Millau. Athlétisme : de grandes incertitudes planent sur la saison hivernale de Jöna Aigouy

Il y a un an, Jöna Aigouy avait pris sa place dans la cour des grandes. Devenue championne de France des lancers longs à Salon-de-Provence, la Millavoise, qui était alors encore en âge de concourir dans la catégorie espoir, avait décroché son premier titre national senior, avec un jet à 56,81 m. Une performance réitérée en juin, à Angers, lors des championnats de France estivaux (56,64 m).

L’Aveyronnaise de 22 ans ne devrait probablement pas être en mesure de défendre sa couronne hivernale. Son forfait pour la compétition qui doit se tenir les 5 et 6 mars, de nouveau à Salon-de-Provence, n’est pas encore acté, mais c’est toutefois la tendance actuelle, de l’aveu même de la lanceuse. "Je préfère ne pas prendre de risque", avance celle qui pourrait aussi faire une croix sur une éventuelle sélection pour la coupe d’Europe des lancers, programmée le week-end suivant à Leiria (Portugal).

Dents de sagesse, Covid, blessure à un genou...

Si la javeliste pense à se préserver, c’est parce qu’elle a vécu un hiver émaillé par les blessures et contrariétés diverses. "Cela a commencé le 16 décembre par une opération prévue depuis longtemps pour m’enlever les dents de sagesse. Après cela, j’ai été malade, puis j’ai attrapé le Covid en début d’année. Ensuite, j’ai eu une période d’examens universitaires, énumère l’intéressée. Tout cela fait que j’ai dû m’arrêter pendant un mois, ce qui ne m’était plus arrivé depuis mes 13 ans !"

Les contrariétés ne sont pas arrêtées là. Son retour à l’entraînement a été émaillé de douleurs, "au dos, aux épaules et aux genoux", précise-t-elle. Et si elle a tout de même pu reprendre la compétition lors des championnats de France universitaires, au cours desquels elle a décroché la médaille d’or, la Millavoise souffre depuis d’une fissure au ménisque du genou droit.

En stage à la Réunion

"Pour l’instant, je n’ai pas encore repris la course, il faut attendre la cicatrisation", indique Jöna Aigouy. Cela ne l’a empêché de partir à la Réunion, pour un stage de préparation avec ses partenaires d’entraînement du Creps de Boulouris, dans le Var. D’une durée de plus de deux semaines, il doit s’achever jeudi 17 février.

"Je fais du lancer sans élan. C’est un exercice très important, car cela m’exercer à reprogrammer mon mouvement, pour être plus juste, détaille-t-elle. J’ai aussi eu à mon programme du gainage et de la réathlétisation avec un kiné, car j’ai perdu de la condition physique après un mois d’arrêt."

La blessure est l’occasion de corriger ses défauts techniques

Malgré sa blessure, l’Aveyronnaise se veut positive. "Ce qui m’arrive peut être un mal pour un bien. J’ai un gros défaut technique sur ma jambe droite, je suis dans l’obligation de le corriger pour éviter de nouvelles douleurs, indique-t-elle. C’est donc l’occasion d’acquérir une technique plus anatomique et plus efficace."

En prenant des précautions, Jöna Aigouy espère aussi arriver en pleine forme pour la saison estivale, où se situent les échéances les plus importantes de l’année. "Mon grand objectif est de me qualifier pour prendre part aux championnats d’Europe senior", qui se tiendront à Munich, du 15 au 21 août. Mais elle a aussi dans un coin de la tête l’Universiade (l’équivalent des Jeux olympiques universitaires), programmé du 26 juin au 7 juillet à Chengdu (Chine), et espère une première participation à une manche de Ligue de diamant, le prestigieux circuit international.