Aveyron : à Rodez, une mobilisation toujours aussi forte contre la réforme

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  • 14 500 personnes à Rodez selon les syndicats,  7 500 selon la police.
    14 500 personnes à Rodez selon les syndicats, 7 500 selon la police. Photos José Antonio Torres
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Mathieu Roualdés

14 500 personnes selon les syndicats, 7 500 selon la police : si les chiffres divergent, le cortège était encore impressionnant hier dans les rues de Rodez face à la réforme des retraites.

"Cest un deuxième succès !" Les syndicats n’en démordent pas : il y avait, hier, plus de monde dans les rues de Rodez contre la réforme des retraites que lors de la première mobilisation du 19 janvier. Ils étaient 14 500 a annoncé Jacques Douziech, représentant CFE-CGC, sous les applaudissements de la foule, contre 12 500 lors du premier acte… Un constat loin d’être partagé par la police. Celle-ci a annoncé hier 7 500 personnes, contre 11 000 la dernière fois. "Là, ils se moquent de nous", soufflaient les représentants syndicaux à l’issue de la mobilisation.

"Il y a de nouvelles têtes"

Mais au-delà de la traditionnelle bataille de chiffres, la réalité, elle, saute aux yeux : le mouvement ne s’essouffle pas. Et de mémoire, Rodez – 25,000 habitants, rappelons-le – a rarement connu une place d’Armes, lieu de ralliement, noire de monde et de tels cortèges dans ses rues. Public, privé, enseignants, retraités, ouvriers, cadres… tous les secteurs s’étaient une nouvelle fois mobilisés autour de l’intersyndicale : CFDT, CFE-CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa. "Il y a des nouvelles têtes, c’est la preuve que cette réforme touche tout le monde. Les sondages montrent que les Français y sont opposés en majorité, qu’ils viennent donc grossir les rangs dans la rue. Il faut arrêter d’être spectateur", ont martelé plusieurs syndicalistes, hier. Où quelques jeunes lycéens déambulaient dans le cortège (lire par ailleurs), sans pour autant gonfler considérablement les rangs à la moyenne d’âge plutôt élevée.

"Si ce soir le gouvernement reste sourd aux revendications et refuse d’entendre la colère qui ne cesse de grandir, nous serons obligés, comme à d’autres moments de notre histoire, d’agir avec plus de force encore, à l’image de 1995 et 2019 lorsque nous avons réussi à bloquer leur offensive", a annoncé David Gistau, référent départemental CGT.

Et d’ailleurs, dès la fin du tour de ville de Rodez, la question brûlait les lèvres de nombreux manifestants : qu’en sera-t-il demain ? Quelles actions réaliser ? "On a déjà prouvé qu’on pouvait remplir Rodez, maintenant il faut faire autre chose…", a-t-on pu entendre. L’intersyndicale aveyronnaise doit se réunir ce jeudi matin pour décider de la suite. Et comme au lendemain du 19 janvier, elle se disait une nouvelle fois "galvanisée" par ce deuxième round.

La retraite à 64 ans : témoignages de jeunes manifestants

Mathias, Marcel et Raphaël, 16 ans, lycéens : "On est concerné, c’est nous qui allons subir toutes ces réformes. Environ 11 500 manifestants le 19 janvier, ce n’est pas rien. On veut se faire entendre et faire comprendre qu’on ne parle pas d’une machine à sous mais d’humains."

Evann, Loah et Stéphana, de 16 à 17 ans, apprentis en mécanique et en informatique : "Il faut qu’il y ait plus de jeunes qui manifestent, on est les plus concernés." "Pour les métiers physiques, tels que mécanicien, ça va être dur de tenir sur le long terme, cela cause des problèmes de dos et ça peut devenir compliqué. À 64 ans, les conditions physiques ne sont pas forcément les mêmes, on ne pourra pas assurer jusqu’à cet âge-là."

Rose, Lola et Kayenta, de 16 à 17 ans, lycéennes : "On manifeste parce qu’on n’a pas envie de travailler jusqu’à cet âge-là. On est révolté par le fait que le gouvernement n’a pas pris en compte la première manifestation. On aimerait que ces évènements gagnent en ampleur pour être écoutées. Ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu autant de jeunes dans une manifestation. On a peur pour nos retraites ; si c’est comme ça maintenant, comment ça sera plus tard ? Et puis, un chirurgien de 65 ans, ce n’est pas forcément rassurant pour les patients."

Marie-Hélène et son fils Rafaël, 37 et 11 ans, aide-soignante et écolier : "Je manifeste pour mon avenir et pour celui de mon papi qui est façadier et qui ne peut pas se permettre de venir. On manifestera tant qu’il faudra. Même si je ne pense pas que ça changera grand-chose, il faut montrer son mécontentement. En tant qu’aide-soignante à Sainte-Marie pour des personnes ayant des troubles du comportement, à 64 ans, je serai plus vieille que certains de mes patients. Physiquement, on ne fera pas le poids contre eux."

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Les commentaires (1)
Vilain Il y a 1 année Le 01/02/2023 à 06:10

Mais au fait : Le député Mazars ne dit rien sur cette manifestation, pourquoi ?
Lui qui fait feu de tout bois serait-il en panne ?.