Aveyron : à Millau, la piétonnisation continue de diviser…
Si les restaurateurs s’en réjouissent, les boutiquiers rejettent cette mesure.
Visiblement, ce premier mois n’a pas encore réussi à convaincre les plus réfractaires à ce changement. Depuis le 14 juillet et l’entrée en vigueur de la deuxième phase d’expérimentation de la piétonnisation, de 11 h jusqu’à 23 h, une zone englobant l’axe Mandarous-Capelle, le boulevard Sadi-Carnot et la place Foch, est fermée à la circulation. Dans plusieurs commerces du centre-ville, la mesure reste boudée. "Je ne peux vraiment pas dire que c’est une bonne chose, relate Lætitia Molinié, fleuriste sur le boulevard de Bonald. Si ça continue comme ça, j’ai même peur que des commerces disparaissent." Parmi les inconvénients de ce nouvel aménagement, le manque de fréquentation arrive en tête. "On a moins de gens de passage qui s’arrêtent en ville pour faire le tour des commerces", constate Anne Delagnes, de la maroquinerie Jolain, place du Mandarous. Un avis partagé par Lætitia Molinié. "Depuis la mise en place, on voit moins de monde."
Un contexte défavorable
Pourtant, les commerçants le reconnaissent, la piétonnisation n’est pas la cause de tous leurs maux. En outre, chaleur et pouvoir d’achat impactent directement leur activité. C’est ce qu’indiquent Laetitia Molinié et Anne Delagnes. "La canicule nous a fait mal sur le mois de juillet", témoigne l’une. Tandis que l’autre déclare : "La conjoncture économique n’est pas bonne et la piétonnisation amplifie ce malaise."
Autre aspect entrant en compte, la taille de la ville. Pour certains, Millau est trop petite pour adopter un modèle de centre-ville comme celui de Montpellier par exemple. "Je ne pense pas qu’il y ait assez de monde pour que ce soit efficace. Les gens restent attachés à leurs voitures", déclare Eugénie Prompt, opticienne rue de la Fraternité.
Néanmoins, tous les corps de métier ne sont pas opposés à la piétonnisation. S’il y a une profession qui en bénéficie, c’est sans aucun doute les restaurateurs. En particulier sur la place Foch, où les clients semblent apprécier déjeuner dans un espace sans circulation. "On est très contents. Pour nous, la gestion est plus simple et ça apporte du calme et de la sécurité à ceux qui mangent en terrasse, observe Jean Smith, responsable du restaurant Les Arcades. On est satisfaits de cette formule, qui permet toujours aux camions d’accéder à l’établissement pour assurer les livraisons." Un enthousiasme qui persiste à la brasserie le Délice, sur le boulevard de Bonald. "Ça nous offre un vrai confort de travail. Mais aussi, comme il n’y a pas de nuisances sonores et de pollution, les clients apprécient mieux la terrasse qu’auparavant", éclaire David Bourgin, le gérant.
Quel impact sur le tourisme ?
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