Gastronomie : figure de l'Auberge de l'Ady, le célèbre chef aveyronnais Cédric Gaston est mort à 42 ans
Il était à la tête de l'Auberge de l'Ady, une table réputée, depuis 2006 et avait reçu de nombreuses distinctions. Il s'est éteint à l'âge de 42 ans, dimanche 18 décembre.
Il était l'un des plus talentueux de sa génération. Après un long combat contre la maladie, Cédric Gaston s'est éteint ce dimanche soir à l'âge de 42 ans. Depuis septembre 2006, le chef cuisinier originaire de Decazeville était au four et au moulin de l'Auberge de l'Ady, située à Valady. Un établissement couru de tout l'Aveyron et même au-delà pour sa qualité. Après l’école hôtelière de Millau où il était sorti major de promo en pratique culinaire et un brevet professionnel derrière les fourneaux du Moulin de Cambelong à Conques, Cédric Gaston avait appris la cuisine auprès du chef Yves Thuriès à Cordes-sur-Ciel. Il a ensuite enchaîné les expériences : L’Amphytrion à Colomiers avec Yannick Delpech, plus jeune chef étoilé de France ; La Petite Maison à Cucuron dans le Var auprès de Michel Médhi ou encore au Castrum à Lavelanet en Ariège avec Pao Magny, tous étoilés au guide rouge.
Jeune talent Gault et Millau
Il n'avait pas 30 ans lorsqu'il s'est lancé dans l'expérience de l'Auberge de l'Ady, entouré de jeunes apprentis. Son talent n'a pas tardé à faire parler de lui. En 2012, le célèbre Gault et Millau le classe comme "jeune talent Midi-Pyrénées". En 2017, il se voit attribuer le trophée Naturalité Sud-Ouest récompensant les chefs qui privilégient une cuisine locavore, de saison et bio. Cette même année, le grand Michelin le récompense à son tour en lui décernant un "bib gourmand"... "Je cherche toujours à apporter de la modernité dans mes plats, à sublimer un produit en réfléchissant à la texture, l’accompagnement. Il faut se creuser le ciboulot, surprendre !", résumait-il sa cuisine dans nos colonnes à l'époque.
"Cédric devait avoir une étoile. Mais il l'a refusée, en raison de sa maladie et des trop nombreuses contraintes. C'était un chef extraordinaire, un vrai capitaine de cuisine, passionné et toujours plein d'idées novatrices", confie Michel Santos. Largement ému par la disparition d'un "grand ami", le restaurateur ruthénois et patron de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) tenait surtout ce lundi à rendre hommage à "une personne toujours joviale, qui croquait la vie ! C'était une superbe image pour notre profession".
Chez celui qui fut "son frère, son duo en cuisine", Benjamin Bergès du Coq de la Place à Rodez, l'émotion était aussi grande ce lundi. "On est au service, mais le cœur n'y est pas", souffle-t-il avant de rendre hommage "à un véritable Ovni en cuisine. Ce qu'il a créé à Valady, c'est hors du commun. Ses plats étaient magiques et surtout, je retiendrai sa folie dans son métier. On pouvait lui dire qu'il fallait faire à manger pour 300 convives au milieu des vignes ou n'importe où, il le faisait sans réfléchir, mais toujours avec une perfection incroyable dans ses gestes et ses plats".
L'aventure "Toqués d'Oc"
Ces dernières années, Cédric Gaston s'était lancé dans l'aventure "Toqués d'Oc" à leurs côtés et avec d'autres chefs "amis" à l'image de François Arnaud (traiteur), Nicolas Geniez (L'Agriculture) ou encore Clément Battut (pâtissier). Ensemble, ils ont régalé des centaines de convives lors d'événements comme "l'Aveyron en Seine", porté par Centre Presse et le groupe Dépêche du Midi, à Paris.
En cuisine, comme ailleurs, Cédric Gaston aimait aussi partager sa passion pour le sport. Le football et le Raf en particulier, la course à pied, le rugby... On se souviendra également du grand cœur du chef qui, en plein confinement, avait redonné le sourire grâce à ses plats aux résidents du foyer de vie d'Auzits. "Il vivait à 200%", résume Michel Santos.
En octobre dernier, alors qu'il avait fermé son restaurant depuis plusieurs mois pour combattre la maladie, Cédric Gaston était du voyage à Paris avec ses amis "Les Toqués" pour la dernière édition de "L'Aveyron en Seine". Sa disparition laissera à coup sûr un grand vide dans le milieu de la gastronomie aveyronnaise. Et bien au-delà. En ces douloureuses circonstances, Centre Presse présente ses plus sincères condoléances à ses deux enfants, Théo et Naël, à sa famille et à ses proches.
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