Rodez : "Vengeance !" "Scandaleux !" La colère est montée au conseil municipal

Drôle d’ambiance que celle qui a prévalu au conseil municipal qui se tenait ce jeudi soir, consacré au remplacement de Sarah Vidal, démissionnaire de son poste de première adjointe, avec l’élection d’un nouvel élu adjoint et la définition d’un nouveau tableau des adjoints. S’il n’y avait pas de surprises à attendre de ce point de vue là (lire ci-dessous), le contexte aidant, il y avait une forme de tension dans l’air au sein de l’hémicycle ruthénois.

Il était cependant difficile de dire à quel moment le volcan allait exploser.

Rapidement, à une demande de Sarah Vidal qui souhaitait intervenir, le maire répondait que cela allait être compliqué… en la vouvoyant. Petit coup de froid.

Anne-Christine Her candidatait pour "retrouver" un poste d’adjointe. Seule à le souhaiter, elle était élue sans surprise.

Sarah Vidal demandait alors à nouveau la parole. Mais il apparaissait évident que le maire sentait que la foudre allait tomber. Il rappelait les exigences du code des collectivités générales qui concerne les élus. Avertissait que le propos devait être consacré à la délibération en cours.

L’ex-première adjointe prenait alors la parole. Pour se lancer dans des remerciements, envers notamment les services municipaux et rappeler l’envie qu’elle avait de rester engagée auprès des Ruthénois. Tout en saluant la nouvelle adjointe et lui souhaitant de s’investir pleinement dans la culture, "afin qu’elle reste un élément essentiel de notre moteur". Le maire dodelinait de la tête. La tension restait palpable. Les nuages ne parvenaient pas à se disperser.

La colère explose

Jean-Michel Cosson, autre élu en retrait de la majorité municipale, demanda également la parole. Le maire brandissait à nouveau la menace, Cosson se lançait… Et ce fut l’orage.

"Conseil municipal sanction", "vengeance", "quarterons d’élus"… Christian Teyssèdre se levait, criait sa colère. "Scandaleux", tonnait Alain Rauna.

Le maire qualifiait Jean-Michel Cosson de "mauvais perdant", de "parangon de vertus". L’empêchait d’aller au bout de son propos. Rappelait que "la rupture de confiance" l’avait amené à prendre cette décision.

Il fallait le vote du nouveau tableau des adjoints, que Christian Teyssèdre faillit oublier dans la colère, pour faire baisser la pression. Et le propos de Monique Herment-Bultel, à l’adresse notamment de Jean-Michel Cosson. "J’ai vu plus glorieux et plus joyeux comme élection. […] Respectons-nous, je ferai de mon mieux en tant que première adjointe, comme Sarah Vidal l’a fait et comme toi aussi tu l’as fait au sein de la majorité…"

Il y avait des abcès à crever lors de ce conseil. Le prochain est programmé le 14 avril, entre les deux tours de la présidentielle. Dans quelle ambiance se déroulera-t-il ?