Réforme des retraites : à Rodez, on veut maintenir "la pression jusqu'au 7 mars"

Malgré la proximité d'Albi, où les têtes d'affiche syndicales étaient annoncées pour ce cinquième round contre la réforme des retraites, il y avait  encore beaucoup de monde dans les rues de Rodez ce jeudi. Plus d'un millier selon la police, 2 500 selon les syndicats. 

"Plus je m'approche de la retraite, plus elle s'éloigne"

Sur la place de la Cité, où ils étaient appelés à se rassembler peu après midi, les manifestants s'attendaient toutefois à ce qu'il y ait un léger fléchissement. "En fait, les regards sont déjà tournés vers le 7 mars" explique Jacques Douziech, qui a pris la parole au nom de l'intersyndicale. Cette date du 7 mars était effectivement dans toutes les bouches au sein du cortège.

"J'ai fait les cinq manifestations  et je serai à celle du 7 mars", explique Fabienne. " Je n'ai jamais manifesté, mais là, c'est trop. Puis il y a aussi le coût de la vie". Un autre quinquagénaire souffle : "Plus je m'approche de la retraite, plus elle s'éloigne...".

Des retraités sont également dans le cortège. Un couple lance :  "On est là pour nos enfants, mais aussi parce que l'on se demande où l'on va. On peut être inquiets..." Un autre glisse : "J'ai pris ma retraite à 60 ans, mais franchement, je ne sais pas comment j'aurai pu faire s'il m'avait fallu faire plus. "  Pour tous, il n’est nullement question de renoncer. 

Bientôt des retraites aux flambeaux ? 

"Cette manifestation d'aujourd'hui est aussi organisée pour maintenir la pression jusqu'au 7 mars", lance un représentant syndical. Et d'ores et déjà, même s'il est prévu que l'intersyndicale se retrouve vendredi matin pour débattre de possibles mouvements d'ici le 7 mars, le bruit courait de mobilisations courtes sous forme de retraites aux flambeaux un peu partout dans le département. 

Lors de sa prise de parole, sur la place de la préfecture, le représentant de l'intersyndicale  a également évoqué une suite à ce mouvement en attendant le 7 mars. Avant cela, il avait notamment pointé du doigt "l'argumentaire utilisé pour justifier cette réforme, qui cumule et empile les mensonges".

"Exemplaire..."

Comme pour les précédentes manifestations, c'est dans le calme que le cortège a défilé de la place de la Cité à la place de la préfecture en passant par la place d'Armes. Un calme qui interpelle également. "C'est exemplaire ce qu'il se passe aujourd'hui dans la rue, mais est-ce que cela ne va pas finir par exploser ?", questionne une manifestante. 

"À moins que la raison ne l'emporte entre-temps", comme l'a lancé le porte-parole des syndicats, ces derniers s'attendent à voir énormément de monde le 7 mars.