Rodez. "Pour que ça change"

La deuxième circonscription de l’Aveyron n’a pas détoné du paysage électoral français. À Villefranche-de-Rouergue, l’abstention est de 48,78 % contre 48,85 % en 2017 (47,51 % au niveau national). Aucun nouvel engouement donc en cinq ans alors que les jeux ont bien changé avec la création de Nupes, une union de la gauche voulant s’imposer contre la majorité présidentielle en poste déjà depuis 5 ans. "Honnêtement, je suis fatiguée de la politique. Nous, on a d’autres choses à penser qu’élire une personne très bien payée, qui ne pense qu’à ses propres intérêts alors que nous, on galère avec nos fins de mois et nos vrais problèmes", balance Diane, une étudiante toulousaine rentrée chez ses parents. Elle, a fait l’impasse sur les élections, "pour ce que ça change", termine-t-elle en levant les yeux.

D’autres, se sont rendus aux urnes plus concernés mais un peu perdus, comme cette commerçante du centre-ville : "Avec touDimanche, la journée était assez calme dans les bureaux de vote. Loin de la foule pour la présidentielle. /DDM, L.T.tes les polémiques et tous les débats sur cette campagne, c’est la première fois que je me sens concernée". La trentenaire se rend compte alors que c’est la première fois qu’elle est allée voter pour les législatives. "Après, qu’importe le président, je pense qu’il ne faut pas de majorité présidentielle. Il faut que tous les partis aient une place. C’est ça la démocratie, il faut que tout le monde ait son droit de parole", estime-t-elle.

"Je crois que tout le monde en a marre"

Dans la deuxième circonscription, comme en France, la majorité présidentielle LREM (Samuel Deguara) est au coude à coude avec l’union Nupes (Laurent Alexandre). Un espoir pour certains qui avaient, peu à peu, abandonné la politique depuis quelques années. C’est le cas de Nadine, une militante "de gauche depuis mon plus jeune âge". À 61 ans, elle a vu évoluer la politique nationale et locale "et ce n’est pas beau à voir. Heureusement, les jeunes insufflent une nouvelle dynamique". Dimanche, elle ira voter "parce que ça vaut le coup ! Si on peut enfin avoir des députés qui soutiennent des politiques sociales et non une majorité qui nous enlève nos droits et nos libertés, c’est un grand oui", s’enthousiasme l’ancienne fonctionnaire.

Enfin, pour une grande majorité (près de la moitié de la population qui peut voter), cette élection était "trouble, je n’ai rien suivi, j’avoue", déclare Antoine, un jeune entrepreneur. "Je crois que tout le monde en a marre. Il fait beau, c’est bientôt les vacances, on est 1 000 km des élections. Je ne sais même pas qui était candidat ici", conclut celui qui résume l’état d’esprit de nombreux habitants.

Peut-être que le deuxième tour qui aura lieu ce dimanche 19 juin ameutera davantage la foule dans les urnes…