Football : Ugo Bonnet, passé de Rodez à Valenciennes, veut "se mettre en danger"

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  • A peine parti, Ugo Bonnet est déjà de retour à Rodez.
    A peine parti, Ugo Bonnet est déjà de retour à Rodez. Centre Presse - Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour

Transféré à Valenciennes il y a une semaine, Ugo Bonnet affronte son club formateur, où il est arrivé en 2010, samedi 5 février à 19 heures. Avant de retrouver Paul-Lignon, il revient sur les raisons de son départ et ce que le Raf lui a apporté dans son parcours.

Connaissez-vous le vestiaire visiteurs de Paul-Lignon ?
J’y suis déjà allé, mais c’est vrai que je ne le connais pas très bien ! Cela va faire bizarre de tourner à droite en bas du couloir. J’ai un peu du mal à imaginer que je vais affronter Rodez ce week-end. Le hasard du calendrier a voulu cela. J’essaie d’aborder cette rencontre comme un match de championnat classique et de ne pas me mettre trop de stress.

Le calendrier vous donne la possibilité de dire au revoir aux supporters juste après votre transfert…
Mon départ s’est fait au dernier moment. Quand j’ai disputé mon dernier match à Paul-Lignon (NDLR, le 15 janvier contre Dijon, 0-2), ou même quand on a été au Havre (le 22 janvier, 0-0), je ne savais pas encore que j’allais partir. Ce qui fait que je n’ai pu dire au revoir aux supporters.

À quoi vous attendez-vous pour votre retour ?
Je ne me suis pas préparé à quoi que ce soit. J’ai toujours apprécié les moments avec les supporters de Rodez et j’ai toujours senti du respect et du soutien, derrière l’équipe et derrière moi. Mais maintenant que je vais être dans l’équipe d’en face, ce sera forcément différent.

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Valenciennes vous avait déjà contacté durant l’été. Qu’est-ce qui fait que le transfert s’est concrétisé cet hiver ?
J’ai senti que c’était le bon moment pour partir, alors que je n’étais pas dans cette optique-là cet été. Le discours de Valenciennes m’a plu. Les dirigeants et le staff ont cherché à recruter un homme avant de prendre un joueur. Il se dégage de ce club des valeurs humaines, proches de celles qui existent à Rodez et proches de ce que je recherche. Je suis aussi intéressé par le fait d’aller dans un club plus huppé. Mais aussi de quitter le cocon, pour me lancer pleinement dans ma carrière professionnelle. Elle avait déjà commencé avec Rodez, mais j’étais dans une forme de confort. En changeant de club, j’ai envie de me mettre en danger.

Cela veut-il dire que vous considérez ce transfert comme une possibilité de progresser ?
J’ai toujours senti une progression à Rodez, d’année en année, et j’étais peut-être arrivé à un moment de stagnation.
On m’a toujours dit que c’était bien d’aller voir ailleurs. Tant que je me sentais bien à Rodez et que je progressais, j’avais envie de rester. Mais là, je sens que j’ai besoin d’un nouvel élan, d’un nouveau discours.

Est-ce une bonne opportunité financière ?
Bien sûr, on ne va pas se cacher. Même si j’avais un très bon contrat à Rodez, je rejoins un club qui a plus de moyens. Le point de vue financier a compté, mais dans un second plan. C’est surtout leur envie confirmée de m’engager qui a primé.

"A mon âge, c'est rare de n'avoir connu que son club formateur"

À Rodez, vous étiez vu comme l’enfant du club. Cherchiez-vous aussi à être perçu d’une autre manière ?
Je n’ai pas pensé à cela mais c’est sûr qu’il y aura une attente. J’ai prouvé des choses en Ligue 2, je serai attendu par les supporters de Valenciennes. Cela fait partie d’une carrière d’aller voir ailleurs. À mon âge (28 ans), c’est même assez rare de n’avoir rien connu d’autre que son club formateur.

Quand vous avez signé à Valenciennes, le club était 18e. Est-ce que vous avez hésité avant de rejoindre une équipe moins bien classée que Rodez ?
Ça, c’est le point de vue qu’on peut avoir depuis l’extérieur. Quand on voit le classement, il y a beaucoup d’équipes qui se tiennent en peu de points. Dans trois ou quatre matches, cela risque de beaucoup changer. D’ailleurs, rien qu’avec notre victoire contre Nancy (6-1, en match en retard, mardi, pour lequel il n’était pas qualifié), nous avons gagné trois places. Ce qui prouve que nous sommes nombreux à être dans le même sac. Même si notre objectif de fin de saison est le maintien, nous ne sommes pas non plus dans une situation d’urgence.

"Mon parcours atypique m'a donné de la force"

Quand vous avez rejoint le Raf, en 2010, vous imaginiez-vous devenir un joueur professionnel ?
Je suis venu à Rodez pour le football, mais ce n’était pas ma priorité à ce moment-là. Donc être aujourd’hui à Valenciennes en Ligue 2, ce n’est que du bonheur ! Mon parcours atypique m’a donné de la force. Je n’ai pas le cursus classique du footballeur. J’ai eu besoin de vivre ma vie, de rencontrer des gens en dehors du monde du football. J’ai goûté à d’autres choses, cela m’a beaucoup enrichi et a renforcé mon envie de jouer.

Vous avez vécu l’ascension du Raf du CFA à la Ligue 2 avec un noyau d’autres joueurs formés localement ou arrivés depuis longtemps (Pierre Bardy, Joris Chougrani, Rémy Boissier, Lionel Mpasi). Est-ce que votre parcours sportif a créé des liens profonds entre vous ?
Ce sont des amis et nous nous reverrons en dehors des terrains.

"Je dois beaucoup à Laurent Peyrelade. Il a fait d emoi un joueur professionnel"

Était-ce difficile de leur dire au revoir ?
Les derniers jours ont été très émouvants. C’est dans ce genre de moments qu’on se rend compte qu’on est apprécié. Mais tout le monde m’a dit que c’était une bonne chose pour moi.

Y a-t-il d’autres personnes qui ont compté dans votre parcours à Rodez ?
Je dois beaucoup à Laurent Peyrelade. Il a fait de moi un joueur professionnel. Après, je ne vais pas citer quelqu’un d’autre en particulier, car il y a beaucoup de monde. Entre les coaches que j’ai eus, les dirigeants, ceux qui suivaient les équipes, beaucoup de monde a cru en moi et a participé à mon ascension. Ils se reconnaîtront et je les en remercie. Plus généralement, le Raf a participé à mon éducation, même si mes parents m’avaient déjà bien éduqué. Le club m’a donné une stabilité dans la vie et m’a fait prendre conscience que les rêves ne doivent pas avoir de limites.

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