L'Aveyron dans la campagne présidentielle : quand la propagande des candidats doit se mettre au pli

  • Une opération de mise sous plis, collective et dans une salle communale aveyronnaise, lors de la présidentielle de 2017.
    Une opération de mise sous plis, collective et dans une salle communale aveyronnaise, lors de la présidentielle de 2017. Archives Centre Presse
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La mise sous plis des professions de foi et des bulletins revient cette fois aux fonctionnaires de la préfecture et des collectivités territoriales, et non plus à une société privée, au vu des difficultés enregistrées par le passé. C’est une opération de grande ampleur, indispensable au protocole électoral, qu'il faut mettre en place en Aveyron comme ailleurs. Focus.
 

En marge des projecteurs censés éclairer les électeurs sur les différents projets politiques qui leur sont soumis, la présidentielle en avril, comme les législatives en juin, imposent une part d’ombre loin du regard des citoyens. On ne parle plus de fond mais de forme, avec la mise sous plis des professions de foi de chaque candidat, destinées à alimenter les boîtes aux lettres quelques jours avant chaque tour de scrutin.

C’est une armée en ordre de marche qui est alors appelée à manœuvrer en un temps très court pour que tout soit prêt le moment venu. L’opération s’étant soldée par quelques ratés lors des élections départementales et régionales de juin dernier (des retards de mise sous plis et de distribution, notamment pour le second tour, liés à l’organisation d’un prestataire privé), le ministère de l’Intérieur a décidé de « ré-internaliser » ce travail en le confiant, pour l’élection présidentielle des 10 et 24 avril, aux personnels des préfectures et des collectivités territoriales. Lesquels se mobilisent, hors de leur temps normal de travail : ils sont en effet rémunérés pour cette mission, selon le nombre de plis réalisés et en fonction de l’enveloppe budgétaire globale allouée par le ministère de l’Intérieur.

250 opérateurs pour près de 220 000 électeurs

Ils sont ainsi quelque 250 volontaires en Aveyron pour assurer ce grand œuvre démocratique, leur recrutement ayant démarré dès le début de l’année. La tâche est rude, il faut emballer la propagande électorale de douze candidats, à destination des boîtes aux lettres de 219 523 électeurs aveyronnais, au dernier comptage du 14 mars. Mine de rien, cela représente 220 m3 de papiers, sans compter la préparation des colis de bulletins de vote à destination des 285 communes et leurs 439 bureaux de vote…

En chiffres

219 523 Aveyronnais sont inscrits sur les listes électorales au 14 mars.
250 personnes sont mobilisées pour la mise sous plis, pour les deux tours.
220 mètres cubes de matériel partiront ainsi à destination des boîtes aux lettres des électeurs.
5 600, c’est le nombre de cartons contenant les plis à traiter.

 

En individuel ou en collectif

Deux options sont proposées aux volontaires pour leur mission. Ils peuvent l’accomplir à la maison sur la base d’un lot de 1 100 plis à finaliser, soit une quarantaine de cartons pour un volume d’un mètre cube… Mieux vaut avoir l’espace pour l’entreposer. La deuxième option est collective, dans une salle dédiée à cet effet : trois sites (une salle municipale près de Rodez ainsi que les sous-préfectures de Villefranche-de-Rouergue et de Millau) sont ainsi identifiés en Aveyron... mais leur lieu d’implantation doit demeurer confidentiel pour des raisons de sécurité, notamment le vol de la propagande ou sa destruction volontaire émanant de quelques ennemis du processus  démocratique, s’il en existe.

Adresses : un prestataire privé

Parallèlement à cette mise sous plis, les enveloppes auront été personnalisées avec l’adresse des destinataires, c’est-à-dire les électeurs aveyronnais, qu’ils résident dans ou hors du département. Cette tâche, quant à elle, est externalisée : la prestation est assurée par la société Koba Global Services, sur un de ses sites en région bordelaise.
Il faudra renouveler l’opération pour le second tour pour lequel, si le nombre d’enveloppes reste le même, leur contenu sera plus rapide à insérer car il ne devrait rester que deux candidats.
Tout devait être achevé le 4 avril au soir pour le premier tour, et tout devra l'être le 21 avril à midi pour le second tour, afin de permettre aux services de la préfecture d’opérer un "contrôle qualité" du travail effectué, par échantillonnage.

Législatives de juin: une main-d'oeuvre extérieure

Le processus pour les législatives des 12 et 19 juin sera un peu différent : les services de l’État ne feront pas appel à leurs personnels, ni aux fonctionnaires territoriaux, mais à des intervenants extérieurs, comme cela a déjà été le cas par le passé. Associations d’insertion, personnes en situation de handicap, chômeurs ou bénéficiaires du RSA seront sollicités, là encore contre rémunération. La mise sous plis ne pourra être faite à domicile mais dans les trois salles dédiées à cet effet dans le département, en raison d’un calendrier contraint de production (une seule semaine entre les deux tours).