent les mains ! », souffle-t-il. Il a décidé de rester ouvert les prochaines semaines, « en attendant de voir car c’est incompréhensible que l’Europe dise que c’est légal et la France le contraire... »

L’union des professionnels du CBD vient de lancer plusieurs actions en justice pour casser cet arrêté ministériel. Les commerçants aveyronnais comptent dessus pour poursuivre leur activité. « Ne pas disparaître surtout et laisser des gens au chômage », appuie Cyril Hoareau.

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?