Accueil de réfugiés à Rodez : les "mille mercis" des mères ukrainiennes

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  • Les trois premières familles ukrainiennes, avec leurs hôtes, en mairie de Rodez.
    Les trois premières familles ukrainiennes, avec leurs hôtes, en mairie de Rodez. Centre Presse - Mathieu Roualdès
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Olga, Anna et Irina sont arrivées avec leurs enfants à Rodez en début de semaine, au bout d'un long périple en voiture depuis leur ville bombardée par l'aviation russe. On les a rencontrées.

Elles ont tout quitté, laissant derrière elles un mari au front, des parents inquiets et un travail. Anna était juriste, Olga ingénieure et Irina travaillait dans la finance. Ces trois trentenaires, mères de famille, vivaient « heureuses » à Krivoy Rog, métropole de 600 000 âmes dans le centre de l’Ukraine et ville de naissance du président Volodymyr Zelensky. Mais ça, c’était avant l’arrivée des chars russes et des obus tombés du ciel. Dès les premiers bombardements, à quelques centaines de mètres de leurs logements, ces trois voisines ont pris le volant pour fuir. Direction Rodez, à 3133km. Là, elles savaient qu’elles y retrouveraient Natalia, une ressortissante ukrainienne installée dans la préfecture aveyronnaise depuis de nombreuses années et avec qui elles échangeaient sur les réseaux sociaux.

"On fera tout pour vous aider"

À travers l’Europe, le périple en voiture dure cinq jours, sans s’arrêter ou presque. Harassant pour les sept enfants, âgés de 10 à 17 ans, mais également pour Olga. À 39 ans, elle venait tout juste d’obtenir son permis de conduire et n’avait jamais traversé les frontières de son pays… « C’est vous dire le courage de ces femmes ! », souligne Diana Cuiban-Rochon. Cette professeure de musique au collège Saint-Joseph, à Rodez, accueille chez elle depuis le début de la semaine l’une de ces trois mamans et son enfant. « Je suis originaire de Moldavie et depuis la chute de l’URSS, on a tous connu la guerre dans nos pays. Moi également, je l’ai fui en pleine guerre civile et la France m’a accueillie. Quand on m’a demandé de rendre la pareille avec ces familles, je ne me suis même pas posé de questions. Cette aide, c’est le minimum que je puisse faire ». De l’aide et du temps. Car depuis l’arrivée des trois familles, l’enseignante et plusieurs de ses amies enchaînent les rendez-vous pour trouver un logement aux réfugiées. « Elles sont fatiguées, ne dorment pas et un peu d’intimité leur ferait le plus grand bien », confie-t-elle devant la mairie de Rodez où elle a été reçue par deux élus. Ces derniers lui ont promis de mettre à disposition au plus vite un logement social.

« On fera tout pour vous aider », ont-ils souligné. « Merci », ont répondu Olga, Anna et Irina en langue de Molière. Sans oublier de jeter un œil sur l’écran d’un téléphone, seul lien encore avec leurs maris sur le front. Mais aussi d’autres compatriotes qui n’ont pu fuir, comme plus de deux millions d’Ukrainiens depuis le début de l’invasion par l’armée russe le 24 février.

"Nous sommes des privilégiées d'être ici"

« Nous sommes des privilégiées d’être ici. On n’aurait jamais pensé que les Russes iraient aussi loin, ça fait mal au cœur et aujourd’hui, plusieurs des membres de notre famille ne peuvent pas partir. D’autres dorment dans la rue, dans des métros, sont bloqués à la frontière. Alors, on ne peut pas se plaindre, on remercie grandement la France, on ne s’attendait pas à autant de générosité, d’aide… Merci », soufflent une nouvelle fois les trois femmes, encore les traits tirés de leur voyage conclu à deux heures du matin lundi…

Pour leurs enfants, l’élan de solidarité s’organise également. La plus âgée, 17 ans, devrait prochainement intégrer la chambre des métiers dans la filière restauration car « il y a besoin de main-d’œuvre dans ce secteur ». Les plus jeunes, elles, pourraient suivre des cours au collège des Quatre-Saisons, à Onet-le-Château. « C’est superbe pour eux car ils sont très perturbés », souligne l’enseignante Diana Cuiban-Rochon qui se dit prête à accueillir de nouvelles familles dans son domicile situé à Gages. « Si nos maisons étaient plus grandes, ce serait plus facile », sourit-elle.

Ce week-end, une autre mère de famille et ses enfants doivent rejoindre Rodez. La Ville a déjà réservé 19 logements pour ces réfugiés. Une trentaine de particuliers ont également fait savoir qu’ils mettaient leurs biens à disposition. Olga, Anna et Irina espèrent, elles, retourner au plus vite dans leur pays et y retrouver leurs maris sains et saufs. Dans une Ukraine « libre »

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