Aveyron : la Caisse d'allocations familiales, rouage incontournable de la politique sociale

En 2013, lorsque Jean-Marie Rataille a quitté la direction de la Caf de l'Aveyron, il avait notamment lancé lors de son pot de départ à propos de Patrice Soubrié, qu'il était "un président discret et redoutablement efficace". Près de neuf ans plus tard, peu de gens connaissent véritablement Patrice Soubrié, mais la Caf, elle, avec Stéphane Bonnefond à sa direction, a pris une tout autre envergure dans le département. Preuve en est avec les dix-neuf contrats de territoire global qui inscrivent l'organisme allocataire comme un des pivots de l'action sociale sur le territoire. 

Patrice Soubrié, qui s'apprête à passer le flambeau après douze années de présidence, se plaît à glisser la phrase que l'ancien ministre et président de Région Martin Malvy lui a lancé récemment  lors d'une signature de CTG dans l'ouest Aveyron incluant quelques communes du Lot : "Que serions-nous sans la Caf ?". C'est une forme de reconnaissance de l'action accomplie. Dans l'ombre qui plus est. 

"La Caf est un outil qui participe à l'ancrage des jeunes, des familles et des entreprises sur le territoire", souligne Patrice Soubrié. C'est ce qui a guidé son action : "être présent aux côtés des collectivités en actionnant toutes les aides possibles dans le cadre national défini et permettre aux collectivités d'avoir un reste à charge raisonnable".

Lors de la crise sanitaire, quand un vent de panique saisissait le pays, l'ancien cadre de l'union départementale Force Ouvrière, a pu mesurer la réactivité de la structure. Plus que jamais à ce moment-là, la Caf a joué son rôle d'amortisseur social. "Il y a eu un investissement très fort des agents, et cette réactivité a été saluée par les partenaires", se félicite Patrice Soubrié. Conscient que la Caf de l'Aveyron, de par sa taille "familiale" est à la bonne dimension pour réagir vite et bien. 

De même, malgré le contexte sanitaire, la Caf a pu mener ce travail complexe de mesure des besoins de chaque territoire pour bâtir des CTG au plus près des besoins des collectivités. "On sait par exemple que l'on doit faire face à un manque d'assistantes maternelles, tout comme sur le plan national d'ailleurs, qu'il y a une demande de création de maisons des assistantes maternelles sur les communes (Mam) , on travaille dessus", explique-t-il.

Après deux mandats à la présidence de la Caf de l'Aveyron, alors que le nouveau conseil d'administration élira son nouveau président le 5 avril, celui qui a aussi plaidé pour une plus grande transparence de l'action de la Caf, qui reste encore selon lui "trop méconnue", voire mal connue, ne cache pas "avoir beaucoup appris" durant ces douze dernières années.

Depuis les dernières élections municipales, Patrice Soubrié s'est rapproché de son Tarn natal, il est devenu adjoint à la municipalité de Carmaux, chargé du suivi des projets. Et nul doute qu'ils le seront de près.