La sécurité, "principale préoccupation" de la fédération de chasse aveyronnaise selon son président

  • L'âge moyen du chasseur, dans l'Aveyron, est de 55 ans et c'est essentiellement la chasse du gros gibier qui y est pratiquée.
    L'âge moyen du chasseur, dans l'Aveyron, est de 55 ans et c'est essentiellement la chasse du gros gibier qui y est pratiquée. Archives CP
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Xavier Buisson

Sécurité, formation, réactions politiques ou accidentologie... Deux jours après l'accident de chasse qui a coûté la vie à la Flagnacoise Mélodie Cauffet dans le Cantal, Jean-Pierre Authier, président de la fédération de chasse de l'Aveyron, répond aux questions de Centre Presse. 

Quelle est votre réaction après l'accident mortel survenu dans le Cantal et le débat national qu'il suscite actuellement ?

Toutes mes pensées, toutes les pensées des chasseurs aveyronnais, vont vers les deux familles. C'est un drame absolu. Ce qui est détestable, c'est l'exploitation qui en est faite. Nous subissons énormément d'attaques sur les réseaux sociaux, menaces de mort et autres... La classe politique a une triste façon de traiter ce genre de sujets, elle n'est absolument pas objective. C'est de la surenchère, ça me surprend, mais c'est vrai que nous rentrons dans une période électorale où il est bon d'aller chercher des voix un peu partout. On essaye de récupérer ce que l'on peut pour en faire un enjeu électoral.

Qui sont les chasseurs aveyronnais et que chassent-ils principalement ?

L'âge moyen du chasseur, dans l'Aveyron, est de 55 ans. C'est essentiellement la chasse du gros gibier qui est pratiquée ici. Chaque année, on prélève autour de 13000 sangliers, un millier de grands cervidés, 8 à 9000 chevreuils. Facture des dégâts : en indemnisations pures, autour de 150 000 €. Mais le total monte à 300 000 € par an du fait de la gestion administrative des dossiers, les experts... Tout ça à notre seule charge. 

Que pensez-vous des propositions d'interdire la chasse certains jours et/ou durant les vacances scolaires ?

Quand on entend certaines formations politiques dire cela, on se demande simplement : qui va chasser, comment on va chasser... et qui va payer la facture ? L'an dernier, le montant de la facture des dégâts causés par ces animaux avoisinait les 300 000 € pour l'Aveyron. 150 000 € en indemnisations pures, le reste étant dû à la gestion administrative et au paiement des experts. Avec 6 mois ou un an sans chasse, je pense que tout le monde mettra vite la main au portefeuille.

Que proposez-vous ou qu'avez-vous mis en place pour accroître la sécurité dans la pratique de la chasse ?

La sécurité, c'est notre principale préoccupation aujourd'hui. Nous sommes sans concession là-dessus. Depuis des années, nous dispensons des formations. Par ailleurs nous sommes en train de travailler sur une application pour smartphone qui permettrait aux gens de savoir où sont organisées des chasses en battue. Certains départements ont déjà développé cela, on travaille dessus. Est-ce que les gens vont adhérer ? Certains seraient capables, par provocation, d'aller au milieu de chasses collectives. Aujourd'hui, 70% des épreuves du permis de chasser sont consacrées à la sécurité avec de nombreux éléments éliminatoires uniquement sur cet aspect. On a dû former 3 ou 4000 chasseurs ces dernières années sur les 10 000 du département et nous mettons en place une formation décennale à la sécurité, ce qui signifie que tous les chasseurs du département vont passer, dans les 10 ans, une formation pour pouvoir continuer à chasser. De plus nous avons six agents formés et assermentés (il n'y a pas beaucoup de départements où c'est le cas) qui ont la particularité de travailler avec l'Office français de la biodiversité en formant des brigades mixtes pour mener des contrôles.

Qu'en est-il de l'accidentologie ces dernières années ?  

Selon la fédération nationale on est sur une baisse de 71% du nombre des accidents en une vingtaine d'années. Pour nous la saison s'arrête le 28 février, et le bilan national des accidents mortels sera inférieur à celui des accidents ayant eu lieu au ski dans les deux départements de Savoie.

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