Rodez. Rutènes en scène : Fabien Austruy a du pain sur les planches pour monter le grand spectacle de l'été

Grosse année 2023 en perspective pour vous ?

Oui (rires). Avec un gros challenge qui est la mise en scène du grand spectacle de l’été à Rodez.

Où vous vous attaquez à un monument avec Les Misérables, de Victor Hugo…

C’est une œuvre qui me plaît depuis tout le temps… (Il lit la préface de l’œuvre) : "Tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; en d’autres termes, et à un point de vue plus étendu encore, tant qu’il y aura sur la Terre, ignorance et misère, des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles." C’est un œuvre qui est dans l’air du temps. Ce ne sont pas les mêmes problèmes, les mêmes difficultés mais cela touche tout le monde.

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On est loin du "Père Noël est une ordure"…

(Rires) Et ce n’est pas du tout la même configuration scénique. Ce qui implique qu’il faut être à la hauteur de ce challenge.

Il y a dû avoir un gros travail en amont.

Un gros travail d’écriture, oui. Mais dans mes recherches, j’ai découvert que le fils de Victor Hugo, Charles Hugo a effectué une adaptation théâtrale qui n’a jamais été jouée.

Cela m’a aidé pour sélectionner quelques scènes, car son adaptation fait 400 pages pour une pièce de 4 heures. Puis j’ai voulu apporter une forme d’interaction avec le public, via notamment de projection de films, de la pyrotechnie…

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Combien serez-vous sur scène ?

Il y aura soixante-cinq comédiens, dont une vingtaine d’adolescents, car il nous faut de bons révolutionnaires en forme (rires). Mais au total, ce sont quatre-vingt-dix bénévoles qui gravitent autour de ce spectacle. Et d’ores et déjà, je peux le dire, c’est une chouette équipe.

Et je suis ravi, car si tous étaient sensibilisés à l’œuvre, connaissaient Les Misérables, beaucoup ont aujourd’hui envie de la lire dans son intégralité.

C’est cependant une œuvre un peu dure…

J’ai tenu à l’adoucir, car nous sommes là sur un spectacle estival. C’est pourquoi il y aura notamment de la danse, avec la compagnie d’Edwina Costecalde, mais aussi de la musique contemporaine. Il y aura du Marilyn Manson sur Les Misérables !

Quel rapport entretenez-vous avec le théâtre ?

Depuis tout petit, je me passionne pour le théâtre. C’est ce qui m’a permis de développer de la confiance en moi. Le théâtre est un apprentissage de la vie, et pouvoir le transmettre aujourd’hui, notamment au travers de ma compagnie Stichomythie est passionnant. Mais à la base, je reste professeur des écoles. Ce qui me permet de rester libre.

Avec votre compagnie, vous jouez le "Père Noël est une ordure". Un véritable succès.

Oui, on a passé la barre des 4 000 spectateurs et cela fait à peu près un an que nous la jouons. Et l’on continue à bien s’éclater avec. Les autres pièces, comme Palace, Plutôt crever, Joyeux Noël bordel ont bien marché, mais le "Père Noël" est un grand succès. Elle fait rire, elle permet de changer d’air.

Vous serez également sur scène dans Les Misérables ?

La seule fois où je n’ai pas joué, c’est dans Palace et je le regrette ! J’aime trop cela. Alors je serai sur scène pour Les Misérables, et je jouerai Javert. Puis cela me permet de rester bien au contact de l’équipe. J’aime bien aussi jouer les méchants (rires).

Cela doit vous ravir de jouer ce spectacle de l’été à Rodez.

Oui, comme cela avait été le cas avec Palace. Avec l’association Rutènes en scène, ce spectacle nous mobilise beaucoup. Et je dois dire que depuis le début des répétitions, en novembre, je suis ravi. On sent que tout le monde est concerné.

Le spectacle sera joué du 25 au 30 juillet 2023, sur la place Foch.