Montrozier. Marjorie Unal, la protection des droits humains au quotidien, une seconde peau

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  • Originaire de Gages, où elle revient régulièrement avec, notamment, la ligne aérienne Rodez - Charleroi assurée par RyanAir, Marjorie Unal travaille à Bruxelles.
    Originaire de Gages, où elle revient régulièrement avec, notamment, la ligne aérienne Rodez - Charleroi assurée par RyanAir, Marjorie Unal travaille à Bruxelles.
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Originaire de Gages, âgée de 42 ans, vivant à Bruxelles depuis 2016, après douze années passées en Asie, elle est responsable Afrique de l'ONG (organisation non gouvernementale) Protection International.

Si elle a grandi à Gages, le haut précisément, sur le causse, Marjorie Unal a vu le jour à Rodez, le 29 septembre 1979. D’une mère originaire du Sud-Aveyron, entre Camarès et Belmont-sur-Rance, et d’un père certes né à Lyon mais dont les racines ont puisé leurs forces à Verrières. Sa famille a ainsi longtemps tenu l’auberge d’Engayresques.

Avant même la pandémie liée au Covid-19, la jeune quadragénaire était déjà porteuse d’un virus dès sa naissance. "Mes parents étaient des militants du Larzac, très engagés dans le milieu associatif, confirme-t-elle. Ils sont très humanistes, très ouverts". Elle continue d’entretenir cette flamme. à titre personnel, mais également professionnel. Elle travaille, en effet, pour Protection International, une ONG à but non lucratif, basée à Bruxelles.

Avec Alice Nah comme présidente du conseil d’administration et la Philippine Mae Ocampo en tant que directrice de l’équipe de gestion, cette organisation non gouvernementale "soutient, depuis plus de deux décennies, les défenseurs des droits humains dans l’élaboration de leurs stratégies de gestion de sécurité et de protection". Elle est présente dans plus de trente pays à travers le monde.

Installée depuis six ans dans la capitale belge, Marjorie Unal est responsable géographique pour l’Afrique (en particulier, le Burundi, la République démocratique du Congo, la Tanzanie, le Kenya, le Togo, le Nigéria...), où elle coordonne des programmes de protection des droits humains. "Je m’occupe de défendre des activistes, des journalistes, des militants associatifs...", souligne-t-elle. Elle détaille : "On constate une érosion des valeurs démocratiques, avec de la corruption au sein de ces gouvernements africains. Dans certains régimes, on constate une difficulté à passer la main. Ces dirigeants s’accrochent au pouvoir, par tous les moyens. Ces pays sont riches en ressources naturelles et les multinationales les convoitent. Avec des pratiques qui ne respectent pas toujours les droits humains".

Elle est intarissable sur ces sujets, qui nourrissent son quotidien : "Les militants font ainsi face à des menaces de mort, ou alors à des intimidations. On constate des emprisonnements forcés, des disparitions, mais également des communautés autochtones chassées". Le soutien de l’ONG est, notamment, "de trouver des moyens juridiques, d’assurer des formations, de mobiliser la presse internationale...". L’Aveyronnaise est aussi mobilisée auprès des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), "cette communauté, stigmatisée en Afrique, est en danger", et "des femmes victimes de violences sexuelles, à cause du contexte politique et militaire".

Son rôle est de "soutenir les équipes locales, constituées au maximum d’autochtones, avec des stratégies de régionalisation". Marjorie Unal développe : "Grâce à mon expérience, j’essaie d’avoir une valeur ajoutée, au niveau de la gestion de projets et également de la recherche de financements". Elle gère, pour l’Afrique, une enveloppe de 2 M€, alimentée, en particulier, "par l’Union européenne, les coopérations suédoise et allemande, des fondations américaines". Elle se déplace trois fois par an sur le terrain.

Un faible pour la culture occitane

Avant de rejoindre Protection International et de s’installer à Bruxelles, cette maman de deux enfants (4 et 7 printemps), mariée à un Belge, a parcouru l’Asie pendant douze ans : deux au Bangladesh, en tant que volontaire indemnisée, et deux en Birmanie, "mobilisée essentiellement dans la protection de l’enfance", avant de rejoindre Handicap International pour trois ans en Indonésie et cinq en Chine, dont trois au Tibet.

Si, le bac en poche, elle a rallié Toulouse pour un diplôme dans le commerce international, validé à Paris et à Grenoble, elle avait un (double) rêve : "Découvrir le monde, s’occuper des autres". Pensant qu’il fallait pour cela un profil médical, un court stage aux Philippines lui a prouvé que non. La future diplômée en relations internationales venait de trouver sa voie. "Sans changer la face de l’humanité, j’ai le sentiment de contribuer à un meilleur quotidien en matière de droits humains pour ces militants, se réjouit Marjorie Unal. Je sais aussi que j’ai de la chance d’être tombée dans cette ONG. C’est une organisation qui favorise le bien-être de ses salariés au travail. Ce n’est pas négligeable".

Cette qualité de vie, elle y goûte également en Aveyron. "J’y passe toutes mes vacances, assure-t-elle, avec un grand sourire et des yeux clairs qui pétillent. Je suis très attachée à ce département et j’adore la culture occitane. J’aimerais bien une Calandreta à Bruxelles !".

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