Transports : comment rapprocher l'Aveyron de Paris ?

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  • Jean-Claude Luche et Daniel Segonds.
    Jean-Claude Luche et Daniel Segonds. Centre Presse - José A. Torres
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Le conseil départemental a entendu son assemblée citoyenne, présidée par Jean-Claude Luche, ce vendredi 17 juin au matin, afin de trouver des solutions au désenclavement du territoire.

Désenclavement. Un mot connu de tous les territoires ruraux et avant tout un enjeu majeur pour l’Aveyron et ses présidents. Depuis des années, tous s’y sont penchés, voire heurtés. L’Aveyron est une île entourée de terre, a-t-on l’habitude de dire. Alors, comment lui offrir des ponts vers l’extérieur ? Comment améliorer ses axes routiers, ferroviaires ou encore aériens ? En 1965 déjà, Raymond Bonnefous livrait un premier rapport sur le sujet. Sa solution : la construction d’un aéroport. Quelques années plus tard, Jean Puech écrivait les premières lignes du livre, toujours pas refermé, de la RN88 à double voie.  Aujourd’hui, Arnaud Viala consulte. Et s’appuie notamment sur les « anciens » pour trouver de nouvelles voies… 

Rodez, chef-lieu de France le plus éloigné de Paris

Réunis ce vendredi 17 juin en assemblée, les conseillers départementaux ont ainsi eu le plaisir de retrouver un certain Jean-Claude Luche. Désormais en charge de l’assemblée citoyenne, imaginée par Arnaud Viala en début de sa mandature, l’ancien élu aveyronnais était invité pour présenter un rapport sur les mobilités avec l’ancien patron de RAGT Daniel Segonds. Tous deux ont déjà partagé un constat, peu reluisant. La situation du département est « insuffisante » dans le domaine routier, « médiocre » dans le ferroviaire et « correcte mais coûteuse » dans l’aérien. « La population aveyronnaise est à plus de 6 heures en train de Paris », ont-ils rappelé. Cela fait de Rodez le chef-lieu le plus éloigné de la capitale…

Appel du pied à la Région

Une fois le constat posé, les deux hommes ont livré plusieurs axes de travail aux élus. Sur le ferroviaire tout d’abord, même s’il ne s’agit pas d’une compétence départementale. Pour Daniel Segonds, l’Aveyron aurait tout à gagner de raccrocher le wagon aux divers projets de lignes LGV à venir comme la ligne Bordeaux-Montauban-Toulouse ou encore Montpellier-Béziers. L’amélioration des grilles horaires et des dessertes a également été évoquée. « Je crois qu’on a le record des arrêts d’un train en France dans le Bassin, avec trois arrêts en huit kilomètres ! », souligne M. Segonds. Avant d’embrayer sur l’aérien. Et de demander une amélioration du tarif de la ligne Rodez-Paris « afin de l’ouvrir au plus grand nombre et pas exclusivement au monde économique ». Ou encore une diversification de l’offre sur le modèle low-cost « avec l’ouverture à diverses capitales européennes, voire le Maroc ». Une promotion plus accrue de l’aéroport a également été préconisée tout comme un investissement « bien supérieur de la Région Occitanie ».

Pour rappel, celle-ci est aujourd’hui actionnaire à 15 % de la structure. « Pourquoi ne pas demander à l’Agglomération de Rodez également ? Car elle n’est qu’à 10 %, bien en deçà de ce qui se fait ailleurs », a lancé la Ruthénoise Sarah Vidal, en réponse. De quoi faire sourire quelques élus et notamment le vice-président André At, se remémorant qu’il fut un temps Sarah Vidal était aussi proche de Christian Teyssèdre que de Carole Delga…

En attendant la RN88, une liaison vers l’A20 ?

Enfin, le volet routier est arrivé dans le débat. De tout temps, le conseil départemental y a consacré une large partie de son budget. La RN88 a avancé même, rapprochant plus que jamais Toulouse de nos frontières. Reste encore la liaison entre Rodez et l’A75 à faire. « C’est désespérant d’entendre qu’il faudra encore patienter 15 ans… », ont rappelé les représentants de l’assemblée citoyenne. Pour eux, le Département doit prendre la maîtrise d’ouvrage de la réalisation. Cela tombe bien : c’est le vœu d’Arnaud Viala. Moins celui de Carole Delga, encore une fois.

Pour rapprocher l’Aveyron de Paris, une autre idée a été mise en lumière. Pourquoi ne pas créer une liaison entre Villefranche-de-Rouergue et l’entrée de l’A20, au sud de Cahors ? Ou imaginer également un nouveau tracé Rodez-Figeac ? « Lorsqu’on entend tout cela, on pense davantage au développement économique qu’à l’usage quotidien des Aveyronnais », a réagi une nouvelle fois l’opposante Sarah Vidal, avant de renfiler son costume ruthénois : « Quid de la rocade de Rodez dans tout cela ? Car s’il y a quelques années, on parlait des bouchons de Millau, bientôt nous parlerons de ceux de Rodez ! »

« Maintenant, Mme Vidal veut relancer le grand contournement de Rodez et qu’importe l’artificialisation des sols », a réagi… André At ! Avant que son président, Arnaud Viala, n’embraye : « On compte sur vous Mme la conseillère pour porter ces sujets auprès de la présidente de Région ». Et d’indiquer qu’une copie de ce rapport sur les mobilités serait transmise à Carole Delga dans les prochains jours. En attendant, le Département a d’ores et déjà budgété son investissement pour les routes jusqu’en 2035. Il sera de 557 millions d’euros, dont 350 millions pour la mise en double voie de la RN88. 

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