2022 en Aveyron : la solidarité s'organise dès le début de la guerre en Ukraine

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  • En mars 2022, 82 réfugiés ukrainiens arrivaient à Rodez après avoir fui la guerre. En mars 2022, 82 réfugiés ukrainiens arrivaient à Rodez après avoir fui la guerre.
    En mars 2022, 82 réfugiés ukrainiens arrivaient à Rodez après avoir fui la guerre. Archives Centre Presse Aveyron - Mathieu Roualdès
Publié le
Texte Mathieu Roualdès

Revivez le début du conflit en Ukraine et comment la chaîne de solidarité s'est mise en place depuis l'Aveyron.

24 février : le monde sous le choc

Jeudi 24 février, 5h48. Le monde se réveille sous le choc. Derrière un bureau en bois, à la télévision russe, Vladimir Poutine annonce « une opération militaire spéciale » visant son voisin, l’Ukraine. Le président russe dit vouloir « dénazifier » ce pays. Quelques minutes après cette allocution, Kiev, Marioupol, Donetsk, Kharkiv ou encore Odessa se réveillent sous le feu des bombes. La guerre fait de nouveau rage sur le vieux continent. « Poutine a lancé l’invasion », titre Centre Presse à sa Une, le lendemain.

28 février : les villes prêtes à accueillir des réfugiés

Moins d’une semaine après le début de la guerre, les maires de l’agglomération de Rodez assurent qu’ils sont prêts à « accueillir des réfugiés ». Des milliers d’Ukrainiens tentent de fuir leur pays, sur les routes vers la Pologne. « Notre territoire, terre d’accueil, de tolérance et de résistance, est prêt à accorder son aide afin de faire vivre les valeurs de liberté et de fraternité », assure Christian Teyssèdre.

Quelques jours plus tôt, plusieurs ressortissants ukrainiens, vivant dans le département, font part de leurs inquiétudes pour leur famille. Des Russes dénoncent également « l’opération » de Vladimir Poutine dans nos colonnes. « Tout s’est passé comme l’avaient annoncé les Américains… Je n’aurais jamais pensé que ça puisse arriver. J’espère que ça va se terminer rapidement, que tout le monde ira bien. Je ne comprends pas pourquoi les Russes combattent les Ukrainiens alors qu’ils sont frères depuis des décennies », témoigne notamment Oksana Routaboul, trentenaire et Ruthénoise d’adoption.

A lire aussi : Guerre en Ukraine : dans les bus en direction de Rodez, "les familles sont sonnées, épuisées"

Mars : la solidarité s’organise

Alors que les attaques sur l’Ukraine s’intensifient de jour en jour, la solidarité s’organise partout en Europe et ailleurs. Depuis l’Aveyron, de nombreuses communes et associations mettent en place des collectes de produits de premières nécessités.

2 mars : il dort sur la place d’Armes pour « la paix »

Au lendemain du début de la guerre, le 24 février, Sébastien s’installe sur la place d’Armes. Sous un sac de couchage et brandissant un panneau sur lequel est écrit « paix et amour », ce trentenaire ruthénois dit vouloir mener une grève de la faim pour « provoquer un rebond et apporter une nouvelle manière de penser, plus optimale ». De nombreux badauds lui apportent du soutien.

3 mars : les premiers réfugiés arrivent à Millau

Une semaine après le début du conflit, Millau accueille un premier groupe de réfugiés ukrainiens composé de huit personnes. « Ils sont choqués, ils viennent de fuir un pays en guerre », confie la maire de Millau, Emmanuel Gazel. En tout, douze personnes seront prises en charge au gîte de la Maladrerie en lien avec la Légion étrangère et son régiment de la 13e DBLE situé à La Cavalerie. En quelques jours, près de deux millions d’Ukrainiens ont déjà fui leur pays. Des femmes et enfants pour la grande majorité, les hommes étant réquisitionnés au front.

A lire aussi : Aveyron : 54 Ukrainiens accueillis à Millau depuis le début de la guerre

4 mars : un convoi en partance de Rodez

Six camions d’Emmaüs et un de la mairie de Rodez s’apprêtent à partir en convoi pour Baia Mare, en Roumanie. Là, à 2 100 km de Rodez, ses vêtements, denrées et matériel médical collectés ces derniers jours sont distribués aux réfugiés fuyant l’Ukraine. Vladimir Poutine, de son côté, promet que « le pire est à venir ».

5 mars : la RAGT rapatrie ses collaborateurs

Les premières questions sur les répercussions économiques de cette guerre arrivent. Dans l’Aveyron, la flambée des prix se fait ressentir, notamment pour le monde agricole. Le semencier RAGT annonce qu’il rapatrie ses 33 collaborateurs travaillant pour lui en Ukraine. L’entreprise aveyronnaise possède également une firme en Russie, basée à Krasnodar. Elle se refuse à tout commentaire sur le conflit dans nos colonnes et ne suit pas le mouvement mondial de nombreuses entreprises se retirant du pays de Vladimir Poutine.

12 mars : les mille « mercis » des premiers réfugiés

Le gouvernement annonce qu’il s’apprête à recevoir jusqu’à 100 000 Ukrainiens sur son territoire. En Aveyron, ils sont déjà une trentaine. Des proches de légionnaires, dans le Sud-Aveyron, et des mères de famille venues se mettre à l’abri dans de la famille. À Rodez, on rencontre Olga, Anna et Irina. Elles ont débarqué avec leurs enfants au bout d’un long périple en voiture depuis leur ville bombardée par l’aviation russe. « Nous sommes des privilégiées d’être ici. On n’aurait jamais pensé que les Russes iraient aussi loin… on remercie grandement la France, on ne s’attendait pas à autant de générosité, d’aide. Merci », répètent à plusieurs reprises les trois femmes, sous un drapeau ukrainien installé dans le hall de la mairie de Rodez.

A lire aussi : Rodez : 82 réfugiés ukrainiens viennent d'arriver en Aveyron après un très long voyage

12 mars : à Villefranche, le sort des animaux pris en compte

Près de deux tonnes d’aliments pour animaux partent de Villefranche-de-Rouergue direction l’Ukraine. La Ville avait répondu Villefranche avait répondu à l’appel lancé par la ferme refuge « Les 3 Dindes » du Tarn-et-Garonne, afin de venir en aide à « ces oubliés des guerres ».

19 mars : 82 réfugiés arrivent à Rodez

Sonnés, épuisés. Il est un peu plus de 13 heures ce 12 mars lorsque 82 réfugiés ukrainiens débarquent à Rodez après un long voyage organisé par la collectivité depuis la Pologne. Les services de la Ville font au mieux pour accueillir ces mères de famille et enfants, même si les lits de camp installés dans un gymnase font froid dans le dos. « Vous êtes à l’abri ici ! », lancent les élus. Les communes d’Espalion et de Decazeville se portent volontaires pour accueillir des réfugiés, parmi lesquels on retrouve un homme de plus de 80 ans, un couple et ses neuf enfants et beaucoup de mères esseulées et perdues… La plupart sont aujourd’hui encore dans le département. Ils seraient plus d’une centaine de réfugiés sur le territoire, dans l’attente d’un lendemain meilleur. La guerre, elle, fait toujours rage.

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