Druelle Balsac. Le bio, un choix de raison pour le pionnier aveyronnais Gilbert Espinasse

Abonnés
  • Cédric Da Costa Faro a appris en autodidacte.
    Cédric Da Costa Faro a appris en autodidacte. A.A.
Publié le
Philippe Henry

À Sévignac, commune de Druelle, la ferme de Gilbert Espinasse et de ses fils reste un exemple pour beaucoup d’amateurs de la production bio. Si, à l’origine, ce choix relevait d’un pari, aujourd’hui il fait de nombreux adeptes.

En dix ans, le nombre d’exploitations pouvant se targuer d’afficher un label bio a explosé. En 2010, d’après le recensement effectué par le ministère de l’Agriculture, le département comptait 383 fermes bios. Dix ans plus tard, on en dénombre 898, soit une augmentation de 134 %. Alors que les autres signes officiels de qualité (hors bio donc) ont diminué de 20 %.

Tout récemment, l’Apaba (Association pour la promotion de l’agriculture biologique en Aveyron) a mis en avant l’exploitation Bio Nature de Sévignac, à Druelle-Balsac. Sur ces terres, est installée la famille Espinasse. Parmi les pionnières du bio dans le département, l’exploitation de Gilbert Espinasse, désormais reprise par son fils Vincent, fait figure de précurseur. Un long chemin parcouru depuis 1968 et la conversion de la ferme de Gilbert Espinasse.

Une exploitation pleine d'histoire

Aujourd’hui, " j’ai passé la main depuis bien longtemps, mais je continue à suivre ce que fait mon fils sur la ferme, raconte Gilbert Espinasse. Je suis toujours intéressé par l’agriculture, ce qui se fait de nouveau, mais également par les hommes qui la font."

Présent depuis des siècles sur ces terres battues par les vents, surplombant la rivière Aveyron, la famille Espinasse s’est toujours contentée d’un peu d’élevage et de culture de la pomme de terre.

Santé de l’Homme

Jusqu’à ce que Gilbert Espinasse découvre, lors d’une foire agricole à Marcillac, un procédé à base d’algues qui permet de traiter les cultures d’une façon naturelle. "Celui qui vendait ces produits expliquait que la bonne santé de la terre, c’était aussi la bonne santé de l’homme. Cela m’a fait écho et j’ai décidé d’essayer", se souvient l’agriculteur.

Les premiers temps ont été "difficiles. Mais j’ai eu la confirmation de mon choix lorsque j’ai réalisé une expérience. J’ai appliqué le fameux produit sur une parcelle et l’autre un engrais classique. Quand les brebis furent lâchées, elles ont attendu de finir l’herbe bio avant d’attaquer l’autre."

"Au début, ce n’était pas facile, se remémore-t-il. Non seulement vis-à-vis de certains agriculteurs, mais aussi par rapport à ma propre ferme. Je garde le souvenir de certaines cultures qui ne produisaient pas grand-chose pendant quelques années…"

"Même si cela fut difficile à certains moments"

Mais, malgré ces difficultés, celui qui fut le premier président de l’Apaba, lors de sa fondation en 1990, persiste dans sa démarche. Au fil des années, il va passer l’ensemble de sa production en bio, y compris son élevage de brebis.

Avec le recul, Gilbert Espinasse ne changerait rien. "Même si cela fut difficile à certains moments. Je ne donne pas de leçons mais cette façon de travailler correspondait à un sentiment qui m’anime encore aujourd’hui, celui de la préservation de ce qui nous entoure et de l’homme en particulier."

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?