Aveyron : les cinq conseils avant de se lancer dans l’entreprenariat

  • Hubert Henry gère notamment le restaurant Au Bureau, à Millau.
    Hubert Henry gère notamment le restaurant Au Bureau, à Millau. M.L. - Archives
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Hubert Henry est un entrepreneur aux mille casquettes. Restaurateur à Millau, mais également propriétaire de plusieurs commerces, il a, au cours des vingt dernières années, participé à la création de nombreuses affaires en Aveyron. Il a également été juge au tribunal de commerce de 2008 à 2014 et il est, depuis quatre ans, conseiller prud’hommal. Il donne régulièrement des conseils à de jeunes entrepreneurs qui souhaitent se lancer.

Qu’est-ce qu’un bon projet ?

Il n’y a jamais de mauvais ou de bon moment pour se lancer. Avant tout, quand tu te lances dans un projet, il faut surtout qu’il soit bon. Un bon projet, c’est un projet que les gens n’attendent pas, mais qui, en le découvrant, vont se dire qu’ils en ont besoin. Il ne faut surtout pas se lancer s’il n’y a pas de marché correspondant à son projet. Il faut faire attention qu’il ne s’agisse pas seulement d’une motivation personnelle. Je dis souvent à ceux qui me demandent des conseils qu’ils n’ont pas assez de famille et d’amis pour maintenir leur commerce en vie. Il faut des clients pour faire tourner une entreprise.

Comment bien s’entourer ?

Il faut déjà que la personne ne se lance pas dans un projet sans avoir les compétences pour le faire. Dans un premier temps, il faut que le porteur de projet soit autonome sur ce qu’il veut faire. Ensuite, il peut s’entourer d’experts, mais ça doit rester lui, le chef à bord. Il faut faire attention, beaucoup de personnes pensent que c’est leur comptable qui gère l’entreprise. Non, ce doit être l’entrepreneur.

Quels conseils aller chercher ?

Il y a énormément de conseils à prendre auprès de la chambre de commerce. Il y a aussi les banquiers, qui sont des personnes qui peuvent être de bons conseils. Ils ont aussi une connaissance et une vision du marché et sur les capacités financières des porteurs de projet. On dit souvent que les banquiers sont des requins, mais je pense qu’ils sont plutôt des partenaires.

Quel rôle doivent jouer les fonds ?

Pour sécuriser la première affaire, il ne faut pas partir avec une poche vide. Il faut avoir un peu de trésorerie. Avoir déjà un trimestre de charges d’avance en trésorerie, c’est bien. Il ne faut pas partir en disant que le premier mois va tout payer, sinon c’est mort. La stabilité de l’entreprise se trouve au bout de deux ou trois ans. Moi, sur les trois premières années, j’ai pour habitude de laisser l’argent dans l’entreprise. C’est ce qui assure la solidité à long terme.

Comment bien choisir son personnel ?

Quand tu achètes du matériel, c’est clair que tu sais ce que tu achètes. Pour le personnel, c’est plus compliqué, plus subjectif. La compétence est un critère, forcément, mais malgré tout, dans le commerce, il y a une part importante de savoir être. L’employé est souvent le premier contact avec le client. Pour recruter, je m’affaire avant tout à regarder la capacité qu’ont les gens à rentrer en relation avec les autres.

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