Rodez : Benoît Dechaux, des étoiles dans les yeux pour ses patients

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  • Benoît Dacheux, astrophotographe mais avant tout ambulancier.
    Benoît Dacheux, astrophotographe mais avant tout ambulancier. José A.Torres
  • Benoît Dechaux, des étoiles dans les yeux pour ses patients
    Benoît Dechaux, des étoiles dans les yeux pour ses patients
Publié le
philippe routhe

Ambulancier, Benoît Dechaux est passionné d’astrophotos. Ses clichés de la voûte céleste, il les partage bien volontiers avec ses patients.

Ils ont un côté magicien ces gens qui photographient les étoiles. Là où vous ne voyez qu’un point, aussi brillant soit-il, ils vous font apparaître le véritable tableau qui se cache dedans. Souvent une œuvre d’art.

Benoît Dechaux est de ceux-là. Un appareil photo, un trépied, une télécommande, une monture équatoriale pour garder l’appareil calé sur l’étoile polaire, une nuit sans lune et sans nuages… et de la patience. Tels sont les ingrédients de ces passionnés de photos qui, un peu comme au bon vieux temps des pellicules, ne découvrent le résultat de leur travail qu’après de longues heures de développement numérique sur un ordinateur.

"Au début, c’est souvent flou, et cela ne donne pas grand-chose", sourit Benoît. Mais il a vite appris. C’est en 2016 qu’un matin, il s’est réveillé en se disant : "Pourquoi je ne me mettrai pas à la photo ?" Il a emprunté le vieux reflex de son père. Puis a tout de suite pensé à photographier… la nuit. "Je ne saurai expliquer pourquoi, mais c’est le moment que je préfère. Il y a une atmosphère que l’on ne trouve pas en plein jour", glisse-t-il. Pas seulement pour faire des photos. Pour travailler également.

"Je n’hésite pas à parler photo avec les patients"

Benoît Dechaux est ambulancier, chez Ségala Secours. Et il ne le cache pas : la nuit, il aime bien assurer les gardes. Même si, souvent, les nouvelles ne sont pas bonnes quand on appelle les ambulanciers. "C’est un métier passion. Je m’étais orienté vers la communication d’entreprise, mais rapidement, j’ai compris que je ne parviendrai pas à rester derrière un bureau. Et j’ai découvert ce métier…" D’une manière générale, quand on est en voiture avec lui, c’est que cela ne va pas trop. "C’est pourquoi, parfois, je n’hésite pas à parler photo avec les patients. À leur montrer ce que je fais. Histoire d’essayer de les faire penser un peu à autre chose", raconte-t-il.

Ces photos offrent en effet un moment de quiétude et d’évasion. Elles dévoilent ce que vous ne pouvez voir à l’œil nu, même si vous passez des heures sous les étoiles. La première photo qu’il a réussie : c’est celle réalisée en 2018 au pont des Nègres, à Aurelle-Verlac. Puis il a enchaîné. Sur le Lévézou, l’Aubrac, le Mont-Aigoual, les Cévennes, ses terrains de jeu préférés quand ce Lozérien de naissance a le temps de s’y rendre.

Et plus il déclenche, plus il affine la qualité de ses clichés. Se nourrissant également d’échanges avec le club fermé mais à la focale bien ouverte des astrophotographes et des vendeurs d’appareil photo, notamment celui de Rodez.

Il faut voir sur son compte Instagram ou sa page Facebook, sur le compte de Benito Photo, ses images surréalistes et pourtant bien réelles qu’il dévoile. S’attachant à mettre en premier plan les paysages qu’il affectionne. Comme la voie lactée au-dessus de ce champ du Lévézou, ou des gorges des Raspes et du Tarn. Il y a aussi cette voie lactée au-dessus du lac de Pareloup. Puis il y a ces photos de ciel profond comme on dit. Les pléiades, Andromède et la trace de ce météore, offrent un spectacle fascinant. Il y a peu, il a réussi à capter la nébuleuse à tête de cheval. Une petite fierté.

Fierté d’autant plus légitime qu’il réserve souvent la primeur de la rareté de ses clichés à ces patients qu’il transporte vers les hôpitaux. Et si un jour vous êtes sur le chemin d’une exposition signée Benito photo ou Benoît Dechaux, arrêtez-vous. Vous prendrez un bon temps de pause…

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