Millau : un doc sur le démontage du McDo, narré par Laure Calamy, en avant-première au cinéma

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  • Laure Calamy est aussi à l’affiche du film “Une femme du monde”.
    Laure Calamy est aussi à l’affiche du film “Une femme du monde”. DR
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Recueilli par Corentin Mirallés

Laure Calamy présente "Mic Mac à Millau", aujourd'hui, vendredi 14 janvier, en avant-première au cinéma. Son dernier film "Une femme du monde" sera projeté avant, dès 18 heures.
 

En 1999, des paysans, José Bové en tête, démontaient le McDonald’s en cours de construction à Millau. Un événement historique de l’altermondialisme sur lequel sont revenus Karine Bonjour et Gilles Perez avec Mic Mac à Millau. Pour ce documentaire, Laure Calamy, César 2021 de la meilleure actrice, a prêté sa voix. Entretien avec l’artiste avant sa venue au cinéma de Millau ce vendredi soir, à 18 h.

Qu’est-ce qui vous a amené à participer à ce documentaire ?

Les réalisateurs m’ont proposé de le faire, j’ai regardé le documentaire et j’ai beaucoup aimé. C’est un sujet qui me passionne, je trouvais ça beau de retracer l’histoire de ce mouvement qui fut mondial, de cette révolution internationale on peut même dire.

Un sujet qui vous passionne ?

Depuis longtemps, j’ai une sensibilité sur cette thématique. Je me rappelle quand il y avait le sommet de Rio en 1992 et que l’on parlait déjà réchauffement climatique et de tout un tas de sujet autour de ça. Aussi, j’ai des grands-parents petits paysans, donc je pense que ça joue et j’avais vraiment suivi l’histoire à l’époque. Après, bien sûr, il y a des choses que j’ai redécouvertes dans ce documentaire, comme le fait que tout est parti d’un embargo des États-Unis contre le roquefort.

“Mic Mac à Millau”, votre engagement contre l’homophobie, pour l’égalité salariale, votre rôle abordant la prostitution dans “Une femme du monde”… Êtes-vous une actrice engagée ?

Il faut croire ! En tout cas, je suis une citoyenne qui a une sensibilité politique. Et dans ce documentaire, ce qui me plaît, c’est que c’est galvanisant, ça fait du bien de voir que les choses sont possibles à partir du moment où on se met ensemble. C’est comme les mouvements des Femen ou d’Extinction Rebellion, qui d’un coup en font des événements médiatiques permettant que d’autres pensées soient entendues.
Et c’est aussi ça qui a été incroyable avec ces paysans. Aujourd’hui, cela nous paraît banal de faire attention à ce qu’on mange mais ce n’était pas du tout évident à l’époque. En plus, c’est un mouvement français qui est devenu international parce qu’en réalité, on retrouvait les mêmes problématiques chez les paysans du monde entier.

C’est la première fois que vous faites la voix off d’un film ?

Oui. C’est vrai que c’est particulier parce qu’il faut à la fois se mettre en retrait en accompagnant les images et dans le même temps, il faut y mettre de la vie. Ce n’est pas de la neutralité, mais il faut être ténu, il faut un juste milieu pour être cette voix d’aujourd’hui qui accompagne ce récit du passé. C’est très beau à faire. J’ai beaucoup aimé.

Avant “Mic Mac à Millau”, votre dernier film “Une femme du monde” sera projeté à 18 h. Qu’est-ce qui vous a plu dans ce rôle ?

Déjà, le sujet de la prostitution m’a toujours questionnée, intriguée, intéressée. Je suis une grande admiratrice de Grisélidis Réal (une artiste et prostituée suisse, NDLR) et donc c’est vrai que j’avais un peu envie d’incarner un rôle qui parlait de ça. Ce que j’aime beaucoup dans le film de Cécile Ducrocq, c’est que l’histoire principale, c’est celle d’une mère courage qui se bat pour son fils en assumant complètement son métier.
Elle est prostituée indépendante, cela représente 20 % de la profession environ, ce sont des personnes qui se battent pour la reconnaissance de leurs droits et pour éviter la clandestinité. En plus, Cécile Ducrocq a un regard ni glamour, ni misérabiliste sur la prostitution et ça m’a beaucoup plu.

Vous avez débuté au théâtre, aujourd’hui vous faites du cinéma. Est-ce une volonté ?

Oh non pas du tout, c’est rarement une volonté. Ça dépend des hasards, des opportunités. Au cinéma, j’ai fait des seconds rôles de plus en plus importants puis il y a eu la série Dix pour cent aussi qui est venue changer ma vie là-dessus. Je dirais que c’est un mélange de mon travail et des chances de la vie. Mais je n’ai pas du tout mis le théâtre de côté, il fait toujours partie de ma vie.

Des projets à venir ?

Justement, au théâtre dans un an, je jouerai dans une pièce qui est l’adaptation de Dans le jardin de l’ogre de Leïla Slimani et puis au cinéma, j’ai quatre films qui vont sortir. Le premier, en mars, c’est À plein temps, dans lequel je joue une femme de chambre dans un hôtel de luxe, c’est un polar social assez haletant.

Un dernier mot…

J’aime bien soutenir les cinémas indépendants comme celui de Millau, qui tente de faire des tarifs abordables. Parce qu’il y a une baisse de fréquentation à cause de prix beaucoup trop élevés donc, j’aimerais bien que le prix des places de cinéma baisse.

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