Enlevé et torturé sur fond de trafic de drogue à Capdenac-Gare : où en est l'enquête ?

  • Les gendarmes avaient mené des investigations sur le terrain dont une enquête de voisinage
    Les gendarmes avaient mené des investigations sur le terrain dont une enquête de voisinage - BHSP
Publié le , mis à jour
Bernard-Hugues Saint-Paul

Le 10 novembre dernier, un jeune Capdenacois avait été enlevé à Capdenac-Gare et torturé à Boisse-Penchot. L’enquête progresse et pourrait aboutir prochainement. 

Les faits avaient choqué tant par leur barbarie que par la méthode utilisée : le 10 novembre dernier en début d’après-midi, un jeune Capdenacois âgé de 22 ans avait été enlevé près de son domicile, non loin de la gare de Capdenac. Plusieurs hommes arborant des brassards siglés « Police » avaient contraint le jeune homme à monter dans une fourgonnette blanche. Heureusement, la compagne du jeune homme avait assisté à la scène et avait immédiatement alerté les gendarmes. Autre chance, le jeune homme avait son téléphone portable, ce qui a permis aux gendarmes de concentrer immédiatement leurs recherches sur un périmètre situé à Boisse-Penchot.

Attaché à un arbre, coups de marteau...

Effectivement, c’est sur les hauteurs de Boisse-Penchot que le jeune homme avait été emmené par ses ravisseurs qui l’avaient dénudé, attaché à un arbre avec des liens très serrés et torturé durant plusieurs heures, lui donnant des coups de marteau sur tout le corps et lui enfonçant dans la peau du visage des aiguilles chauffées à blanc. Puis ils l’avaient libéré, peut-être en raison de la proximité des recherches par les gendarmes. C’est en fin d’après-midi que le jeune Capdenacois, en caleçon et transi de froid rejoignait pieds nus le village après avoir tenté en vain d’alerter deux automobilistes. Il se réfugiait dans un commerce où les gendarmes sont venus le chercher. Compte tenu de son état d’hypothermie et de ses blessures, les sapeurs-pompiers du Bassin l’avaient transporté vers un centre hospitalier.

Une enquête à tiroirs

Une vaste enquête de proximité avait été lancée, en même temps que des investigations techniques et scientifiques sur la téléphonie et les éléments matériels. Avec des questions : pourquoi cet enlèvement ? Pourquoi ce Capdenacois ? Cible principale ou victime collatérale ? Les ravisseurs avaient-ils choisi Boisse-Penchot par hasard ou bien connaissaient-ils déjà les lieux ? Selon nos informations, l’enquête qui mobilise plusieurs services dans le cadre d’une information judiciaire ouverte auprès du pôle de l’instruction de Montpellier, a nettement progressé. Il s’agirait ainsi d’une « enquête à tiroirs », c’est-à-dire que l’enquête principale aurait conduit à des enquêtes incidentes, avec des ramifications hors de l'Aveyron. L’audition du jeune Capdenacois et les investigations ont débouché sur plusieurs auditions dans les semaines ayant suivi les faits, principalement des Aveyronnais. Comme on le subodorait, il semblerait que l’enlèvement et les actes de torture auraient été commis sur fond de trafic de drogue. Le jeune Capdenacois enlevé n’aurait pas été la cible principale mais une victime collatérale d’un règlement de compte. Selon nos informations, l’enquête pourrait être bouclée très prochainement. Les ravisseurs encourent la cour d'assises. Contacté, le parquet de Rodez n’a pas souhaité communiquer sur ce dossier.

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