Guerre en Ukraine : quel impact pour l'économie aveyronnaise ?

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  • L'agriculture aveyronnaise fait face à la flambée des matières premières.
    L'agriculture aveyronnaise fait face à la flambée des matières premières. Centre Presse - José A. Torres
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Hormis RAGT-Semences, aucune entreprise aveyronnaise ne possède à ce jour de liens directs avec l'Ukraine ou la Russie. En revanche, la flambée des prix de l'énergie et des matières premières depuis le début du conflit "inquiète". 

Flambée des prix de l'énergie, des matières premières, chute des marchés boursiers... Après le Covid-19, la guerre en Ukraine fait à son tour trembler les portefeuilles. Emmanuel Macron a d'ailleurs prévenu les Français à plusieurs reprises : la croissance économique sera "immanquablement affectée". Ce mardi matin, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a même appelé les ménages à "faire un effort" sur leur consommation d'énergie... En Aveyron, cette inflation rythmée par les avancées de l'armée russe est également suivie de près. Les transporteurs et tous les autres travailleurs ruraux utilisant et usant des véhicules savent que les jours à venir seront difficiles, le baril de pétrole étant tout proche de retrouver son prix record de 2008.

L'agriculture retient son souffle

Le monde agricole, tout juste de retour du Salon de Paris, retient lui aussi son souffle. "Le gazole non routier, utilisé pour nos tracteurs notamment, s'est envolé. La semaine passée, un voisin en a fait rentrer 1000 litres pour 1150€. Ce mardi, j'ai payé 1442€... Je me demande où cela va s'arrêter", confie Laurent Saint-Affre, exploitant dans l'Ouest-Aveyron et président de la FDSEA. L'énergie n'est pas la seule à grimper en flèche. L'aliment devrait suivre, l'Ukraine et la Russie étant des acteurs majeurs du marché. Jean-Claude Virenque, président de la coopérative Unicor, le sait mieux que quiconque. Avec ses équipes, il suit en temps réel l'évolution des cours du marché des céréales et autres composants pour les engrais. "Certes, nous n'importons pas de blé ukrainien mais l'effet boule de neige est déjà là : car les céréales, c'est un marché mondial. Et qu'il s'agisse d'une guerre ou d'une sécheresse en Australie, cela a des répercussions directes ici. Les prix de l'aliment augmenteront dans les prochains jours et prochaines semaines, c'est certain. Jusqu'où ? On ne peut pas encore le savoir. Mais on en revient toujours à la même question : comment peut-on valoriser les produits quand les coûts de production ne cessent d'augmenter ?"

La RAGT installée en Ukraine et... en Russie

"C'est inquiétant, c'est certain, reprend Laurent Saint-Affre. Mais restons calmes, attendons de voir car aujourd'hui, nous ne sommes pas les plus à plaindre... On reçoit des familles ukrainiennes et je pense à eux avant tout". Dans ce flot d'incertitudes, l'Aveyron peut se rassurer car aucune de ses filières économiques n'est directement liée à la crise ukrainienne. "Il n'y a pas de marché d'export, ni d'import lié aux deux pays. Nous sommes encore préservés", confiait d'ailleurs il y a plusieurs jours Dominique Costes, président de la CCI, n'oubliant pas néanmoins d'évoquer les filiales de RAGT-Semences dans ces deux pays.

Effectivement, l'entreprise aveyronnaise possède depuis plusieurs années une antenne du côté de l'Ukraine où il emploie 33 personnes. Récemment, le semencier s'est également implanté en Russie en acquérant 49% des parts de la société Rosagrotrade (RAT) dont le siège est basé à Krasnodar, à l’ouest du pays. Si localement, RAGT n'a pas souhaité répondre à nos sollicitations sur le conflit actuel et ses répercussions économiques, son directeur de l'Europe de l'Est Guillaume Mourgues a récemment indiqué à nos confrères de Midi Libre que "la préoccupation actuelle n'était pas financière, mais d'abord humaine". "Notre premier souci a été de mettre à l'abri nos 33 collaborateurs ukrainiens (la plupart basé à Kiev, NDLR). Nous leur avons trouvé un logement, eux et leurs familles, à l’ouest du pays, là où c’est plus calme". 

Selon nos informations également, le semencier aveyronnais n'a pas suivi le mouvement de départs de firmes occidentales de la Russie et travaille toujours aux côtés de sa filiale au pays de Poutine. 

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