Aveyron : Armelle Pouchet, une musicienne reconvertie dans l’art de la rénovation à Lunac

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  • "L’Atelier d’Art-Mèle. Crin et Mousse"  est ouvert du lundi au vendredi, où Armelle se tient à votre disposition.
    "L’Atelier d’Art-Mèle. Crin et Mousse"  est ouvert du lundi au vendredi, où Armelle se tient à votre disposition. EG
  • Des réalisations et des rénovations dans tous les styles. Des réalisations et des rénovations dans tous les styles.
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  • ... et un savoir-faire assuré avec panache. ... et un savoir-faire assuré avec panache.
    ... et un savoir-faire assuré avec panache. EG
Publié le
Eric Guillot

Depuis avril 2022, cette tapissière-garnisseuse, a ouvert son atelier aux Mazières, sur la commune de Lunac.

Depuis plus de vingt ans, elle voulait travailler de ses mains. Elle en rêvait ! D’abord, elle fut élève à l’école nationale de musique de Romans. En 1986, elle reçoit le Premier Prix (degré supérieur) au concours général de Musique et d’art dramatique Léopold-Bellan, à Paris. En 1993, elle obtient la médaille d’or en violon et musique de chambre. Concertiste, professeur de violon et solfège, elle exerce son métier dans différentes villes de la Drôme et de l’Isère : Saint-Marcellin, Mours-Saint-Eusèbe, Saint-Vallier, Romans, Valence. En 1998, elle s’honore d’une maîtrise de musicologie à l’université lumière de Lyon.

Née dans la Drôme, à Bourg-de-Péage, près de Romans-sur-Isère, Armelle Pouchet est venue s’installer dans l’Aveyron en 1999 et a travaillé dans différents collèges en tant que professeur de musique. Mais sa passion est ailleurs. Par exemple, elle aurait aimé être luthière pour violon.

Avec les aléas de la vie et après quelques mois de chômage, elle opte pour les travaux manuels. "J’avais besoin de travailler avec mes mains", assure-t-elle. Elle devient alors peintre en bâtiment à La Primaube, puis travaille aux Chalets Fabre, avant d’être soudeuse pour l’entreprise Neobaie, à Rieupeyroux. Dans la foulée, elle entreprend la rénovation de son habitation acquise depuis peu.

Possédant quelques notions de menuiserie, elle s’oriente vers le métier de sellier, qui nécessite sept ans de formation. Pour cela, elle contacte l’Afpa de Rodez, mais sans succès, puisque ses demandes auprès des professionnels aveyronnais se soldent à chaque fois par un refus. Enfin, en 2020, elle postule à un concours auprès de l’Union Cepière Robert-Monnier (UCRM) à Toulouse. Une place se libère pour passer les examens.

Armelle n’a plus qu’une semaine pour se préparer. Dotée d’une étude de marché, elle est enfin reçue et suit durant douze mois une formation de tapissière-garnisseuse.

Un apprentissage intense, assidue qui nécessite beaucoup de sollicitations et d’investissement personnel. "Beaucoup de pression aussi parce qu’il y avait énormément d’infos et il nous fallait apprendre très vite et travailler même le samedi et dimanche, pour ne pas perdre de temps ! ", explique la jeune femme avant de préciser : " Nous avions un professeur intransigeant qui galvanisait ses élèves pour arriver au plus haut ! ". Certes, un métier très physique pour les mains, mais pour autant, une formation qui s’est avérée très prometteuse, puisque les dix conventionnaires ont obtenu leur diplôme.
Désormais, comme dans le passé, trois années de formation sont de nouveau instaurées !

