Decazeville. Rugby : Vincennes, ça galope

On se croirait dans une émission télévisée de Pierre Bonte à la découverte des régions de France. Après Aix-les-Bains en Savoie, puis Aubagne dans les Bouches-du-Rhône, le Sporting sera confronté à Vincennes, Val-de-Marne, aujourd’hui (15 heures) dans son stade Camille-Guibert pour le compte des 16es de finale du championnat de France de Fédérale 3. Et si par bonheur pour lui la qualification était en poche, au prochain tour il pourrait affronter Mérignac (Gironde) ou Lons-le-Saunier (Jura), mais cela est encore une autre histoire.

Inconnues mutuelles

Pour l’heure, c’est Vincennes et de mémoires d’anciens, rencontrer une formation d’Ile-de-France est une première pour le club aveyronnais, depuis le Groupe B, dans les années 80 où le Sporting avait affronté le Racing Club de France qu’il avait battu, à l’époque, sur un essai de 80 mètres de Dominique Rivallo après un cadrage de Michel Labro. Un match, donc, de l’inconnu pour le Sporting comme pour Vincennes et son entraîneur Manu Daurat qui dit "avoir découvert Decazeville sur une carte, dimanche soir."

Et si à Decazeville, on connaît le château de Vincennes, l’hippodrome et le parc zoologique, le club vincennois est un parfait inconnu dans le giron decazevillois. Difficile de dire si c’est du solide, si cela développe du jeu ou encore si le SCD a une chance de passer ce tour et d’accéder ainsi à la Fédérale 2. Aujourd’hui 16 h 30, le club de Patrick Malpel et Christian Murat en sera un peu plus mais pour l’instant, c’est l’entraîneur Manu Daurat qui va éclairer le Sporting, sur son club. Depuis qu’il a pris les rênes du Rugby Club de Vincennes, avec son ami Stéphane Michon en Honneur, le club s’est installé en Fédérale 3 et n’a eu de cesse de progresser rugbystiquement. Cette saison, la formation affichant une moyenne d’âge de 22-23 ans a terminé deuxième de la poule 17, juste derrière l’intouchable formation de Blois, pourtant éliminée, dimanche dernier.

Avec 14 victoires pour quatre défaites, le XV de Manu Daurat a survolé les débats dans une poule où le troisième est relégué à 17 points du deuxième. "Nous n’accusons seulement quatre défaites à l’extérieur et ainsi nous avons gardé notre invincibilité à domicile. C’est une satisfaction, surtout d’avoir pu battre Blois, sur notre terrain." Et lorsqu’on lui parle d’accession, Manu Daurat tempère : "Ce n’était pas vraiment un objectif. Il l’est devenu au fil de la saison. Aujourd’hui, nous avons l’opportunité de monter, on va saisir notre chance. "

120 seniors et trois équipes

Au niveau structuration, le club francilien semble solide sur ses appuis. "Depuis que nous avons un nouveau président, les choses avancent bien, détaille Daurat. L’ossature de l’équipe est basée sur des jeunes sortant de la formation du club, c’est quasiment 80 % de l’équipe. Nous nous appuyons sur un vivier de 120 seniors avec trois équipes (l’équipe III joue en 2e série) et notre réserve est toujours en course en phase finale."

Vincennes surfe sur la vague du succès comme en témoigne son 32e de finale contre Pays de Gex, "à l’aller, nous perdons de 9 points (28-19). Au retour, on a eu un temps l’impression que ce club de l’Ain était sûr de son fait, mais nous avons su faire le nécessaire et nous imposer largement, 35-10." Il faut rajouter au propos de Manu Daurat que Pays de Gex a souffert durant cette rencontre, écopant d’un carton rouge et de cinq jaunes, évoluant ainsi à 11 avant de terminer à 13. Mais cela ne minimise par la performance des joueurs vincennois dont les qualités de jeu ne sont pas à prouver, à en juger des huit bonus offensifs pris durant le championnat. "C’est vrai que notre jeu est basé sur le mouvement. Nous ne disposons pas d’un pack lourd mais nous relançons, nous développons du jeu. " Le Sporting est prévenu.