Pont-de-Salars. Aveyron : Camille cultive avec bonheur sa passion dans sa ferme des fleurs

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  • Camille a trouvé son bonheur professionnel dans la culture des fleurs.
    Camille a trouvé son bonheur professionnel dans la culture des fleurs.
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Joel Born

Aux portes de Pont-de-Salars, Camille Singla-Jalibert a créé le Jardin de Veillac, la première et seule ferme florale aveyronnaise en agriculture biologique.

"Par les couleurs, les accords, les parfums, changer le vieux monde, pour faire un jardin, tu verras, tu verras, le pouvoir des fleurs…" Ce pouvoir des fleurs que chante si bien Laurent Voulzy, Camille Singla l’a fait sien depuis plusieurs années déjà dans son vaste jardin de la ferme florale de Veillac, aux portes de Pont-de-Salars. La première et seule ferme florale de l’Aveyron en agriculture biologique. Rencontre avec cette jeune femme très nature, qui s’épanouit au milieu de ses champs de fleurs.

Des légumes bio et des fleurs

Originaire de Toulouse, Camille a décroché un bac littéraire en arts plastiques avant de changer d’orientation et de se diriger vers un BTS agricole. Et c’est lors de cette formation dans le Tarn qu’elle a rencontré Émilien, son futur époux. Le couple s’est installé en 2002 dans la ferme familiale de Veillac, un très beau domaine tourné vers la polyculture et l’élevage d’ovins viande et lait et de bovins viande. Depuis 2005, Émilien s’occupe de l’élevage de vaches aubrac et s’est d’ailleurs beaucoup investi dans la filière. Quelques années plus tard, en 2011, Camille s’est lancée dans le maraîchage. "Un petit jardin diversifié, comme un potager amélioré", dans lequel elle cultivait des légumes bio. "Parallèlement, j’avais une grande passion pour le décoratif, l’événementiel et je proposais quelques bouquets de fleurs mais sans vraiment me dire au départ que j’allais en vivre", raconte Camille. Au fil des saisons et des années, les fleurs ont progressivement pris le dessus et la ferme florale de Veillac fut créée en 2018. Alors, bien sûr, tout ne fut pas rose, tout ne s’est pas fait en un seul jour, sans la moindre épine. "Cela m’a pris du temps, car j’étais seule pour inventer mon circuit, mes réseaux et me faire connaître", témoigne la Salarsipontaine d’adoption. Mais la ferme florale aveyronnaise a bien pris racine et l’on trouve aujourd’hui ses bouquets de fleurs séchées dans la France entière.

De mars à octobre

Le jour où nous l’avons rencontrée, un épais et froid manteau de brouillard, digne d’un mois de novembre, enveloppait la campagne du Lévézou et la ferme de Veillac. Histoire peut-être de nous rappeler que nous sommes ici en zone de montagne à quelque 800 mètres d’altitude.

Dans un des tunnels froids de la ferme, Camille surveille ses premiers semis pour le printemps prochain. "J’appelle ça mon deuxième printemps", commente-t-elle en souriant, alors que le thermomètre affiche un timide 10°. Sur ces terres du Pays de Salars, la saison des fleurs s’étale de mars, avec l’éclosion des tulipes, anémones, jacinthes et autres narcisses, à fin octobre. Novembre marque une pause. "Je me suis beaucoup diversifiée dans les fleurs séchées, car cela me permet de bien terminer l’année pour les fêtes avec des bouquets secs, des couronnes, des fleurs séchées à la botte pour les professionnels ou des fleurs en vrac…"

Dans ses champs ou sous ses serres tunnel, Camille cultive en agriculture biologique toutes sortes de fleurs vivaces et annuelles, des plantes à bulbes, ainsi que quelques feuillages et graminées pour agrémenter les bouquets.

Pour ses bouquets de fleurs séchés, qui rencontrent de plus en plus de succès, elle sélectionne des variétés spéciales qui conservent leurs couleurs et ne se désagrègent pas, comme les immortelles (elles portent bien leur nom) et les statices, parmi les plus connues.

Sur le marché de Rodez

Les marchés de Rodez du mercredi et du samedi constituent le principal circuit de vente du jardin de Veillac, notamment les marchés printaniers avec les bouquets fermiers de fleurs fraîches, qui apportent toutes leurs notes de gaieté après la longue période hivernale. Camille s’adresse également à une clientèle de fleuristes dont le Ruthénois Christophe Bec. Il lui arrive aussi de réaliser des compositions ou des seaux de fleurs en vrac pour des mariages et, plus rarement, pour divers événements. Et comme le pouvoir des fleurs ne cesse de "changer les âmes, changer les cœurs", Camille a embauché Coralie pour faire face à la demande. Les fleurs réclament, en effet, beaucoup d’attention et de soins. "L’avant-veille d’un marché, il faut compter une bonne demi-journée de travail pour deux personnes pour la récolte et une autre demi-journée pour la préparation des bouquets", explique la jeune femme de 44 ans, tout en nous faisant découvrir les installations du Jardin de Veillac et de la grange, où des dizaines de bouquets de fleurs séchés répandent leurs couleurs dans une belle harmonie naturelle. Le pouvoir des fleurs, on vous dit…

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