Les avatars s'imposent (désormais) comme les nouvelles égéries 3.0

  • Les mannequins stars des campagnes des plus grandes maisons de mode et de cosmétiques pourraient bientôt laisser place à leurs avatars.
    Les mannequins stars des campagnes des plus grandes maisons de mode et de cosmétiques pourraient bientôt laisser place à leurs avatars. jacoblund / Getty Images
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ETX Daily Up

(ETX Daily Up) - Bienvenue dans le métavers ! Après les NFT, les cryptomonnaies, et autres biens numériques, place aux égéries virtuelles, fabriquées sur mesure à partir de leurs pendants physiques. Les marques font progressivement appel à ces ambassadrices d'un nouveau genre, qui sont aujourd'hui représentées par de véritables agences de mannequins. Explications.

Pourriez-vous vous identifier à un avatar ? C'est la question que l'on peut se poser à l'aube de la multiplication des ambassadrices virtuelles. Un concept pour certains, une réalité pour les plus grandes marques de mode, comme certaines agences de mannequins, qui proposent désormais des sections entièrement dédiées au métavers. L'objectif n'est pas de générer des avatars par ordinateurs - pas intégralement en tout cas - mais de les créer à partir d'une personnalité issue du monde réel, en chair et en os. Un jumeau ou une jumelle numérique qui, a priori, coûterait bien moins cher aux marques qui multiplient les ambassadrices de renom pour incarner leurs nouveaux produits.

Une double carrière, réelle et virtuelle

Photogenics est une agence de mannequins, comme il y en a plein à travers le monde, basée à Los Angeles, qui représente des talents comme Amanda Steele, Luma Grothe, London Knight, Sedona Legge, ou encore Latham Ford. Rien d'exceptionnel jusqu'ici… Si ce n'est que l'agence a ouvert il y a quelques jours une toute nouvelle section intitulée 'Metaverse' où l'on découvre une dizaine d'avatars, toutes calquées sur des modèles bien réelles représentées par la société. Grâce à ce nouveau phénomène, les mannequins pourraient poursuivre leur carrière au-delà du monde réel, et ce en toutes circonstances, qu'il s'agisse d'une double opportunité comme d'un… confinement prolongé.

Nombreux sont les talents qui ont été mis au service de ce projet d'envergure, dont la créatrice digitale Nina Hawkins de Lilium Labs, présenté comme un incubateur d'avatars. Le tout reposant sur une foule de nouvelles technologies, dont l'intelligence artificielle, nécessaires pour reproduire à la perfection le visage et le corps de chaque mannequin. Aussi impressionnant qu'effrayant, il faut le reconnaître. Tout porte pourtant à croire que ce phénomène pourrait rapidement devenir la norme.


"[Cette] division n'est pas une simple itération de ce que l'avenir réserve à l'industrie de la mode dans le nouveau web3; c'est une itération dont le cœur bat. Aucun de nos avatars n'est purement généré par ordinateur; tous les avatars ont une voix, un style unique, une direction, et une personnalité issue du monde réel qui maintiendra ces 'jumeaux numériques' en vie et les fera évoluer", peut-on lire sur le site de l'agence Photogenics. Parmi les mannequins avatarisés, figurent Sedona Legge, dont la version réelle est récemment apparue dans la campagne Gucci Love Parade aux côtés de Snoop Dogg, ou encore The Fly Twins, qui ont notamment oeuvré pour Calvin Klein. Et ce n'est que le début.

Une nouvelle ère

Alors que la majorité des consommateurs à travers le monde ne s'est pas encore familiarisée avec le métavers, ce projet de mannequins virtuels peut sembler fou, mais il se pourrait bien que ces égéries 3.0 poussent dans les campagnes publicitaires comme des champignons. La preuve avec Elite World Group qui, selon Women's Wear Daily (WWD), s'est associé à Igoodi, spécialiste en la matière, pour créer les copies conformes virtuelles de ses mannequins. Une annonce importante si l'on considère que l'agence dispose en son rang de talents de renommée mondiale comme Kendall Jenner, Sara Sampaio, Vittoria Ceretti, ou encore Josephine Skriver.

Notons toutefois que le concept n'est pas si nouveau, les mannequins virtuelles ne datant pas d'hier. Si le phénomène explose déjà en Chine, c'est au début des années 2010 qu'il a véritablement émergé. En 2011, la marque Forever 21 expérimentait déjà les mannequins hologrammes, puis quelques années plus tard apparaissait la première super modèle digitale, Shudu Gram, qui compte aujourd'hui 236.000 abonnés sur Instagram. Il y a quatre ans, c'est Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain, qui expérimentait pour la maison de couture une première campagne portée par des égéries virtuelles. La seule différence étant que ces dernières n'étaient pas calquées sur des mannequins réels.

Une façon de recycler certains stéréotypes ?

Pourquoi les agences de mannequins se lancent sur ce créneau ? Il semble évident que le métavers représente une manne financière tant pour les agences que les mannequins et les marques, qui devraient dépenser moins avec ces égéries d'un genre nouveau. Mais à en croire Photogenics, ce n'est pas l'unique raison.

"Cette division exploite de manière unique le pouvoir de la longévité et de la flexibilité de la carrière des modèles humains grâce à l'art numérique. C'est une chance pour notre industrie d'évoluer", peut-on lire sur le site de l'agence. En termes de flexibilité, cela pourrait effectivement éviter à de nombreux mannequins de faire plusieurs heures d'avion pour passer d'un projet à un autre, ou de courir les castings aux quatre coins du monde, permettant a fortiori de réduire leur empreinte carbone. S'agissant de la longévité, il y a de quoi s'interroger. Ces avatars ont en effet la particularité de n'être jamais malades, toujours en forme, et plus encore de ne pas vieillir, et pourquoi pas, de se conformer sans effort aux attentes des marques en termes de morphologie… De quoi déterrer certains diktats que l'on pensait (presque) enfouis à jamais.

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