Les spécialisations

Tout juste diplômée, Armelle Pouchet s’installe au mois d’avril 2022, dans son atelier aux Mazières, sur la commune de Lunac. Devenue propriétaire des lieux, elle exerce un métier qu’elle aime et qu’elle adore. Comme pour rappeler son prénom, son espace de travail est ainsi nommé : L’Atelier d’Art-Mèle. Crin et Mousse.
" Lorsque j’ai acheté aux Mazières il y a plus de trois ans, c’était une demeure qui se prêtait pour créer deux logements. Mais ayant réussi l’examen d’entrée pour la formation en tapisserie à l’UCRM de Toulouse, tout naturellement une partie de la maison devait me servir d’atelier et du coup tout était à créer. Quelques travaux restent encore à faire."
Désormais, la tapissière garnisseuse rénove tout style d’assises, y compris les plus atypiques comme celles pour quads et tracteurs. Parmi ses prestations, c’est son savoir-faire qu’elle assure avec panache dans la réfection des fauteuils, tout en respectant, bien entendu le style de l’époque.
Qu’il s’agisse d’une restauration traditionnelle comprenant ressort, guindage, toile forte, bandage… ou en semi-traditionnel en utilisant de la mousse, " il s’agit là d’un compromis qui a de la tenue et un rendu parfait ", explique la jeune femme. Selon la méthode employée, le travail est totalement différent (deux jours pour habiller un fauteuil Voltaire avec de la mousse contre une semaine pour un habillage en traditionnel. Il en va de même pour un fauteuil crapaud qui peut être confectionné en une semaine avec de la mousse, alors qu’un mois est nécessaire avec une réalisation classique). " Pour le temps passé à un tel travail, c’est la durée et un confort assurés ", affirme la tapissière qui ne compte pas les heures.

Les projets et les partenariats

Malgré le prix des fournitures (tissus, mousses…) qui a considérablement augmenté, voire doublé, ayant même entraîné au cours de ces derniers mois une pénurie de crin, Armelle poursuit ardemment ses activités. Ainsi, elle se consacre à des réalisations de Louis-Philippe à bosse, de cabriolets, de fauteuils et chaises de tout style. Elle vient de créer ses propres fauteuils avec du crin, mais aussi avec du tissu Jean-Paul Gaultier (à découvrir dans son atelier aux Mazières).
Bien qu’elle travaille pour les particuliers, elle recherche également des partenariats au sein des collectivités et des entreprises. Elle a déjà restauré des fauteuils Napoléon au château d’Ayres, en Lozère.
Il y a quelques années, avant même qu’elle ne soit tapissière-garnisseuse, Armelle a vendu des tissus en sérigraphie d’art pour L’Atelier de la Licorne, à Sauveterre-de-Rouergue, mettant au point une technique pour parfumer ces tapisseries.
En ce qui concerne les partenariats et à la demande de sa designer, Brigitte Maes, fondatrice de la société La Maison attentive (activité de l’architecture intérieure dédiée aux établissements du sanitaire et du médico-social) Armelle Pouchet a conçu huit panneaux acoustiques pour le service de radiologie d’un l’hôpital à Lille ; les Ateliers du Rouergue (zone artisanale de Bel-Air, à Rodez) ont, quant à eux, fabriqué les alcôves en bois. Actuellement, elle travaille à la réalisation de tentures murales, réfection de fauteuils et têtes de lit pour une maison de retraite, toujours en partenariat avec sa designer et les Ateliers du Rouergue.

Des stages à Onet-le-Château

En projet également, une conception de bancs design pour le hall d’entrée d’un hôpital. Ainsi, en partenariat avec Brigitte Maes et des ateliers de menuiserie, Armelle aimerait continuer à promouvoir, toujours dans une démarche esthétique, des panneaux acoustiques, à destination des restaurants, crèches, hôtels, maisons de retraite, hôpitaux… Situé en face de l’ancienne usine du Moulin du Pivert, Les Mazières, L’Atelier d’Art-Mèle. Crin et Mousse est ouvert du lundi au vendredi, de 9 heures à midi et de 14 heures 17 heures.
Afin de transmettre, autant que possible, ce métier qui a tendance à disparaître, et outre dans son officine où elle reçoit, Armelle Pouchet assure des stages, à la MJC d’Onet-le-Château, tous les samedis après-midi, jusqu’au 11 février inclus. Par la suite, elle souhaite dispenser de nouveaux cours pendant les vacances scolaires, à raison de deux à trois jours par semaine, en fonction des demandes, toujours à la MJC d’Onet-le-Château.

Contact : 06.04.53.55.81. ou sur sa page Facebook.
 
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