Presse, personnalités, villes, cafés : qui va boycotter la Coupe du monde de foot au Qatar ?

  • "Le football n'est qu'argent", a déclaré le maire Christian Teyssèdre. Et surtout à Doha.
    "Le football n'est qu'argent", a déclaré le maire Christian Teyssèdre. Et surtout à Doha. Illustration - Pixabay
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La 22e édition de cette compétition qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre dans ce pays du Golfe persique ne fait pas l'unanimité. Et certains boycotterons l'événement. On fait le point.

Les raisons sont multiples. Environnementale, avec par exemple ces avions toutes les 10 minutes pour amener au Qatar les supporters du monde entier. Humanitaire, avec les employés à la construction des stades de la Coupe du monde 2022, du 20 novembre au 18 décembre, qui auraient été exploités et maltraités (quelque 6.500 d'entre seraient morts durant ces travaux), ou encore en fixant des règles vestimentaires strictes dans le stade pour les femmes. Un Mondial de la démesure et de la "déraison" qu'ont choisi de boycotter en France des personnalités, des lieux publics, des municipalités, et même un quotidien.

Pas d'écrans géants en ville

Strasbourg, Lille, Reims, ce lundi 3 octobre Bordeaux, et le lendemain Marseille, mais également  Villeurbanne, près de Lyon, Château-Thierry dans l’Aisne ou encore... Rodez (la liste s'allonge tous les jours) condamnent l'organisation de ce Mondial au Qatar, et ont décidé de ne pas installer d’écran géant en ville à cette occasion, a noté le Huffington Post. "Un non-sens au regard des droits humains, de l’environnement et du sport", ont notamment commenté les élus lillois.

Le "Huff" cite également la ville belge de Tubize, qui rejoint avec une autre consoeur belge les villes qui feront une croix sur la retransmission sur grand écran de la Coupe du monde, et qui a trouvé un autre raison pour boycotter cette manifestation : la crise énergétique. "La Coupe du Monde ayant lieu en plein hiver, il faudra chauffer chapiteaux et/ou salles pour accueillir les supporters dans de bonnes conditions", relève ainsi son bourgmestre.

Pas de Coupe du monde en pages Sports 

Un quotidien français a lui pris une mesure radicale : comme il l'a indiqué à sa Une du 13 septembre 2022, le Quotidien de la Réunion ne parlera pas de la Coupe du monde de foot dans ses pages Sports, excepté "les informations en lien avec les problématiques écologiques et humaines portées par la compétition", a déclaré son directeur Vincent Vibert, cité par TV5 Monde

 

Pas de foot dans les bistrots

Individuellement, sur les réseaux sociaux, plusieurs bars et établissements assimilés ont annoncé qu'ils ne diffuseront pas le moindre match de cette Coupe du monde. "Regarder le foot et boire des coups, on adore ça, mais là, on se pose des questions", cite par exemple le site positivR, qui décompte une dizaine de bars lillois, deux à Marseille, deux à Bordeaux et plusieurs autres dans de petites villes, qui s'abstiendront de diffuser des matchs du Mondial. Et qu'un site répertoriant tous les bars en France qui seront dans ce cas sera lancé la semaine prochaine, avec le but de mettre en avant ceux qui organisent les "événements alternatifs au mondial", lance à 20 Minutes l'un des initiateurs du projet, Antonin Lefebvre. Son nom ?ramenezlacoupealaraison.com, qui reprend un slogan d'Amnesty International.

Les fortes têtes montent au créneau

Parmi les personnalités qui appellent à boycotter cette Coupe du monde, le footballeur Eric Cantona qui le 12 septembre a déclaré qu’il ne regardera “pas un seul match de cette Coupe du monde" qui est pour lui une "aberration". Il rejoint ainsi un autre footballeur international, l'Allemand Philipp Lahm, qui préside à l'organisation de l'Euro-2024.

L'acteur Vincent Lindon s'est lui aussi exprimé contre ce Mondial, et a promis le 31 août dans l'émission C à vous qu’il ne "regarderait pas la Coupe du Monde.

Parmi les fortes têtes allergiques à ce Mondial au Qatar, nombre d'ONG françaises comme Amnesty International, qui a lancé une pétition, Extinction Rebellion et Youth for Climate France. 

Et  sur le terrain ?

À quand une prise de position des plus gros ?”, demande innocemment un internaute sur Twitter. Les avis des gouvernements ne seront pas différents des diverses fédérations nationales de football qui ont vu leur équipe qualifiées pour le Mondial qatarien. Il ne devrait pas manquer une seule équipe donc sur les vertes pelouses du riche petit pays.

Mais quelques initiatives de protestation douce ont pointé le bout de leur nez parmi les formations qui seront présentes cet hiver au Mondial. Comme Hummel, l'équipementier du Danemark, qui a choisi d'atténuer son nom sur les nouveaux maillots présentés pour cette Coupe du monde, et dont le 3e maillot est noir, "la couleur du deuil", pour protester contre le non-respect des droits de l'Homme et les morts sur la construction des stades, relate France Info. Ce qui a fortement agacé le pays hôte. D'autant que, rappelle TF1, les joueurs du Danemark avaient arboré, le 24 mars 2021 lors d'un match de qualification pour ce Mondial contre l'Islande, un tee-shirt sur lequel était inscrit en anglais "Droits de l'homme, sur et hors du terrain". 

Enfin, les capitaines de huit sélections nationales au moins (l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, le Danemark, la France, les Pays-Bas, le pays de Galles et la Suisse) devraient porter un brassard arc-en-ciel à la Coupe du monde, après l'avoir étrenné aux derniers matches de la Ligue des nations, dans le cadre de la campagne "One love" en soutien à la communauté homosexuelle, illégale au Qatar. L'Equipe rappelle que le Qatar déconseille d'agiter un drapeau arc-en-ciel dans ses stades.

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