Escrime : une page se tourne au club de Rodez

Onze ans après son arrivée à l’Escrime Rodez Aveyron, Jonathan Bonnaire tourne une page de sa vie sur et autour des pistes. L’épéiste originaire de la Guyane avait pris la présidence du club il y a un an, et il a décidé de laisser sa place en début de saison. "Ça faisait un moment qu’on en parlait avec Jonathan. Et on avait d’abord évoqué une coprésidence", se souvient Géraldine Godzik-Vernhes, qui a finalement repris seule la tête de l’association ruthénoise.

Il faut dire que deux changements dans le quotidien de Bonnaire, qui habite à Aix-en-Provence, l’ont motivé à passer la main : son entreprise fabriquant des combinaisons d’électrostimulation a connu un essor fulgurant cette année, et il a eu un bébé il y a trois mois. "Je veux voir grandir mon petit et que ça se passe bien avec la maman. J’ai trop donné à l’escrime pour mettre ça en jeu", souligne-t-il.

Trois titres de champion de France par équipes

Sur les pistes, Jonathan Bonnaire a été un acteur majeur des performances ruthénoises sur les scènes nationale et internationale. Il a remporté sept médailles au championnat de France d’épée en individuel et par équipes. Il a même été sacré champion national à trois reprises avec ses coéquipiers ruthénois en 2012, 2014 et 2015.

Et en 2016, si le quatuor du Piton avec Bonnaire, Bardenet, Biabiany et Jeannet n’a pas enchaîné un troisième titre au "France" en ne décrochant "que" la médaille d’argent, il s’est adjugé celui de champion d’Europe des clubs. Une grosse blessure à un genou survenue en 2018 a freiné l’Aveyronnais d’adoption, même après son retour dans le top 15 mondial en 2020. Et Bonnaire a finalement décidé de mettre un terme à sa carrière internationale en avril 2021.

Même s’il a pris sa retraite sportive, l’épéiste a toujours sa licence à l’Era et se dit prêt à remettre le masque "s’il y a besoin". Et il n’a jamais le téléphone très loin pour aider les membres du club. "Jonathan est toujours disponible quand j’ai quelque chose à lui demander, surtout en ce qui concerne le haut niveau", confirme Géraldine Godzik-Vernhes.

"Il faut toujours être disponible"

Car la nouvelle présidente de l’Era n’a jamais pratiqué l’escrime mais elle s’est progressivement investie au fil des années d’entraînement et de compétition de ses trois enfants et de leur père. Un de ses fils, Louis Vernhes, a d’ailleurs été sélectionné deux fois en équipe de France M17 depuis le début de la saison, pour disputer la coupe d’Europe et du monde. Et la saison dernière, Géraldine Godzik-Vernhes faisait déjà partie du bureau et s’occupait du centre de formation fédéral.

"Ce club est comme une entreprise, il faut toujours être disponible. J’apprends au fur et à mesure." La Ruthénoise ajoute en souriant : "Je suis infirmière libérale, je sais ce que c’est que d’avoir un emploi du temps rempli à ras bord". D’autant que même si l’Era connaît les rouages de l’organisation de compétitions, il a un rendez-vous majeur prévu après l’accueil du circuit national M20 de ce week-end des 17 et 18 décembre : le championnat de France d’épée M17, les 27 et 28 mai.