Millau. Législatives en Aveyron : un duel Rhin – Rousset qui élimine la droite dans la 3e circonscription

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  • Michel Rhin, avec son équipe, "ému" par ce résultat.
    Michel Rhin, avec son équipe, "ému" par ce résultat. Photo Jean-Michel Mart
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Philippe Routhe

Christophe Saint-Pierre n’a pas réussi le pari qui lui était confié : garder la circonscription à droite.
 

C’était redouté, c’est arrivé. La droite aveyronnaise a perdu un de ses derniers bastions : la troisième circonscription. Celle-là même qu’Arnaud Viala avait réussi à arracher à la vague Macron en 2017. Celle-là même qui depuis 1958 les débuts de la Ve République est restée ancrée à droite. Mais dimanche prochain, elle basculera soit du côté de la Nupes avec Michel Rhin, qui arrive en tête (27,09 %). Soit du côté d’Ensemble ! avec Jean-François Rousset, qui a terminé quelques voix derrière (25,14 %).

Christophe Saint-Pierre, l’ancien maire de Millau, sur les épaules duquel reposaient les espoirs de la droite n’a pas réussi son pari en ne récoltant que 17,6 % des voix. D’Agen-d’Aveyron à Arnac-sur-Dourdou, il a pourtant parcouru les 119 communes de cette "immense" circonscription. En vain. Même dans le Lévezou, là où la droite s’appuie pour faire barrage à ses adversaires politiques, les digues ont cédé. Au profit notamment du candidat Ensemble ! Sans les voix des Millavois, qui le positionnent juste derrière Michel Rhin, la course de Christophe Saint-Pierre se serait terminée derrière le candidat RN Jean-Christophe Cazorla, qui totalise 15 53 % des suffrages. L’archéologue avait d’ailleurs du mal à cacher sa déception, souhaitant se donner quelques jours avant de réagir à cette défaite.

Scénario national sur cette terre chère à Arnaud Viala

Dans cette terre chère au président du Département Arnaud Viala, c’est donc le scénario national qui se joue. Avec un duel au coude à coude entre les "Macronistes" et les "mélenchonistes".

Dans les deux camps, hier soir, la victoire au soir du 19 juin est envisagée. Pour le mathématicien millavois Michel Rhin, "cela reste du 50 – 50, au regard des projections que nous avons établies ". "Besoin de changement", "urgence climatique", "injustice sociale", sont autant de thèmes qu’il va défendre en repartant à la rencontre des électeurs sud-aveyronnais. Mais surtout, inconnu de la scène politique, engagé pour la première fois dans la quête d’un mandat politique, celui qui est arrivé à Millau en 2014, sent "une possibilité de changement". Il est incontestable, quoi qu’il en soit, que la dynamique de rassemblement à gauche, lui permet de frapper un grand coup en Sud-Aveyron.

De son côté, celui qui est arrivé deuxième avec 25,14 % des voix, Jean-François Rousset, marcheur de la première heure, animateur des soutiens LREM dans le département, va au moins pouvoir actionner deux leviers : aller chercher d’une part les voix notamment des électeurs de Christophe Saint-Pierre. Et d’autre part montre qu’avec Stéphane Mazars, qui a dominé le premier tour dans la première circonscription, et Samuel Deguara, en ballottage plutôt favorable dans la deuxième circonscription, "on peut faire corps pour porter et défendre au plus haut niveau les dossiers de l’Aveyron et de nos territoires".

"Je vais aussi reprendre mon minibus pour aller à la rencontre des habitants et évoquer les sujets qui nous tiennent à cœur comme le pouvoir d’achat, l’emploi, la santé", lance l’actuel président du Sydom de l’Aveyron.

Les cartes sont donc redistribuées dans cette circonscription qui est restée un an sans député, recèle cinq des six communes où le Rassemblement national est arrivé en tête en Aveyron, et les trois seules communes aveyronnaises où le représentant de Jean Lassalle, Jean-Marie Daures, a été placé en tête. Une circonscription, donc, qui ne connaîtra pas les noces d’émeraude avec la droite. Celle que l’on fête pour ses 55 ans de mariage…

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