Aveyron : les élus du territoire tissent le lien… sans cérémonie

  • Stéphane Mazars a présenté ses vœux en vidéo, et la mairie de Lassouts a proposé un échange inédit…
    Stéphane Mazars a présenté ses vœux en vidéo, et la mairie de Lassouts a proposé un échange inédit… Repro CPA
  • Stéphane Mazars a présenté ses vœux en vidéo, et la mairie de Lassouts a proposé un échange inédit…
    Stéphane Mazars a présenté ses vœux en vidéo, et la mairie de Lassouts a proposé un échange inédit… Repro CPA
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Olivier Courtil

Privées de la traditionnelle cérémonie de vœux, les communes font preuve d’imagination.

C’est le rituel tant attendu qui permet d’entretenir le lien avec sa commune et de le nouer avec les nouveaux arrivants. Autre dommage collatéral du Covid, la cérémonie de vœux n’a donc pas lieu dans les communes en ce mois de janvier, où les municipalités en profitent aussi pour partager un morceau de galette et donner un aperçu des projets. Mais un petit tour d’horizon auprès des maires témoigne de leur adaptation.

" Nous avons eu beaucoup de questions d’élus en fin d’année avant de connaître l’annulation des cérémonies de vœux. Chacun s’adapte, on communique quand même, les cafés sont ouverts, les marchés fonctionnent. Nous avons essentiellement des petites communes où tout le monde se connaît mais le côté convivial manque beaucoup ", résume Jean-Marc Calvet, maire de Rignac et président de l’association des maires de l’Aveyron qui a dû annuler ses vœux.

Carte de vœux

Ce dernier a opté pour une carte de vœux réalisée par l’artiste local Gérard Marty, qui sera distribuée ce samedi dans chaque boîte aux lettres. Pour son bilan et projets, le bulletin municipal paru en décembre y répond. Même stratégie à Bozouls où le maire Jean-Luc Calmelly prévoit d’envoyer individuellement une carte de vœux et la publication, courant janvier, d’un bulletin municipal de 70 pages pour être complet et " démontrer la proximité. "

Nombreux élus optent pour les réseaux sociaux, à l’image d’Élodie Gardes, à Lassouts, qui a publié une vidéo décalée à Noël et réalisée une publication sur la page Facebook de la commune pour ses vœux. Des réseaux sociaux, des applications mais aussi le retour au papier pour certains, comme à Saint-Geniez. "Les anciens demandent le papier alors on va faire un effort en publiant un bulletin municipal hors série", confie Marc Bories. Ce qui n’empêche pas la commune de lancer un nouveau site internet la semaine prochaine.

Le papier a toujours la cote

Réseaux sociaux et publication papier s’avèrent la recette idéale à défaut de galette des rois pour maintenir le lien. "On a fait les vœux via Facebook et on va refaire un bulletin municipal", dit en ce sens Patrice Philoreau, maire de Villecomtal, dont les projets montrent que la campagne reverdit en Aveyron (réhabilitation du centre bourg, label Petites Cités de caractère, programme Petites Villes de Demain, etc.) "Les commerces sont repris, nous devons faire un nouveau Plan local d’urbanisme car tous les lots sont vendus, je suis curieux de suivre le recensement", glisse l’édile.

Un recensement qui rime aussi avec nouveaux arrivants à Espalion où Éric Picard savoure l’attractivité démographique de sa commune qui atteint les 4 750 habitants. Ce qui lui fait dire : "Nous avons plus de 350 nouveaux arrivants à recevoir sans parler des personnes non inscrites sur les listes électorales." Là aussi, des vœux éclair sont formulés sur les réseaux sociaux et un discours écrit sera transmis à la presse sur les projets. "On va embaucher un chargé de communication pour refaire aussi le site internet", précise Éric Picard. Et si la ruralité reprend des couleurs, comme le constate aussi Stéphane Mazars, député de la première circonscription, affirmant que "la ruralité est un projet d’avenir où l’on ne parle plus de décrochage mais au contraire d’atouts", le parlementaire regrette l’absence de cérémonies de vœux. "C’est frustrant". Alors, pour évoquer la fin de son mandat, il adresse une vidéo sur les réseaux sociaux et propose l’idée d’une interview dans la presse.

À Campouriez, Christophe Delmas n’a pas ce problème. "Je suis allé voir les anciens pour leur distribuer un panier en osier avec du miel, du savon et d’autres produits locaux." Une façon de garder le lien, toujours fait de douceurs, à défaut de galette.